Depuis trois mois le corona virus attaque brutalement notre monde. Les nations les plus fortes sont impuissantes. Pour l’heure la seule solution est le renoncement à toute forme d’activité politique, sociale et économique non essentielle.

L’Afrique au début épargnée n’échappera pas à la pandémie et n’y survivra qu’au renfort d’un esprit de responsabilité de civisme et d’unité nationale.

Je m’apprêtais à publier un texte fustigeant la tenue d’élections au Mali, Dieu merci le bon sens étant la chose la mieux partagée celles-ci sont reportées. Ce n’est qu’un premier pas nécessaire mais pas suffisant.

La classe politique doit se montrer responsable, taire les querelles partisanes et faire un bloc. Plus d’opposition, pouvoir, nord ou sud, seul les maliens et leur santé doivent importer.
Si vouloir être député c'est oeuvrer pour le peuple, alors les candidats devraient donner au moins le tiers de leur fonds de campagne à un fonds de lutte contre le virus.

D’ailleurs tout citoyen doit contribuer puisque la constitution dit « En cas de calamité nationale constatée, tous les citoyens ont le devoir d'apporter leur concours ((art. 16) ». D’abord en respectant les consignes salutaires.

Le Président de la République, à qui revient la responsabilité ultime ne devrait pas prendre de demi mesures sinon au risque de morts certaines. Il devrait décréter l’Etat d’urgence, le confinement, faire appel à la conscience nationale et prendre des mesures drastiques. Entre autres :

- Allouer les fonds destinés aux élections à la lutte contre le virus
- Allouer 20 % du budget de tous les départements ministériels à cette lutte
- Prendre des mesures fiscales pour encourager les plus riches à contribuer
- Faire un fonds d’aide aux marchés qui doivent être fermés
- Instaurer le télétravail pour la fonction publique non essentielle
- Organiser un nettoyage général de tous les hôpitaux et centres de santé 
- Créer un conseil scientifique et des unités de dépistage

Beaucoup de maliens vivent malheureusement au jour le jour et que le marché est le coeur de notre économie. Un comité de salut public doit être mis en place afin de venir en aide aux plus démunis.

Ne pas prendre au sérieux une situation devant laquelle les nations mieux préparées sont démunies dramatiques. Et puisque nous aimons nous en remettre à Dieu, il faut accepter la sentence de la Sourate Ra’d « Dieu ne modifie en rien un peuple, avant que celui-ci ne change ce qui est en lui ». Nous périrons si nous ne changeons pas de comportement. Dieu veille.

Madani Tall