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Mali : Amadou Sankaré, le patron qui a succédé à Soumaïla Cissé à Niafunké

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Jeudi, 5 août 2021

Mali : Amadou Sankaré, le patron qui a succédé à Soumaïla Cissé à Niafunké

Déjà médiatisé par le bras de fer qui l’oppose à Mamadou Sinsy Coulibaly à la présidence du patronat, le fondateur de SAER Group se lance en politique dans sa ville natale de Niafunké, où il succède à Soumaïla Cissé à la tête de la section locale de l’URD.

En cet après-midi d’avril, à son bureau situé à Hamdallaye-ACI 2000, quartier d’affaires de Bamako, Amadou Sankaré, dit Diadié, enchaîne les rendez-vous. La Société africaine d’études et de réalisations (SAER-Emploi), qu’il a créée en 1993, continue de tisser sa toile. Lorsque Jeune Afrique l’a rencontré en 2017, il réfléchissait encore au nom à donner à son groupe d’une trentaine de sociétés – actives dans les secteurs de l’emploi, des assurances, de l’agro-industrie, des mines, des finances et du commerce. Il a choisi SAER Group.

Ce dernier est aujourd’hui présent dans tous les pays de l’UEMOA, ainsi qu’au Ghana, au Tchad, en Centrafrique, au Cameroun, au Royaume-Uni et au Canada. Une ouverture qui est comme une deuxième nature pour l’entrepreneur, passé par l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, le Conservatoire national des arts et métiers de Paris et l’université du Québec à Montréal.

Le groupe continue de diversifier ses activités, notamment avec l’acquisition d’une licence de pharmacie pour l’importation de médicaments, ainsi que de la compagnie de sécurité privée G4S. « La sécurité est un enjeu, et ne peut pas continuer à être assurée uniquement par les services publics. La stratégie va changer, nous anticipons », explique Diadié Sankaré, qui dit « transformer les risques en opportunités ». Il a également lancé Humaneo, une plateforme digitalisée de gestion des ressources humaines qui, selon Diadié Sankaré, « va bien marcher en Côte d’Ivoire et au Sénégal, qui ont des économies beaucoup plus modernes ».

Hors du monde des affaires

À 60 ans, le patron natif de Niafunké, dans la région de Tombouctou, fait désormais parler de lui hors du monde des affaires. « J’ai été appelé par mon terroir qui se trouve orphelin depuis le décès de Soumaïla Cissé », confie-t-il. Il vient en effet d’être élu au poste de secrétaire général de la section locale de l’Union pour la république et la démocratie (URD), le parti de l’ancien chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, décédé fin décembre 2020. « Je succède à ce poste à Soumaïla Cissé. Je ne le remplace pas, car on ne le peut pas », tient-il à préciser, évoquant ses « relations fraternelles » avec « un grand frère qui nous aidait à monter ».

Envisage-t-il briguer un mandat local, voire national ? Amadou Sankaré répond par la négative, assurant préférer se borner à « œuvrer au profit des populations » de Niafunké, où l’URD est le parti le mieux implanté et à laquelle est accolée l’image de fief de l’opposition. « Il n’y a pas eu de développement à Niafunké, la politique a desservi la ville, déplore l’homme d’affaires. Il est temps de faire taire les combats politiciens et de s’unir au profit de ses intérêts. »

Autre front sur lequel le PDG de SAER Group est engagé, celui du Conseil national du patronat malien (CNPM), où un duel l’oppose depuis septembre 2020 à Mamadou Sinsy Coulibaly, le président sortant, qui ne reconnait pas son élection à la tête de l’organisation. En attendant le verdict de la justice, Amadou Sankaré occupait les locaux du CNPM, où il travaillait déjà à la concrétisation de ses ambitions pour le secteur privé. Et, le 23 avril, une décision de la Cour d’appel de Bamako a déclaré irrecevable la procédure de rétractation engagée par Mamadou Sinsy Coulibaly contre le bureau d’Amadou Sankaré, qui reste donc président du CNPM.

Aprnews avec Jeuneafrique