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Maître Cheickna Sylla parle au président de la République

Aprnews - La difficile montée en puissance de la justice environnementale - Actualite - Abidjan - Cote d'Ivoire
Dimanche, 16 août 2020

Maître Cheickna Sylla parle au président de la République

Excellence Monsieur le Président de la République,
Je vous prie d’excuser toute l’audace que je prends pour la rédaction de la présente missive qui n’est guidée que par l’esprit de paix et de réconciliation cher au père fondateur Feu le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY.

Il a plu au Tout Puissant de vous confier les commandes de la Côte d’Ivoire suite à la grave crise post-électorale de 2010 qui a occasionné, au-delà des blessés, de nombreuses pertes en vies humaines.  Est-il encore besoin de rappeler que votre adversaire politique le Président Laurent GBAGBO et le Ministre Charles Blé GOUDÉ ont été conduits à la Cour Pénale internationale où ils passèrent huit (08) ans derrière les barreaux. Entre temps, vous avez rempiléen 2015 pour un second mandat de cinq (05) ans et présidé à la destinée de tous les ivoiriens sans exclusive, conformément au bon vouloir de DIEU qui, selon les mots du Philosophe Jacques Bénigne BOSSUET:<<tient seul du haut des cieux les rênes de tous les royaumes là où les hommes ne font que s’agiter en vain>>. 

Toutefois, à l’orée de cette année 2020 à forte senteur électorale et sensible, il vous incombe, Excellence Monsieur le Président, en votre qualité de garant de la stabilité nationale, de favoriser une atmosphère propice à la réconciliation vraie de tous les fils et filles de notre pays qui ne veulent plus revivre les affres de 2010.

Je ne rejette certes pas, tous vos efforts pour réinstaurer entre les ivoiriens le ’’vivre ensemble’’, mais sachez humblement qu’aucun sacrifice n’est de trop pour l’intérêt supérieur du pays. Aussi vous suggérerais-je, Excellence Monsieur le Président, si vous voulez que la paix ne soit pas un vain mot, de poser des actes forts notamment en :
– permettant aux ex locataires de la Cour Pénale internationale récemment blanchis, ainsi qu’à tous les exilés politiques et militaires de regagner sereinement la chaleur du pays, accordant à tous les prisonniers politiques sans exclusive votre grâce Présidentielle.

Le faisant, vous franchiriez un pallier, non des moindres, celui de hisser définitivement la Côte d’Ivoire au panthéon des modèles de démocratie tant continentale que mondiale.
D’ailleurs pour mémoire, souffrez Excellence Monsieur le Président de la République, que j’ouvre une brèche sur le secret de la renommée et de la longévité politique de votre boussole, Feu le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY [dont vous vous réclamez]. Il s’agit d’un pacte qu’il a scellé avec son ami et compagnon de lutte le Patriarche Yacouba SYLLA [Mon géniteur] et dont le doyen LAUBOUHET Marcel et le Patriarche Mahamadou CISSE furent les témoins oculaires. 

Cet accord, qui doit servir de bréviaire à quiconque aspire à gouverner pacifiquement et durablement la Côte d’ivoire, tient principalement en deux mots : 
1) ne jamais répandre le sang humain qui est sacré ;
2)  privilégier en toute occasion le dialogue inclusif et le pardon.   

Comment terminer sans vous présenter en mon nom personnel, et en celui de la grande communauté Yacouba SYLLA, mes sincères condoléances pour le rappel à DIEU d’un grand serviteur du pays, Votre fils Amadou GON COULIBALY, non sans prier pour le repos de son âme.

Par la même occasion, je salue la mémoire du Premier Ministre Feu Seydou Élimane DIARRA dont je fus l’un des vice-présidents lors du Forum de la Réconciliation nationale qui s’est tenu du 9 Octobre au 18 Décembre 2001. Son talent de médiateur aura permis de rassembler les quatre (4) principaux protagonistes de la scène politique d’alors notamment les Présidents BÉDIÉ, GUÉI, GBAGBO et vous-même autour de l’intérêt Supérieur de la mère patrie.

Ce rappel historique vise tous les leaders politiques et d’opinions, la situation politique actuelle étant délétère, nous devons tous privilégier le dialogue inclusif et le pardon pour ne pas en rajouter à la souffrance du peuple ivoirien qui n’a soif que de paix. 

Dans l’espoir que cette requête trouvera un écho favorable dans votre cœur, Excellence Monsieur le Président, vous prierai-je de croire à l’expression de mes sentiments respectueux.

MAITRE CHEICKNA SYLLA