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Mai, le mois de tous les dangers en bourse ? 

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Mercredi, 2 mai 2018

Mai, le mois de tous les dangers en bourse ? 

LIBRE- Le fameux dicton anglo-saxon « sell in may and go away » va-t-il se confirmer cette année ? Doit-on s’attendre à une correction des marchés en ce printemps 2018 ? Mais pourquoi ce dicton est-il de mise en cette période de l’année ?

Certains estiment que la baisse des marchés qui intervient souvent au mois de mai est principalement due au paiement des dividendes. « Je ne pense pas que ce soit une question de dividendes car il y a beaucoup d’acomptes sur dividendes qui sont payés avant le mois de mai. Historiquement et statistiquement, on remarque que le mois de juin n’est pas très bon et que les krachs boursiers ont plutôt lieu en octobre. En 2011, la crise de la zone euro est intervenue en août. L’été est sans doute une période plutôt propice aux baisses. Il y a moins d’opérateurs actifs sur les marchés mais j’attribuerais cette tendance plutôt à un facteur psychologique », estime Igor de Maack, Gérant de fonds chez DNCA.

Numérologie, calendriers et évolutions des marchés ne vont donc pas de paire pour les professionnels de la finance. Il vaut mieux s’appuyer sur les fondamentaux économiques pour essayer d’anticiper l’évolution des marchés. Si le cycle économique se déploie correctement, les gestionnaires ne vont pas se baser sur des lois calendaires.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Depuis la mi-avril, la reprise se raffermit. On assiste à une nouvelle dynamique de croissance en zone euro. « Nous avons atteint une évolution qui est au-dessus du potentiel de croissance. En 2017, en zone euro, nous avons atteint 2,4% de croissance. Ce chiffre n’était pas imaginable en 2014 ! Nous sommes passés d’une phase sombre avec des prédictions de dislocation de la zone euro à un regain de confiance. L’élection de Macron, le Brexit et les récentes améliorations au Portugal et même en Grèce démontrent que tout ne dysfonctionne pas en Europe », souligne Igor de Maack.

Mais combien de temps cela va-t-il encore durer ? On voit que les Etats-Unis entament leur 9ème année de croissance consécutive. En Europe, il subsiste encore une certaine rigidité structurelle et il reste toujours des tensions avec la migration et le terrorisme. « Mais globalement, le tableau est assez sain. Il faut remercier pour ce moment somme toute assez rare et surtout en profiter », recommande ce gestionnaire. La politique monétaire devrait évoluer à moyen terme et l’inflation devrait reprendre. Les taux d’intérêt remonteront, ce qui assainira aussi la situation.

Comment investir et d’où pourraient venir les dangers ? Le risque viendra très probablement des crédits. Avec la baisse des taux d’intérêt, les crédits ont augmenté et les échéances se sont rallongées. Il faudra être attentifs au taux de défaut quand les taux d’intérêt remonteront et à l’illiquidité de certaines poches obligataires.

Nous connaissons une période où l’univers obligataire présente une sensibilité aux taux d’intérêt inédite. « Dans la classe des actions, relevons que les dividendes représentent la majeure source de revenus. Aujourd’hui, il vaut mieux être en actions, c’est-à-dire se positionner plutôt comme propriétaires que comme créanciers. Cependant, il faudra impérativement que les résultats des entreprises progressent. Attention aussi aux valeurs technologiques qui sont très chères et particulièrement sensibles à la volatilité », prévient Igor de Maack. Aujourd’hui, les valorisations boursières sont élevées mais restent attractives dans la zone euro par rapport au marché américain.

Dans les portefeuilles obligataires, une position sur les obligations indexées à l’inflation a du sens. Dans la poche actions, il faudra faire preuve de prudence à l’égard des entreprises endettées et porter plutôt ses choix sur des sociétés actives dans des secteurs avec une forte exposition domestique dans la zone euro.