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L’OTAN cherche à s’imposer au Mali, à travers Takuba

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Vendredi, 25 juin 2021

L’OTAN cherche à s’imposer au Mali, à travers Takuba

Suite à une demande expresse de la France, l’OTAN rejoindra les forces européennes Takuba dans la « lutte antiterroriste » au Mali. A la clé, la vente d’armes et un potentiel déploiement terrestre américain au Mali.

Sahel : La capacité opérationnelle initiale de l'unité de forces spéciales  européenne "Takuba" a été prononcée | Zone Militaire

Depuis l’annonce du retrait progressif des forces françaises Barkhane, l’énigmatique « renforcement de Takuba » fait la une des journaux. On découvre donc, que le 9 juin, exactement cinq jours avant le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), à Bruxelles, la France avait proposé un point important à l’ordre du jour.

En effet, le général français Philippe Lavigne a proposé à l’agence NSPA, filiale logistique de l’OTAN, de prendre en charge l’armement de Takuba. La NSPA a déclaré son engagement, via un mémorandum signé par son directeur général, Peter Dohmen et le général Laurent Marboeuf du ministère français de la Défense.

C’est la première fois que la France demande une aide logistique à l’OTAN. Et les 500 soldats que la NSPA déploiera « avant la fin de 2021 » Comprendront les premiers soldats américains au Mali depuis le début de l’opération antiterroriste Serval suivie par Barkhane. Jusqu’à maintenant, seuls quelques alliés européens de la France ont rejoint l’offensive au Sahel.

C’est donc un pas très important. Qui pourrait signifier un transfert de l’intervention militaire française vers l’OTAN. Comme il pourrait signifier un engagement direct des Etats-Unis au Sahel, qui va au-delà des renseignements et de la surveillance aérienne et satellite.

L’OTAN au Mali, une étape dangereuse

L'OTAN cherche à s'imposer au Mali, à travers Takuba

Une potentielle intervention de l’OTAN au Mali pourrait expliquer l’hésitation de la Russie. En effet, la Russie n’a pas pris acte des revendications populaires au Mali d’une intervention militaire russe à la place de Barkhane. Et bien que l’Algérie a été beaucoup plus franche sur ce plan, aucun soutien militaire étranger concret n’a été accordé avec le nouveau pouvoir malien.

Bien au contraire, le président malien Assimi Goïta, comme son Premier ministre Choguel Maïga, ont accompli toutes les étapes nécessaires pour apaiser la France et l’Europe. Toutefois, aussi surréaliste que puisse sembler une offensive de l’OTAN au Mali, elle n’en est pas moins probable. « La coopération entre Takuba et l’OTAN est une preuve de confiance mutuelle », a déclaré Laurent Marboeuf. Avant de continuer : « C’est la première fois que la France sollicite un soutien extérieur. C’est aussi la première fois que la NSPA apporte son soutien à une coalition militaire qui n’est pas sponsorisée par l’OTAN. Nous ne doutons pas qu’il s’agit d’un projet gagnant ».

La task force Takuba, qui contient, dans sa prochaine version, 14 pays européens et le Royaume-Uni, serait-elle sous contrôle des Etats-Unis ? Selon un dossier du service des Etudes-Défense de l’état-major italien, « le soutien de l’OTAN à Takuba s’inscrit dans un nouveau cadre stratégique, politique et opérationnel dans le Sahel ». Le dossier, datant du 16 juin, a emboité le pas à la proposition française, ensuite au sommet de l’OTAN du 14 juin. Le dossier a été publié exactement le lendemain de la signature du mémorandum entre la France et la NSPA.

Il s’agit aussi d’un marché d’armes qui vaut potentiellement 20 milliards de dollars, que la France abandonne délibérément. Il serait inconcevable que l’OTAN remporte un si gros marché contre 500 soldats pour la « logistique ». Le Mali serait-il dans la ligne de mire de l’OTAN ?

Aprnews avec Lejournaldelafrique