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Liban : une conférence d'aide humanitaire présidée par Paris pour tenter de sauver l'économie

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Mercredi, 2 décembre 2020

Liban : une conférence d'aide humanitaire présidée par Paris pour tenter de sauver l'économie

Une conférence d'aide humanitaire pour le Liban est organisée ce mercredi 2 décembre en fin de journée. La réunion prend la forme d'une visioconférence pour cause de Covid-19. C'est une initiative de la France en lien avec les Nations unies. Il s'agit de mobiliser des fonds pour un pays qui traverse une crise économique sans précédent.

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En août dernier, juste après la gigantesque explosion du port de Beyrouth, une première conférence de ce type avait permis de débloquer 250 millions d'euros d'aide d'urgence. 

Ce mercredi à Paris, des pays donateurs, des organisations internationales et des ONG seront de nouveau au rendez-vous, alors que le Liban continue de s'enfoncer dans la crise.

Hyperinflation, dévaluation, dette, chômage, population qui sombre dans la pauvreté... Dans son tout dernier rapport la Banque mondiale égrène les chiffres du naufrage et parle d'une « dépression ardue et prolongée » ayant pour cause « l'absence délibérée d'une action politique efficace de la part des autorités ».

La classe dirigeante est clairement montrée du doigt, alors que depuis des mois, le Liban est à la recherche d'un gouvernement avec le risque de voir les mêmes forces politiques produire les mêmes résultats. 

Or il n'y aura pas de plan de sauvetage économique du Liban sans réformes profondes, ont prévenu les partenaires internationaux du pays du Cèdre. Et celui-ci aujourd'hui a besoin de beaucoup plus qu'une aide humanitaire d'urgence.

La situation alarmante a mobilisé la diaspora libanaise, fortement implantée à l’étranger, notamment en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire qui compte la plus importante communauté d’Afrique de l’ouest avec 80 000 Libanais. Reportage de notre correspondant à AbidjanSidy Yansané.

C’est justement cette douleur qui a poussé Hussein Abdel Kalek à s’investir dans la campagne d’aide au peuple du Liban. Ce comptable et écrivain ivoiro-libanais, très attaché à son pays d’origine, même s’il ne s’y rend que rarement, a déjà envoyé des vivres à sa famille et ses amis sur place, victimes de la situation économique alarmante…

Le Liban, déjà durement touché par la crise économique et politique, s’enfonce maintenant dans une dépression « grave et délibérée » fustige la Banque mondiale, dans son rapport semestriel publié ce mardi. Son produit intérieur brut devrait se contracter de plus de 19% cette année et sa dette n’atteindre pas moins de 194% du Produit intérieur brut.

La Banque mondiale est on ne peut plus claire : « Un an après la grave crise économique au Liban, l'absence délibérée d'une action politique efficace de la part des autorités a soumis l'économie à une dépression ardue et prolongée. ». 

Selon l'institution, le pays est en hyperinflation, la valeur de sa monnaie s’est effondrée. Pour la première fois de son histoire cette année, il n’a pas pu rembourser une partie de sa dette. Il est aussi à la dérive, sans gouvernement depuis trois mois, après la démission du Premier ministre Hassan Diab. 

L’aide étrangère est bloquée. Le Liban avait entamé des négociations pour obtenir le soutien financier du Fonds monétaire international, mais elles sont à l’arrêt depuis juillet. 

De son côté, la communauté internationale, France en tête, a soumis son aide à des réformes urgentes qui n’ont toujours pas eu lieu. 

Dans ce contexte critique, les banques ont imposé des restrictions très strictes sur les retraits et transferts d'argent à l'étranger.

Le pays du cèdre est aussi durement éprouvé par la pandémie de coronavirus, les manifestations contre le gouvernement l’année dernière et l’explosion au port de Beyrouth le 4 août, la pire catastrophe en temps de paix. 

« Le Liban, déplore la Banque mondiale, souffre d'un épuisement dangereux de ses ressources, y compris de capital humain, avec une fuite des cerveaux qui devient une option de plus en plus désespérée. ».

Rfi