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Les sandales en plastique "Medusa" célèbrent 75 ans de succès

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Mercredi, 16 juin 2021

Les sandales en plastique "Medusa" célèbrent 75 ans de succès

Il est très populaire dans de nombreux pays francophones d'Afrique de l'Ouest et est reconnu par son bout arrondi caractéristique, ses sangles tressées et sa semelle à pointes - la "Méduse" en français - la langue de son pays d'origine.

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Ou comme la chaussure est autrement connue sous le nom de sandale Medusa en plastique "squelette", "slimy", "chaka" au Cameroun, "lêkê" en Côte d'Ivoire, "bougie" au Congo,"noodle", "cricri", ou encore "mika" dans les Caraïbes célèbre son 75e anniversaire.

Le nom "Medusa" vient de la similitude entre la couleur de l'animal gélatineux et celle des premières sandales.

Anne, une amoureuse des sandales uniques vient d'apprendre quelque chose de nouveau, "Je pensais que c'était chinois... Je ne me suis jamais posé cette question... Et je ne sais pas depuis quand elles existent."

Sur la semelle des sandales est inscrit "La Sarraizienne", le nom de la marque d'origine auvergnate, à laquelle Anne-Céline Humeau la PDG de la société Humeau-Beaupréau a acheté les moules au début des années 2000.

« C'est un produit mythique, d'autant plus qu'il a été créé en 1946 par La Saraizienne. Après la guerre, il y a eu une pénurie de cuir, donc le cuir a été remplacé par du PVC et un produit en PVC a été injecté, qui est la sandale telle qu'on la connaît. aujourd'hui

Humeau-Beaupréau « est le dernier injecteur de PVC en France. Tout a été délocalisé, beaucoup en Chine, beaucoup dans des pays à très bas coût de main d'œuvre », précise Francis Geffard, vice-président de la Fédération française de la chaussure.

"Ils ont relancé cette production, avec cette vision d'un produit plus mode qu'utilitaire, et cela a très bien fonctionné au point que la Méduse est devenue un objet vraiment à la mode", explique Geffard.

Son équipe de 130 salariés est basée à Beaupréau-en-Mauges, petite commune du Maine-et-Loire et de Humeau, où sa famille fabrique des chaussures depuis cinq générations.

Dans les ateliers, de gros sacs de balles en plastique sont coulés dans des moules d'où sortent les sandales. Elle dit que 500 000 paires de sandales Medusa sont encore vendues chaque année. 50 % des ventes sur Internet proviennent de France, tandis que le reste provient de l'étranger. selon l'entreprise.

« Nous avons d'abord lutté contre la contrefaçon afin d'assainir le marché des contrefaçons asiatiques, qui pouvait être très présent, et donc nous avons été évidemment aidés par les tribunaux et aujourd'hui nous sommes grandement aidés par les douanes », précise Anne-Céline Humeau.

Une des clés du succès est que le modèle "Soleil" de la marque Méduse est "vraiment entré dans les habitudes des étrangers aussi", selon Guillaume Beaupréau, le frère d'Anne-Céline qui est le directeur général de l'entreprise.

Icône des bords de mer, la sandale en plastique Méduse fête ses 75 ans

Les sandales se portent bien sur le marché asiatique, où elles sont souvent portées avec des chaussettes. Les chaussures y sont très appréciées car "elles ont des périodes de mousson, avec beaucoup de pluie à la fin du printemps, donc c'est un produit vraiment simple d'utilisation, qui ne s'abîme pas", explique Mr Humeau qui est le commercial Administrateur du Groupe Humeau-Beaupréau.

Il a ajouté : "C'est une sandale qui fonctionne beaucoup en Asie. Historiquement au Japon, c'était notre premier marché. Et maintenant, nous avons une montée en puissance dans des pays comme la Corée du Sud et aussi la Chine."

Déclinée en plusieurs coloris et dans toutes les tailles et vendue entre 12 et 20 euros la sandale méduse en plastique a marqué des générations d'enfants via une mode intemporelle.

Série d'été. La "Méduse" fait toujours sensation

«Je ne pense pas avoir déjà vu un client qui ne me parle pas de ses vacances et de son enfance quand on parle de la Méduse, c'est ça qui est super, on passe plus de temps à parler de nos souvenirs personnels que du produit lui-même », s'enthousiasme Anne-Céline Humeau, PDG de l'entreprise.

"Mes enfants les portaient, et je les porte encore quand nous allons à la pêche, donc c'est un intemporel", observe Cécile, vendeuse à la boutique Chaussold dans le centre de Nantes.

"C'est devenu une déclaration de mode, parce qu'on voit des jeunes les porter dans la rue, avec des chaussettes, sans chaussettes", poursuit-elle avec amusement. Son patron a conservé au fond de la boutique quelques vieilles sandales, presque identiques, que ses parents, cordonniers, vendaient sur les marchés il y a plusieurs décennies.

Karine, une autre amoureuse des sandales en plastique, fait écho à un sentiment similaire : "La Méduse parle de vacances, de souvenirs, de soleil, d'embruns et peut-être aussi de nostalgie."

Outre la "palette de couleurs qui donne envie de les porter", selon Corinne Durand, gérante de la boutique "Les Courtes Pattes" à Nantes, les modèles récents se distinguent aussi par une structure qui est "beaucoup plus souple" que l'original, et le tout satisfait ses clients, qui louent "la qualité" et "le prix très abordable".

En effet. après 75 ans d'activité en témoignage de leur succès, ces sandales en plastique bien-aimées continuent de satisfaire les clients du monde entier.

Aprnews avec Africanews