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Les civils au Mali souffrent des sanctions

Civils - sanctions - conditions de vie
Lundi, 14 février 2022

Les civils au Mali souffrent des sanctions

Le 9 janvier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont sévèrement sanctionné les autorités de transition du Mali pour ne pas avoir organisé les élections à temps.

En imposant un embargo, la CEDEAO et l’UEMOA tentent d’obliger les autorités de transition à présenter un calendrier acceptable pour la période de transition et le retour des civils au pouvoir. Les voisins du Mali espéraient que les sanctions économiques renverseraient la junte à la tête de ce pays enclavé et appauvri.

civils

On voit déjà comment les conséquences des sanctions affectent le pays. Fin janvier, le Mali n’était pas en mesure de rembourser plus de 30 millions de dollars empruntés sur le marché ouest-africain. Cependant, les autorités de transition du pays tentent de tenir le coup.

Un mois après l’imposition des sanctions, force est de constater que les conséquences touchent davantage la population civile malienne. Les frontières du Mali sont actuellement fermées avec 14 États de la CEDEAO. Seules les autorités guinéennes se sont montrées solidaires de leurs collègues maliens. Les échanges commerciaux et financiers sont suspendus, sauf pour les produits de première nécessité. Le Mali enclavé importe 70% des denrées consommées quotidiennement par les habitants, et la communication, aujourd’hui limitée au Sénégal ou à la Côte d’Ivoire, est vitale.

L’impact des sanctions ouest-africaines affecte la vie quotidienne des Maliens. La population éprouve des difficultés dues à la hausse des prix des produits essentiels. Une habitante de Bamako, mère de quatre enfants, a partagé les conséquences des sanctions sur sa famille : « Je prends moins d’oignons et moins d’huile, alors que c’est ce qu’on cuisine le plus ». De nombreux Maliens se plaignent que la vie soit devenue plus chère à cause des sanctions.

Les propriétaires de magasins sont obligés de trouver des excuses pour les augmentations de prix, bien que ce ne soit pas de leur faute et qu’ils n’aient pas d’autre choix. Selon Mouhamadou Bagayoko, le propriétaire de la boutique de vente: « La rareté amène l’augmentation des prix des matières premières, ce n’est pas de notre faute, c’est la faute de tout le monde ».

Mariam Diakité, qui a lancé début 2021 avec deux amis une association de défense des consommateurs a dit que la réalité pour les consommateurs est vraiment pitoyable avec les sanctions en plus. Alors « il faut se donner la main, plus question de pour ou contre, de transition, il faut lutter ensemble ».

Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre malien a critiqué les sanctions comme des « mesures injustes et sauvages dont l’objectif est d’asphyxier le Mali » et de renverser le régime. Les autorités maliennes accusent la France de faire pression sur la CEDEAO et que c’est elle qui est à l’origine de ces sanctions contre le Mali. Et de nombreux Maliens sont d’accord avec les autorités. La population les soutient, en descendant pour protester contre les sanctions et le complot de Paris contre le Mali, qui ne font qu’entraver le rétablissement de la sécurité dans le pays. Et ce rétablissement est la principale condition du succès de l’organisation des élections au Mali.

Source : Mali Actu