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Les bambaras : Qui sont-ils ? D'où viennent-ils?

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Jeudi, 26 juillet 2018

Les bambaras : Qui sont-ils ? D'où viennent-ils?

APRNEWS- Les Bambaras sont ici et là mais on ne les connait pas… ou pas vraiment. Revenons sur leur histoire jusqu’à aujourd’hui.

Les Bambaras (bambara : Bamanan; pluriel, Bamananw, Bamana ou Banmana) sont un peuple mandingue de l’Afrique de l’Ouest sahélienne, établi principalement au Mali. Ils formaient le « Royaume bambara de Ségou » d’Afrique de l’Ouest. Ils parlent le bambara.

Selon les sources, on observe plusieurs variantes : Bamanankan, Bamananke, Bamanan, Bamana, Bambaras, Banmanan, Banmana, Banmani.

Dans un article intitulé « À chacun son Bambara », Jean Bazin montre qu’au fil de l’histoire notamment coloniale  le mot « bambara », très utilisé, n’a cessé de désigner des réalités imprécises et fluctuantes, tantôt flatteuses, tantôt méprisantes, imaginées ou manipulées. À partir de l’exemple du Bambara, ce texte fondateur illustre la démarche de « déconstruction de l’ethnie », un courant significatif de l’anthropologie contemporaine.

Principalement implantés au Mali, les Bambaras sont aussi présents en Guinée, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée-Bissau, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal.

Au Mali, où ils constituent le groupe ethnique le plus important, ils sont surtout présents dans le centre Est à l’Ouest du pays, entre Ségou et Niono (delta central nigérien), dans le Bélédougou (cercle de Kolokani) au nord de Bamako, dans le Kaarta, entre Kita, Nioro et Koulikoro, ainsi que dans la région de Sikasso.

Selon le recensement de 1988 au Sénégal, les Bambaras était au nombre de 91 071, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 1,34 %. La plupart sont installés dans le Sud et dans l’Est du pays.

Les Banmana ou Bambaras sont originaires du Mandé. Ils auraient quitté cette région pour échapper à la domination des Malinkés, à l’époque de l’Empire du Mali. D’où leur nom qui signifie « ceux qui ont refusé de se soumettre » (de ban = « refus » et mana = « maître »). D’autre traduisent cette étymologie par « ceux qui ont refusé de se soumettre (à l’islam) ». Ils iront vivre au Ouassoulou, entre Sikasso et la Côte d’Ivoire, au Do et Kri (actuel Ségou), au Kaniaga (actuel; Bélédougou), au Kaarta (Sandaré, Oussoubidjadjan, etc.). En réalité, les Bambaras ne sont qu’un sous-groupe des Malinkés, tout comme beaucoup d’autres groupes Mandingues.

Au xixe siècle, les royaumes bambaras du Kaarta et de Ségou, créés par les deux frères Niangolo et Baramangolo, de patronyme Coulibaly, seraient originaires du nord de la Côte d’Ivoire, après la chute de l’empire sonhrai, résistent à l’empire peul du Macina, puis temporairement au Toucouleur el Hadj Oumar Tall7, qui souhaite convertir les animistes à l’islam. La résistance acharnée des Bambaras contre el Hadj Oumar fut telle que celui-ci n’a jamais pu créer un État stable. Ils sont aujourd’hui majoritairement musulmans, il y a quelques petits groupes chrétiens. Les autres continuent de pratiquer la religion traditionnelle. De nombreux rites et traditions du passé sont présents aujourd’hui dans leur culture, qu’ils soient musulmans ou autres.

La langue

Le bambara est devenu la langue principale au Mali. Elle appartient à la branche mandée des langues nigéro-congolaises. Elle fait figure de langue véhiculaire principalement dans le sud du Mali, même si le français est aujourd’hui reconnu comme langue nationale.

Culture

Les Bambaras ont influencé beaucoup d’ethnies culturellement, les Khassonkés, Dyula et Malinkés. Les Sénoufos ont beaucoup de points communs avec les Bambaras. Les Peuls du Ouassoulou ont complètement été absorbés par les Bambaras.

Religion

Au début du xxie siècle, les Bambaras sont majoritairement musulmans. Le sunnisme prédomine. Mais la Religion traditionnelleest également présente et cohabite souvent avec l’islam. De ce fait, la plupart des Bambaras suivent entièrement ou partiellement les rites traditionnels, tel que le culte des ancêtres.

Les hommes passent donc par ces intermédiaires pour obtenir protection. Il convient de savoir se les concilier grâce aux prières, pratiques magiques, aux rituels, offrandes, au respect des interdits et aux sacrifices. Les agents de l’Être Suprême se répartissent en deux grands groupes complémentaires : l’un est public (ancêtres, et esprits Djin en Islam), l’autre (grands ancêtres révélés par le divin). Également pour la religion traditionnelle africaine, en plus du rôle des intermédiaires, l’être suprême a tout mis en place dans la création pour que l’homme puisse subvenir à ses besoins.

Les Djin ou génies (en Bambara Jiné) sont des êtres invisibles cohabitant ou non avec les humains. Bien que très puissants, les génies peuvent obéir aux hommes. On les invoque par des formules spéciales héritées des ancêtres. Ceux-ci ont conclu avec eux des pactes très précis transmis à leur descendance. À certains individus est même dévolue la possibilité de communiquer avec ces génies par un don naturel ou une longue initiation.

Les ancêtres occupent aussi une place importante parmi ces agents intermédiaires entre le divin et l’homme dans les croyances traditionnelles. Ils ont dicté à la communauté les règles qu’elle doit suivre pour bien fonctionner. Pour tout Mandingue traditionnel, ils sont les intermédiaires les plus efficaces et les plus proches. Les plus efficaces, car leur appartenance au monde de l’invisible, domaine de dieu, des forces et des génies, leur permet d’intercéder auprès des autres forces intermédiaires.

Conception spirituelle de l’individu

Pour les mandingues, chaque homme reçoit un corps neuf. Par contre, il est animé par quatre principes spirituels composant ou déterminant la personne :

Le « ni » (l’âme),
Le « dya » (le double) détermine le tempérament de l’individu mais aussi ses possibilités dans la vie. Il recevra ces deux principes lors de l’accouchement Ils sont puisés au réservoir familial. Le « ni » et le « dya » sont hérités directement du défunt de la famille qui est mort immédiatement avant la naissance et quel que soit le sexe du défunt.

Le « tere » se développe dans le fœtus au cours de la gestation. Il représente à la fois le caractère de l’homme, sa force, sa conscience. Cette force se dégage de l’individu de façon indépendante de sa volonté et peut être bonne ou mauvaise. C’est la partie de son être sensible aux influences extérieures, en particulier magiques.

En fonction de la qualité de leur « tere« , la fréquentation des personnes peut être source de maladie, de malchance ou d’infortune, ou par contre, de chance, de prospérité, de bonheur.

Le « wanzo » est une force néfaste héritée d’une malédiction.

La circoncision et l’excision, ont pour but de définir symboliquement le sexe de l’individu, né à l’image du dieu androgyne. On retire à l’homme sa partie féminine, et à la femme sa partie masculine, ainsi le sexe est défini auprès de la communauté, des ancêtres et du divin, est cela diminue les risque des Wanzo. Parmi les Bambaras aujourd’hui musulmans dans leurs grandes majorités, certaines familles pratiquent l’excision en ayant oublié la cause pour laquelle ils la pratiquent, ou bien lui donnant d’autres raisons, car n’étant plus sous le prisme traditionnel.

Organisation sociale

La société bambara est structurée par plusieurs types d’institutions et d’usages comprenant les castes, les classes d’âge, les clans et la structure familiale.

La famille bambara (« du« ) est caractéristique des familles des agriculteurs sédentaires soudano-sahéliens. Elle représente à la fois une unité d’habitation, une unité de consommation et une unité de production.

La famille est une chose fondamentale pour les bambaras. Elle est la base de la vie sociale. Dans un pays en voie de développement où l’État n’a pas les moyens financiers pour organiser un système de protection sociale, ce sont les solidarités traditionnelles qui assurent les individus contre les aléas de la vie. L’élément principal de ces solidarités s’exprime dans la vie familiale.

Structure et organisation de la famille traditionnelle bambara

La structure est de type étendu ou « grande famille

Elle réalise la famille élargie constituée par le vieux père ou le frère aîné (le « jà » ou « dutigi« ), son/ses épouses et enfants, ainsi que pour ses fils/frères cadets avec leurs épouses et enfants. Elle est constituée par un ensemble d’unités de base, les ménages.

Les ménages

Bâtie sur un régime matrimonial caractérisé par la polygamie (pratiquée par 40 à 60 % des hommes). Chaque homme marié constitue un pôle autour duquel gravitent une ou plusieurs épouses et définissant le « ménage ». Chaque femme mariée et ses enfants célibataires forment des entités dénommées « gwada « (étymologiquement aux foyers, lieux de cuisson des aliments) au sein de la famille étendue. Les frères et sœurs d’une même mère sont appelés « baden « (enfants d’une même mère) par opposition aux « fadenw » (enfants du même père mais de mères différentes).

Une structure très hiérarchisée

Les rapports entre les habitants de l’enclos domestique sont déterminés par une hiérarchie très marquée des positions. Les critères de classification sont l’âge, le sexe, le rang de génération.

Au sommet se trouve le « fa« , membre masculin le plus âgé de la génération la plus ancienne. Après le « dutigi« , viennent ses frères puînés, « dwaninw« . Dans la génération suivante on retrouve les « denw« , ceux ayant le statut d’enfants, c’est-à-dire ses propres enfants et ceux de ses » dwaninw« . La troisième génération se compose de ses « môdenw » (petits-enfants).

Seuls les hommes exercent le pouvoir. Le groupe des « kulusitigiw » est formé par les vieux et les adultes masculins qui ont droit de siéger au conseil de famille, dirigé par le « dutigi« . Les « denmisèniw » (jeunes) et les « musow » (femmes) sont exclus des décisions.

Le groupe des « denmisèniw » regroupant les enfants considérés comme mineurs.

Dans la famille traditionnelle, les bénéficiaires des positions élevées imposent une distance sociale aux autres par des rapports d’autorité (père-fils ou aîné-cadet par exemple) et d’étiquette très forts (beaux-parents et gendre par exemple). Comme dans le domaine religieux, le moyen le plus courant de marquer cette distance consiste dans le fait que les éléments inférieurs ne peuvent s’adresser directement à leurs supérieurs et doivent faire appel à un tiers. Ainsi, à côté de ces rapports hiérarchiques, existent entre les membres de famille, des rapports de médiation qui atténuent la rigueur des rapports hiérarchiques.

Avec NegroNews

Wikipedia