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Le rajeunissement vaginal, la tendance qui inquiète les médecins

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Lundi, 25 mai 2020

Le rajeunissement vaginal, la tendance qui inquiète les médecins

Aujourd'hui, de plus en plus de femmes ont recours au rajeunissement vaginal. Une intervention de chirurgie plastique qui révèle énormément de notre vision du sexe féminin et qui inquiète beaucoup les professionnels...

En quatre ans, le marché mondial de l'esthétique médicale est passé de 5,6 à 10 milliards d’euros. Une croissance fulgurante, qui montre l'intérêt grandissant des femmes pour la chirurgie esthétique .

Si l'augmentation mammaire, la liposuccion, la chirurgie des paupières et la rhinoplastie restent aujourd’hui les opérations les plus demandées, les interventions de "rajeunissement vaginal" ont de plus en plus la cote. Selon une étude de la Société Internationale de Chirurgie Esthétique et Plastique portant sur l'année 2017, elles font en effet partie des interventions qui se sont développées le plus vite, marquées par une croissance de 23% par rapport à l'année précédente.

Les accouchements, les grossesses, les changements de poids et le vieillissement entraînent parfois un relâchement, un étirement, une déchirure des muscles et des tissus vaginaux, qui peuvent même dépasser de l’ouverture dans certains cas.
Ces problèmes peuvent tous être réglés par le rajeunissement vaginal, aussi appelé raffermissement vaginal ou vaginoplastie.
Par une ouverture du périnée (zone entre l’ouverture vaginale et l’anus), le chirurgien retire un excès de peau et de tissus, réduit la longueur du canal vaginal ou diminue la taille de l’ouverture vaginale.
Cette intervention est parfois associée à une réduction de l'hyperthrophie des lèvres, et un remodelage des lèvres ou de la vulves hypertrophiées.

Le rajeunissement vaginal est-il sans danger ?

Aujourd'hui, les femmes sont à la recherche du vagin parfait. Grâce au rajeunissement vaginal, elles peuvent ainsi profiter d’un regain d’assurance, de confort et d’une plus grande satisfaction sexuelle. Mais cette intervention de chirurgie plastique est-elle vraiment sans danger ? ​Risque de brûlures, de cicatrices, de douleurs… Les méthodes “miraculeuses” proposées par certaines cliniques privées inquiétaient il y a quelques mois l'autorité sanitaire de référence aux États-Unis, la FDA. Elle mettait notamment les patientes en garde contre les blessures que pouvaient engendrer, par exemple, les utilisations du laser et de la radiothérapie pour la vaginoplastie, une intervention visant à réduire la taille de l'orifice vaginal, notamment après des grossesses. De plus, si les sondes à laser ont fait leur preuve dans le traitement de certains cancers, notamment ceux de la prostate ou du col de l’utérus, via le ciblage et l’éradication des cellules cancéreuses, il n’existe aucune preuve scientifique de l’efficacité de telles méthodes sur la fermeté du vagin.

Ces produits présentent des risques sérieux et ne disposent pas de preuves suffisantes pour justifier leur utilisation à ces fins. Nous sommes profondément préoccupés par le préjudice subi par les femmes”, avait alors averti la FDA. Cette tendance révèle en tout cas beaucoup de notre vision du sexe féminin. S'il existe autant de formes de vulves que de femmes, la représentation de l'appareil génital féminin ne se résume bien souvent qu'à une simple fente. Pour Gilbert Montale, chirurgien plasticien, interrogé par le magazine Grazia, l'argument fonctionnel explique de moins en moins le recours à ce type d'interventions. "Les jeunes femmes d'aujourd'hui demandent une nymphoplastie à but esthétique (si les lèvres pendent trop par exemple), c'est un choix subjectif. Tandis qu'auparavant, les femmes recourraient davantage à cette intervention pour régler un problème d'inconfort ou de douleurs pendant les rapports."

Votre sexe est beau (et bien) comme il est 

On voudrait perdre trois kilos avant l’été et arborer un sexe beau, pimpant et sexy. Sans conteste, les diktats de la beauté et le culte du jeunisme réveillent chez les femmes un certain nombre de complexes.
Certaines déplorent une vulve «pas jolie à regarder» (lèvres qui pendent, petites lèvres qui dépassent…), quand d’autres s’inquiètent d’un vagin trop élastique ou trop serré.

Et si on stoppait cette course au beau sexe, au sexe parfait ? Et si on comprenait que notre sexe, c’est aussi notre histoire ?
Il nous appartient et il est unique. Sans oublier que cette course au beau sexe s’enracine également dans une démarche de séduction : pour plaire à l’autre, stimuler le désir de l’autre, il faudrait afficher un sexe attrayant. Imaginez un peu, si tous les sexes se ressemblaient : où serait le plaisir ? Le plaisir de découvrir le corps de l’autre, les particularités de son sexe, ses préférences ? C’est parce qu’aucune vulve et aucun vagin ne se ressemble que la rencontre sexuelle est magique ! Si le monde était composé de sexes (féminins ou masculins) identiques, nous pleurerions d’ennui !

Votre sexe mérite donc un regard neuf et bienveillant. Il vous le rendra ! Car quoi de plus important que de se réconcilier avec lui pour former une équipe et se sentir bien ? Pour conclure, on ne peut que vous encourager à regarder la nouvelle campagne Nana, intitulée Viva La Vulva. On y voit des vulves symboliques, évocatrices (pour déjouer les interdits des réseaux sociaux et afficher sa fierté), car la vulve revêt toutes les formes, et l’on doit pouvoir se dire : ah oui, je suis normale en fait.

par Helena Ergisi