Le nouveau Premier ministre centrafricain Henri-Marie Dondra a déclaré mardi vouloir "relancer l'économie" avec la France comme "partenaire stratégique", qui a récemment gelé son aide budgétaire sur fond de campagne anti-française.

"Il y a des réformes que nous devons poursuivre avec nos partenaires français", a déclaré à la presse Henri-Marie Dondra, nommé le 11 juin. "Je pense aussi à l'Union européenne (...) la communauté internationale et évidemment notre partenaire stratégique la France, et d'autres partenaires vont nous permettre de relancer l'économie", a ajouté Dondra.

Le ministère français des Armées a annoncé début juin avoir suspendu sa coopération militaire avec Bangui, jugée "complice" d'une "campagne de désinformation massive" contre Paris, téléguidée par la Russie. Dès 2018, la Russie avait fait une entrée remarquée dans cette ancienne colonie française en livrant des armes aux forces armées centrafricaines et en y installant un important contingent d'« instructeurs ».

En décembre 2020, la Russie a envoyé des centaines de paramilitaires au secours de l'armée démunie du président Faustin Archange Touadéra, menacée par une rébellion, lui permettant de repousser l'offensive rebelle, avec l'aide de centaines de soldats rwandais. De nombreux témoins et ONG assurent que ces paramilitaires sont des combattants du groupe de sécurité privée russe Wagner, ce que Moscou dément.

Certains observateurs estiment que la nomination d'Henri-Marie Dondra, en remplacement de Firmin Ngrebada, est un signe d'apaisement du président Touadéra envers Paris. "Firmin Ngrebada était l'homme des Russes, le cerveau, l'acteur politique de la connexion", a déclaré à l'AFP Roland Marchal, chercheur au Centre de recherche internationale (Ceri) de Sciences Po Paris. Il « arrive avec une image plus consensuelle que M. Ngrebada, et M. Touadéra pourra le montrer comme un premier pas vers le rétablissement de la confiance », a-t-il déclaré.

Le nouveau Premier ministre a également exprimé sa volonté de « relancer les échanges avec les groupes armés », dans le cadre de l'accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et 14 d'entre eux. En décembre, les plus puissants de ces groupes s'étaient réunis au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) pour renverser le régime de Faustin Archange Touadéra.

Aprnews avec Africanews