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L’ammoniac, une puissante toxine du métabolisme

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Lundi, 30 juillet 2018

L’ammoniac, une puissante toxine du métabolisme

APRNEWS- L’ammoniac est un composé particulièrement toxique pour l’hôte.

Ce métabolite peut, à faible concentration, altérer la morphologie et le métabolisme intermédiaire des cellules intestinales, augmentant la synthèse d’ADN, réaction qui pourrait tendre à le croire impliqué dans les mécanismes d’initiation du cancer colique.

Le travail de désacidification du foie dépend beaucoup de la surcharge en toxines: nous savons que le foie élimine l’alcool ingéré, est impliqué dans la quasi-totalité du métabolisme des médicaments, en assure l’élimination des reliquats, mais surtout, est chargé d’éliminer sous forme d’urée excrétée dans l’urine, l’ammoniac qui apparaît dans l’intestin lors de la dégradation des protéines.

L’ammoniac interrompt en effet le cycle de l’acide citrique parce qu’il éloigne un composant important (alpha-cetoglutarate), il prive donc la scie de ses dents et bloque toute la production énergétique des cellules.

L’ammoniac est un gaz agressif, à l’odeur forte qu’on connaît bien dans les campagnes. Lorsque nous passons à côté d’un champ où du lisier est utilisé comme engrais, nous retenons involontairement notre respiration. Il en va de même pour nos cellules: l’ammoniac coupe littéralement la respiration aux cellules en bloquant la respiration cellulaire.

Dans les centrales énergétiques de la cellule (les mitochondries) où l’énergie métabolique est produite à partir du glucose combiné à l’oxygène, a lieu aussi l’élimination de l’ammoniac. Ce «gaz de lisier» nous empoisonne pour ainsi dire de l’intérieur, il bloque le métabolisme énergétique et peut être nocif tant pour le système nerveux, que pour les organes ou les muscles.

Dans tout notre sang ne peuvent circuler que seulement 5 mg d’ammoniac, c’està-dire une toute petite quantité de ce gaz très toxique, qui se forme tous les jours dans notre intestin.

Le foie doit éliminer quotidiennement environ 5000 mg d’ammoniac afin que les taux d’ammoniac dans le sang restent à un niveau très bas. Un coma hépatique, le stade final de la cirrhose hépatique, entraîne une élévation des taux sanguins à 88240 µmol/l ou 150-400 µg/dl d’amoniaque, c’est alors à ce stade une question de vie ou de mort.

Cela ne représente pourtant que 9 à 24 mg (!) donc 0,18% à 0,5% de la quantité d’ammoniac qui se forme tous les jours dans l’intestin.

Voici deux illustrations parlantes :

• boire 500 ml de mousseux (75 ml d’éthanol) entraînent au bout d’une heure un taux d’alcoolémie de 1,1‰, ce qui correspond à 6,6 ml (ou 5,2 g) d’alcool (éthanol) dans le sang, donc à une quantité 1000 fois supérieure à la quantité maximale d’ammoniac normalement présente dans le sang;

• le diabétique mal équilibré, et qui présente une glycémie de 300 à 400 mg/dl, c’est-à-dire une valeur 1000 fois supérieure au taux d’ammoniac en cas de coma hépatique, n’est certes plus en bonne santé mais il peut survivre.

Il ne fait aucun doute qu’une alimentation comportant des pics de glycémie est mauvaise pour la santé. Il est clair que l’alcool nuit au foie, au cerveau et que c’est un puissant cancérigène; cependant une alimentation riche en protéines constitue un défi encore plus grand pour le métabolisme.

Il y a deux voies métaboliques principales pour éliminer l’ammoniac: d’une part, le foie par le cycle urinaire, ce qui constitue normalement la majeure partie de l’élimination de l’ammoniac; d’autre part, les reins.

Tant que le foie fonctionne correctement, on peut estimer la surcharge d’ammoniac éventuelle en la mesurant dans l’urée présente dans le sang.

Ces deux processus consomment de grandes quantités d’énergie métabolique.

C’est sans doute pour cela que les régimes hyper-protéinés comme le régime Atkins entraînent au début un amaigrissement rapide, mais c’est un succès qui, à moyen et à long terme, est durement payé de maux divers: calculs rénaux, douleurs articulaires, manque d’énergie, perturbation de la dynamique énergétique et acido-basique et pour finir, perturbations métaboliques et re-prise de poids.

L’élimination hépatique de l’ammoniac excrété dans l’urine consomme du bicarbonate et dépend donc des «réserves tampons» alcalines.

C’est pourquoi en cas de surcharge d’acidité, le processus métabolique qui utilise le «pouvoir tampon» est abandonné non pas au profit, mais bien aux dépens de la voie rénale.

Nous écrivons «aux dépens», car le rein peut très mal réagir à un «gazage prolongé à l’ammoniac»; régissant par des inflammations, une insuffisance rénale et un risque accru de cancer du rein, que de nombreuses études corrèlent par ailleurs avec une surconsommation de nourriture carnée.

La surcharge d’acidité liée à la consommation de viande, est sans doute également responsable du fait que la fonction rénale diminue en moyenne de moitié avec l’âge.

On observe le même phénomène dans le règne animal: la défaillance rénale fait partie des causes de mortalité les plus fréquentes chez les chats, qui se nourrissent (presque) exclusivement de viande.

L’élimination de l’ammoniac est prioritaire par rapport à d’autres processus métaboliques comme la régulation de la dynamique énergétique et acido-basique. Et le foie peut pendant longtemps procéder d’abord à l’élimination de l’ammoniac aux dépens des autres fonctions métaboliques.

Dans le cas extrême de la cirrhose hépatique, les personnes atteintes de ce problème d’élimination commencent par ressentir une très grande fatigue et un certain abattement.

La médecine conventionnelle prescrit alors une réduction de l’apport protéique, une consommation exclusive de protéines végétales et de protéines de lait, des laxatifs et si nécessaire une destruction totale de la flore intestinale par des antibiotiques, afin de limiter la production d’ammoniac.

En effet, l’ampleur de la surcharge en ammoniac dépend largement du milieu intestinal (la plupart du temps, notre flore intestinale est de qualité fort affaiblie, et nous souffrons de dysbiose intestinale) et de la consommation de protéines.

Cependant, avant que les matières premières ne puissent être brûlées dans le «four à combustion», ce qui correspond dans la cellule à la dernière étape de la respiration cellulaire (chaîne respiratoire), ils doivent être fractionnés par la «scie circulaire du métabolisme». On ne jette pas des arbres entiers dans une cheminée.

Dans les mitochondries, la «scie circulaire» centrale, sans laquelle toute la production d’énergie s’arrête, c’est le cycle de l’acide citrique, dont le nom vient du citrate, le sel basique de l’acide citrique. Celui-ci constitue le point de départ et le point d’arrivée du cycle de Krebs ou – au figuré – la lame de la scie circulaire.

Les citrates, les sels basiques de l’acide citrique, utilisent le métabolisme des centrales énergétiques: pour que le citrate puisse être intégré dans le métabolisme énergétique et transformé en gaz carbonique, il doit consommer trois équivalents acides. En comparaison, un ion bicarbonate n’élimine qu’un seul équivalent acide.

Parallèlement, ils peuvent être incorporés dans le cycle de l’acide citrique et renforcent ainsi le métabolisme énergétique.