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Komi Koutché : «Le Bénin n’a plus de justice »

Aprnews - Komi Koutché : «Le Bénin n’a plus de justice » - Actualité - Benin
Vendredi, 14 mai 2021

Komi Koutché : «Le Bénin n’a plus de justice »

L’ancien ministre des finances de Boni Yayi, Komi Koutché est intervenu, ce vendredi 14 mai 2021 sur RFI. Il s’est prononcé sur les récentes arrestations des opposants. Il estime que ces arrestations ne sont que le moyen que le président Patrice Talon a trouvé pour faire taire les quelques têtes fortes qui restent encore sur place et derrière lesquelles, le peuple peut s’aligner si l’élection présidentielle du 11 avril 2021 était transparente.

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Depuis son exil aux Etats-Unis d’Amérique, l’ancien ministre Komi Koutché reste coller à l’actualité de son pays le Bénin. Interrogé sur les cas Reckya Madougou et Joël Aïvo, l’ancien ministre pense que «le Bénin n’a plus de justice ». A l’en croire, «la Cour africaine des droits de l’homme a pu donner des instructions claires sur ce qu’il convient d’appeler aberration judiciaire que le président Patrice Talon utilise aujourd’hui pour réprimer ses opposants ». 

Pour lui, les cas Rekya Madougou et Joël Aïvo sont illustratifs de «ces aberrations ». Il fait remarquer qu’on reproche à Reckya Madougou d’avoir financé ses partisans pour 15 millions de francs CFA. On lui reproche pourquoi après le rejet de sa candidature, elle met 15 millions à la disposition de ses partisans. Komi Koutché estime que «nous sommes dans un pays démocratique ». «La contestation est une vertu de la démocratie. Je ne pense pas qu’il soit vraiment raisonnable et du bon sens qu’on reproche à une candidate de financer à 15 millions de francs CFA (ses partisans ndlr) pour aller expliquer comment sa candidature a été rejetée », relève-t-il.

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Komi Koutché précise qu’on reproche au professeur Joël Aïvo, le blanchiment de capitaux et d’appel à l’insurrection. «Quand je prends l’aspect blanchiment de capitaux, de façon terre à terre, un blanchiment suppose de l’argent gagné d’une origine criminelle et recyclé dans une fin objectivement justifiable. On ne nous a pas encore dit de quelle source criminelle, Joël Aïvo a pu gagner cet argent », explique l’ancien ministre des finances. Donc, pour lui, «il a été simplement question d’embastiller les quelques rares têtes qui restaient encore et derrière lesquelles, le peuple pouvait s’aligner si les élections étaient ouvertes ». Mais, il souligne que ne citer que les cas Joël Aïvo et Reckya Madougou, c’est taire les près de 500 arrestations extrajudiciaires qu’il y a eu «depuis que cette parodie électorale a été organisée ».

Aprnews avec La nouvelle tribune