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KKB attaque Bédié : «Je comprends à présent pourquoi Guéï Robert…»

APRnews - Kouadio Konan Bertin dit KKB - Henri Konan Bédié - Actualité - Politique - Abidjan - Côte d'Ivoire
Vendredi, 26 juin 2020

KKB attaque Bédié : «Je comprends à présent pourquoi Guéï Robert…»

Kouadio Konan Bertin dit KKB semble avoir déterré la hache de guerre entre Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, et lui. Lors d’une conférence de presse le mercredi 24 juin 2020 à son cabinet privé à Abidjan Cocody-Angré, il a taxé le sphinx de Daoukro, de vouloir s’éterniser à la tête du parti.

« Nous sommes tous dans le parti, et nous entendons les gens parler et murmurer. Ils interpellent nos consciences. Je me souviens qu’un jour, dans une interview, le journaliste demande au président Bédié “quand comptez-vous passer le témoin ? “. Et le président répond : “donc, vous voulez demander la date de ma mort ? “. Est-ce que normal de dire ça ? Si on était à Bocanda ou à Kouassi-Kouassikro (En région baoulé. Ndlr), il pouvait répondre ainsi. Mais il est dans un parti avec d’autres groupes ethniques tels que les bétés, les yacoubas et autres wouans, et il parle comme ça ? Cela veut dire clairement que mon “père“ est dans la logique du Baoulé ! Dans ce cas, que va dire le cadre bété qui est juste à côté ? Lui aussi veut être président du parti ! Et il sait que chez lui le bété, on prend ça avec la force. Or, tu viens de lui dire que tu vas mourir à la tête du parti. Alors, que veux-tu qu’il fasse, s’il tient absolument à être président du parti ? Il va prendre la présidence par la force ! Je comprends à présent pourquoi Guéï Robert a pris le pouvoir avec la force (Le coup d’Etat de 1999 contre Bédié. Ndlr). Il voyait déjà que Bédié veut mourir à la tête du pays », a-t-il lancé sous les éclats de rires de journalistes et des invités. Et KKB de poursuivre pour dire : « Quand vous parlez comme ça, il y en a qui plient carrément bagage. Moi au moins, je parle. Mais, ceux que vous n’entendez pas parler, ont déjà plié bagages. Ils sont ailleurs ».

Il avait pourtant fait la paix avec le président Bédié le 14 octobre 2019, après 7 ans de séparation. Des années de discordes au cours desquelles l’ex-président des jeunes du parti avait été qualifié de « soldat égaré ».  KKB est allé plus loin en appelant à une alternance ethnique à la tête du parti.  « Malheureusement pour nous, depuis que le PDCI est né il y a 67 ans, il n’a eu que deux présidents. Et tous les deux sont, malheureusement, de l’ethnie baoulé. On n’aurait donc même pu s’asseoir pour engager une réflexion qui pourrait aboutir à une sorte d’alternance ethnique à la tête du parti, pour que quelqu’un d’autre qu’un baoulé, accède à la présidence. Ce sont des réflexions que nous devions pouvoir mener. Malheureusement, on ne peut pas parler. Dès que tu ouvres la bouche, on te taxe de manipulé », a dénoncé KKB qui, par la même occasion, a annoncé sa candidature à la convention d’investiture du candidat du PDCI pour la présidentielle du 31 octobre 2020.  

Pourtant, le 12 mai 2020, KKB s’était fondu d’une déclaration dans laquelle il disait soutenir la candidature de Bédié pour la Convention.  « Le Président Bédié est mon candidat à la Convention nationale d'investiture qui aura lieu du 12 au 14 juin prochain. Bédié sera désigné comme le candidat du PDCI-RDA pour la prochaine élection présidentielle d'octobre, et c'est ce que je souhaite », avait-il laissé entendre.

La rédaction APRnews
Anne-Marie Kacou