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Haut-Karabakh: les combats toujours aussi intenses, la diaspora arménienne se mobilise

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Jeudi, 1 octobre 2020

Haut-Karabakh: les combats toujours aussi intenses, la diaspora arménienne se mobilise

Les forces azerbaïdjanaises continuent de tenter de reprendre des emplacements dans ce que l’on appelle les « territoires occupés », autour de la province séparatiste elle-même. Ces territoires avaient été conquis pendant la guerre de sécession de 1988-1994. La partie azerbaïdjanaise et la partie arménienne clament de lourdes pertes dans le camp opposé.

 

C’est surtout dans la partie sud et dans le nord-est de la ligne de contact du Haut-Karabagh que les forces de l’Azerbaïdjan ont concentré leurs efforts ce mercredi. Dans le Sud, dans le district de Fizouli à la frontière iranienne, c’est à l’artillerie que l’Azerbaïdjan mène l’offensive, le terrain y étant plat.

Dans le nord-est du Haut-Karabakh, le terrain est montagneux et les forces azerbaïdjanaises ont davantage recours à leurs moyens aériens, des drones et des avions. C’est un de ces engins qui aurait tué par exemple 3 civils dans la petite ville de Martakert ce mercredi après-midi.

Offensive plus déteminée qu'en 2016

Comme lors de la guerre dite des « 4 jours » de 2016, le pouvoir azerbaïdjanais semble avoir pour objectif de reprendre le contrôle de morceaux des « territoires occupés », tant pour satisfaire l’opinion publique que renforcer ses positions sur la scène diplomatique.

Mais c’est avec plus de détermination et de méthode que Bakou a lancé cette nouvelle offensive, dimanche dernier. Ce qui fait craindre que cette fois, il ne s’agit plus d’une guerre de 4 jours, mais d'un conflit plus long et plus meurtrier. En 2016, selon certains observateurs, près de 350 militaires et civils avaient perdu la vie, de part et d’autre.

L'afflux des volontaires arméniens

Territoire grand comme un département français enclavé en Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh est une république non reconnue internationalement mais sous tutelle arménienne. L’Arménie qui a appelé à la mobilisation générale : les volontaires affluent et notamment les hommes pour se battre. La diaspora arménienne vient des quatre coins du monde, comme l'a constaté notre envoyée spéciale Anissa El Jabri dans l'avion pour la capitale Erevan.

Debout dans les travées, ils sont une quarantaine à entamer un couplet guerrier.
Les passagers filment et applaudissent. Ces hommes qui ont entre 18 et un peu plus de 50 ans ont fait connaissance à l'aeroport. Ils viennent des États-Unis, d'Espagne, des Pays-Bas, de Biélorussie et de France.

Parti sur un coup de tête

« Je viens de France et je suis venu comme ça, sur un coup de tête, témoigne l'un d'eux, un entrepreneur dans le bâtiment. Dimanche matin, mon père m'a appelé. il m'a dit : "Allume la télé, regarde ce qui se passe en Arménie. J'ai allumé directement, j'ai regardé ce qu'il se passait et j'ai décidé de partir avec le premier vol pour être aux côtés de mon peuple, de mes frères. »

Cet entrepreneur est parti seul, sans prévenir sa famille, avec pour tout bagage un peu d'argent, quelques vêtements et une préparation militaire de trois mois faite il y a cinqans. « Si je peux sauver des vies, c'est pour cela que je pars. On a parlé tous ensemble, on était au moins 40 tout à l'heure avant de monter dans l'avion. On a parlé tous ensemble et on s'est dit qu'on n'avait pas peur. »

Ils ont tous prévu, s'il le faut, d'acheter eux-mêmes leur matériel pour se battre. À Erevan, on ne trouve plus un seul équipement militaire ni même un sac de couchage. Tout a été réquisitionné pour l’effort de guerre.

Les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron ont appelé ce mercredi 29 octobre à un arrêt « complet » des combats au Karabakh et se sont dits prêts à intensifier les efforts diplomatiques pour contribuer à la résolution du conflit, a annoncé le Kremlin.

« Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont appelé les parties au conflit à cesser complètement le feu et, dès que possible, à faire redescendre les tensions et à montrer le maximum de retenue », a déclaré la présidence russe dans un communiqué.

Les deux dirigeants ont discuté de « paramètres concrets de coopération future, avant tout dans le cadre du groupe de Minsk de l'OSCE », indique le communiqué. Constitué au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le groupe de Minsk sur le dossier du Karabakh est composé de la Russie, des États-Unis et de la France.

Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont dits « disposés » à l'adoption d'un communiqué qui serait publié au nom des coprésidents du groupe de Minsk et appellerait à la fin « immédiate » des hostilités et au début de discussions, a ajouté le Kremlin.

RFI