De nouveaux éléments pointant du doigt les liens entre la France et la fuite des responsables du génocide rwandais ont refait surface. En effet, selon un document « confidentiel diplomatie » révélé, hier dimanche 14 février 2021, par le média français en ligne Mediapart, le gouvernement français avait décidé en juillet 1994, sous le président français François Mitterrand, de ne pas arrêter les autorités responsables du génocide.

Des instructions concernant la présence de certains responsables du génocide

Dans ce télégramme, l’ambassadeur français au Rwanda de l’époque Yannick Gérard avait donné des instructions concernant la présence de certains responsables du génocide, dans la « zone humanitaire sûre ». Dans le cadre de l’opération française militaro-humanitaire Turquoise, un télégramme lui avait répondu : « Vous pouvez (…) utiliser tous les canaux indirects et notamment vos contacts africains, en ne vous exposant pas directement, afin de transmettre à ces autorités notre souhait qu’elles quittent la Zone Humanitaire Sûre ». L’auteur de ce texte avait continué en indiquant que : « Vous soulignerez que la communauté internationale et en particulier les Nations Unies devraient très prochainement déterminer la conduite à suivre à l’égard de ces soi-disantes autorités ».

Près de 800 000 personnes décédées

Ce télégramme faisait référence à l’ancien régime de Kigali qui s’était replié à Cyangugu, une zone frontalière avec l’actuelle République démocratique du Congo (RDC). Pour rappel, le génocide rwandais a coûté la vie à près de 800 000 personnes, principalement au sein de la minorité tutsi, en trois mois, d’après les Nations Unies. Le document révélé par Médiapart, selon François Graner, auteur de multiples ouvrages sur le génocide rwandais, ce télégramme est « la pièce écrite manquante, une pièce essentielle du puzzle » sur l’implication de la France au Rwanda.

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