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France: reprise «normale» à l'école et au collège, à deux semaines des vacances

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Lundi, 22 juin 2020

France: reprise «normale» à l'école et au collège, à deux semaines des vacances

C'est la rentrée au début de l'été. Dès ce lundi 22 juin, les crèches, les écoles et les collèges vont « accueillir tous les élèves de manière obligatoire et selon les règles de présence normale ». Cette reprise des cours généralisée doit être rendue possible, selon le ministère de l’Éducation nationale, grâce à un allègement des règles de distanciation physique dans les classes. Mais les enseignants ont eu peu de temps pour se préparer et les consignes du protocole sanitaires ne sont pas toujours faciles à appliquer.

L'une est directrice d'école élémentaire, l'autre directrice d'école maternelle. L'une a les cheveux blancs, l'autre a les cheveux noirs comme de l'encre. Pour la première, Isabelle Rameau*, la reprise de l'école est nécessaire.

« C'est intéressant que les enfants reprennent contact avec l'école, nous explique la directrice. En école élémentaire, nos CM2 vont finir leur parcours, sachant qu'ils ont fait cinq ans sur l'école, il est intéressant qu'il y ait quelque chose qui se finisse symboliquement. »

Dans quelles conditions les élèves vont-ils reprendre ? Le ministère de l’Education nationale a publié une nouvelle version du protocole sanitaire à respecter pour ces deux dernières semaines d’école ou de collège. Sous le feu des critiques pour son extrême rigidité depuis le 11 mai dernier, ce protocole est allégé.

Liberté retrouvée en maternelle

Les enfants vont retrouver un peu de liberté de mouvement. En maternelle, les petits d’une même classe pourront jouer ensemble sans se tenir éloignés. L’idée est de constituer des groupes homogènes entre différentes classes en continuant à tenir ses distances.

Le défi pour les directeurs d'école, c'est d'accueillir tous les élèves. « En maternelle, il n'y a plus de distanciation entre les enfantsconfirme Mathilde Milandre*, la directrice d'école maternelle. De toute façon, cette mesure, elle a été levée parce que sinon on n'aurait pas pu accueillir les enfants. On ne prend pas en considération les difficultés du terrain, parce qu'on a des enseignants qui ne pourront pas reprendre. » Or la communication qui a été donnée aux familles, c'est que tout le monde reprendra le chemin de l'école. « Mais sur les temps périscolaires, il n'y a pas forcément le personnel », conclut la directrice.

Distanciation maintenue de la primaire au collège

En revanche, pour les plus grands jusqu’au collège, il faudra toujours garder un mètre d’écart, en classe comme à l’extérieur. Et d’ailleurs, si les professeurs peuvent faire cours à l’air libre, c’est encore mieux, comme le recommande le ministre, Jean-Michel Blanquer. Le défi pour chaque établissement sera de contenir tous les élèves. Un casse-tête pour les enseignants, souligne Isabelle Rameau, « notamment sur le brassage des groupes, nous n'avons pas le droit de mélanger les groupes d'enfants, donc forcément, c'est très compliqué à organiser. »

Le document du ministère précise aussi qu'en fonction de leur « taille », les établissements scolaires devront organiser « le déroulement de la journée et des activités scolaires pour limiter les croisements entre élèves de classes différentes ou de niveaux différents ». Le masque est désormais réservé aux intervenants, les enseignants eux pourront faire cours à visage découvert.

Locaux désinfectés une fois par jour

Enfin, le maître-mot de ce protocole sanitaire, c’est le nettoyage. Les locaux seront désinfectés une fois par jour au minimum. Quant aux tables de cantines qui accueilleront les élèves par petits groupes et pas au même moment, elles seront nettoyées après chaque service.

Pour cette nouvelle étape, enseignants et élèves devront encore faire preuve de souplesse et d’adaptation. Or, les deux directrices insistent d'une même voix sur un fait partagé : après cette crise sanitaire, les enseignants sont épuisés.

(*Les deux directrices témoignent sous pseudonyme, sans donner le nom de leur établissement scolaire).

RFI