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France: quelles pistes pour retisser le lien entre les forces de l'ordre et la population ?

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Mardi, 1 décembre 2020

France: quelles pistes pour retisser le lien entre les forces de l'ordre et la population ?

Violences policières, violences contre la police. Dans un contexte particulièrement compliqué et crispé autour des forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a listé lundi soir les « péchés capitaux » de l’institution, en développant des propositions afin d’améliorer les relations avec la population.

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LES POLICIERS FONT PARTIE DU PEUPLE

Face à des sondages qui montrent une dégradation de la confiance envers la police, notamment chez les jeunes et les classes populaires, Gérald Darmanin a d’abord souhaité rappeler l’appartenance des agents au «peuple». « Les gardiens de la paix sont rarement des enfants de PDG, beaucoup vivent dans des logements sociaux, certains dans leur voiture. Quand ils retirent leur uniforme, ils sont le peuple », a-t-il affirmé.

Le ministre a ensuite expliqué devant la commission des lois de l’Assemblée nationale qu’il souhaitait créer 30.000 postes de policiers réservistes, comme c’est le cas dans la gendarmerie. Une façon de renforcer les effectifs, tout en impliquant directement une part de la population.

UNE FORMATION DES RECRUES PLUS LONGUE

Il s’agira alors de les former correctement, tandis que ce temps d’apprentissage du métier de policier a été pointé comme problématique par le ministre. Celui-ci est en effet jugée trop court. Pour répondre au besoin après les attentats de 2015, il était passé d’un an à une période de six à dix mois. Puis, sous Christophe Castaner, prédécesseur de Gérald Darmanin, il a été établi selon une formation initiale de huit mois, complétée par 16 mois sur le terrain. Entrée en application en juin dernier, cette mesure pourrait donc être rapidement changée, pour allonger la période d’instruction avant d’envoyer les recrues dans les commissariats.

LA PRÉSENCE DES GRADÉS RENFORCÉE

Un autre problème reconnu par le ministre de l’Intérieur est le « manque d’encadrement » des policiers. « Il n’y a pas assez de chefs, pas assez de sous-chefs », a-t-il explicité. En d’autres termes, les recrues réalisent parfois leurs patrouilles ou leurs interventions sans être dirigées par un agent ayant suffisamment d’expérience. Il apparaît en outre que les jeunes policiers se retrouvent en grande majorité en banlieue parisienne et dans les zones compliquées, sans pouvoir s’appuyer sur des gradés dont l’ancienneté leur permettrait d’apprendre à réagir avec « calme et un comportement exemplaire (…) face à des situations difficiles ».

LES CAMÉRAS-PIÉTONS GÉNÉRALISÉES EN JUILLET 2021

Gérald Darmanin a également rappelé la nécessité d’augmenter les moyens de la police. Les commissariats ont besoin d’être rénovés, les véhicules changés, etc. Le milliard d’euros du plan de relance doit répondre à ce besoin. Le ministre a par ailleurs assuré que les caméras-piétons installées sur les agents seront généralisées à partir de juillet 2021.

UN POUVOIR CONTRAIGNANT POUR L’IGPN ?

Enfin, il a été question de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale). Critiquée par certains, qui dénoncent son manque de dureté envers les policiers, elle a été défendue par Gérald Darmanin. Il a indiqué que la non-application des « préconisations » et des sanctions qu’elle formule n’est pas de son ressort, et qu’une solution serait peut-être de les rendre obligatoires.

Il a également envisagé de placer à sa tête une personne extérieure à la police nationale, voire à la fusionner avec l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) ou celle de l’administration (IGA).

Cnews