Le mercredi 6 mai 2020, une enfant de l’ex-Sergent-Chef Ibrahim Coulibaly alias IB, tué le 27 juin 2011 à Abidjan pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, a porté plainte en France contre Guillaume Soro pour “ assassinat “.

De nationalité française et aujourd’hui âgée de 15 ans, elle a saisi le parquet de Paris, et demandé à ce que l’affaire soit confiée à un juge d’instruction qui va entendre l’ex-chef des Forces nouvelles (FN), exilé en France depuis le 23 décembre 2020. Déjà poursuivi en Côte d’Ivoire pour une affaire de “tentative d’attentat à la sureté de l’Etat, complot et insurrection “, puis condamné à 20 ans fermes dans une autre affaire pour des faites dits de “recel de deniers publics, détournement et blanchiment de capitaux“, Guillaume Soro pourra-t-il se sortir de cet autre bourbier ?

“Une plainte recevable… “

Il convient de dire, de prime à bord, qu’au regard de la juridiction française, la plainte de la fille d’IB est pleinement recevable. Selon la loi française, traitant des infractions commises à l’étranger sur une victime de nationalité française, « si l’infraction est réalisée à l’étranger sur une victime de nationalité française, la loi française est compétente et ce, peu importe que l’auteur de l’infraction soit de nationalité française ou étrangère. Il s’agit du principe de la personnalité passive », stipule le point B du texte traitant de la compétence de la justice française.

Selon les avocats de la fille d’IB, au moment des faits à Abidjan, leur cliente était déjà née et n’avait que 6 ans. La perte de son père à un tel âge, fait d’elle, selon eux, une victime directe. Elle rentrerait donc, de ce fait, dans la catégorie de ressortissantes française victimes d’infractions à l’étranger. Seulement, cette loi précise que, pour que l’infraction en cause soit poursuivie, elle « doit être un crime ou un délit puni d’emprisonnement, conformément à l’article 113-7 du Code de procédure pénale de la France ». Un article qui stipule que : « La loi pénale française est applicable à tout crime, ainsi qu'à tout délit puni d'emprisonnement, commis par un Français ou par un étranger hors du territoire de la République lorsque la victime est de nationalité française au moment de l'infraction ». Or, la fille d’IB est née française. Ce qui rend recevable, la plainte de sa fille.

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“ Pourquoi Guillaume Soro peut espérer une fin heureuse “

Même si elle venait à être jugée recevable par le tribunal correctionnel de Paris, cette plainte contient une grosse faille par laquelle le chef de l’ex-rébellion ivoirienne pourrait s’échapper. Elle clairement que la mort d'IB, le 27 juin 2011, est le fait des Forces nouvelles (FN), d’où la poursuite contre Guillaume Soro, qui en était le chef. Cela donne un argument de taille aux avocats de l’ex-chef rebelle.

Car, « Juste avant de lancer l’assaut finale sur Abidjan, les FN n’existaient plus. Le Président de la République Alassane Ouattara avait le 17 mars 2011, créant les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui est un regroupement des Forces nouvelles (FN) et des ralliés des Forces de défense et de sécurité (FDS), jusque-là restés fidèles à Gbagbo. Cette nouvelle force-là n’était plus sous le commandement de Guillaume Soro. C’était la nouvelle armée ivoirienne. Et c’est elle qui a mené toutes les opérations qui ont suivi, y compris celle du 27 juin 2011. Donc, notre leader est serein », a confié à Aprnews, un membre du mouvement GSP, proche de Guillaume Soro.

Le détail qui pourrait le contredire, est que Guillaume Soro, à l’époque des faits, était Premier ministre et ministre de la Défense. Et, plusieurs rapports d’ONG et écris de prisse le disait en grave désaccord avec l’ex-Sergent-Chef, depuis 2004. On pourrait estimer que les Forces opérationnelles ont pu agir sous ses ordres.
Mais, le dernier mot revient au parquet de Paris dont la décision est attendue dans les jours à venir.

La rédaction APRNEWS
Anne-Marie Kacou