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France: Macron reçoit lundi le président angolais Joao Lourenço

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Mardi, 29 mai 2018

France: Macron reçoit lundi le président angolais Joao Lourenço

APRNEWS - João Lourenço est en visite officielle en France pour la première fois depuis son élection en septembre dernier. Le chef de l’Etat angolais a été reçu à l’Elysée ce lundi par son homologue Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat français s'est dit «très attaché» au renforcement des relations avec l'Angola. Les questions régionales ont été évoquées et, sur la RDC, Paris et Luanda appellent au respect de l'accord de 2016.

Le président angolais est arrivé à l’Elysée avec plus d’une vingtaine de minutes de retard sur l’horaire prévu. João Lourenço a été accueilli par Emmanuel Macron. Les deux hommes étaient tout sourire au moment de se serrer la main.

Les deux présidents ont ensuite déjeuné ensemble, avant de signer un accord de coopération en matière de défense et plusieurs conventions, notamment en matière agricole, Luanda souhaitant diversifier son économie et étendre à d’autres provinces le partenariat franco-angolais qui existe déjà dans la province de Malanje. João Lourenço se rendra d’ailleurs ce mardi à Castelnaudary dans le sud de la France pour visiter une coopérative agricole.

Si les présidents ont évoqué les relations, notamment économiques entre les deux pays, ils devaient aussi, bien sûr, parler des dossiers régionaux, en particulier de la situation en République démocratique du Congo. Paris est intéressé par le rôle que pourrait jouer Luanda dans ce dossier.

Macron «très attaché» au renforcement des relations avec l'Angola

Lors de la conférence de presse conjointe, le président français a souligné le fait que son homologue angolais ait choisi d'effectuer à Paris son premier déplacement officiel en en Europe. Emmanuel Macron s'est dit « très attaché au renforcement de relations entre la France avec l'Angola », qui est pour lui « un partenaire essentiel de la région ». Le chef de l'Etat s'est dit également attaché au « rôle que l'Angola joue dans la région ».

Les accords signés et tous ceux discutés et préparés sont de « nature à franchir une étape supplémentaire dans cette relation et renforcer dans tous les domaines notre coopération », a déclaré Emmanuel Macron.

« En matière politique et sécuritaire, nous venons de le voir, où je considère que nous devons renforcer notre coopération en matière de formation, mais également de sécurité maritime, avec un travail qui a été lancé sur ce point compte tenu de l'importance de votre rôle en la matière, et de coopération opérationnelle avec des engagements également qui seront pris en matière d'équipement, de surveillance maritime et d'aéronautique » a également souligné Emmanuel Macron, qui a salué également une coopération « dans la perspective d'une contribution de l'Angola aux opérations de maintien de la paix ».

Sur la RDC, Paris et Luanda appellent au respect de l'accord de 2016

Concernant les sujets régionaux, Emmanuel Macron a salué le rôle joué par le président Lourenço sur plusieurs des situations difficiles de la région, en citant la situation de la RDC et de la République centrafricaine.

« Sur la RDC, nous partageons les mêmes préoccupations et les mêmes volontés. La France viendra en soutien des initiatives qui seront prises par les pays de la région, et l'Union africaine, qui est simplement celle de faire appliquer les accords qui seuls permettront une clarification de la situation politique, sans aucune complaisance, dans le calme et avec clarté. Et je souhaite que les réunions prévues dans les prochaines semaines nos permettent d'aboutir à un résultat clair et le président Lourenço sait le plein soutien de la France et notre engagement en la matière », a déclaré Emmanuel Macron.

Luanda « conseille » le respect des accords en RDC. « La RDC est un grand pays de près de 100 millions d'habitants, qui fait frontière avec neuf pays africains. Ceci pour dire qu'aucun d'entre nous ne veut voir l'instabilité en RDC », a expliqué João Lourenço. « On n'a pas la prétention d'intervenir dans les affaires internes d'un pays, nous conseillons seulement, nous montrons le bon chemin, le respect des accords qui disent qu'il doit y avoir les élections et aussi que l'actuel président ne doit pas postuler, le pouvoir politique doit libérer les prisonniers politiques, pour créer un environnement favorable à la tenue des élections. Parce que la question ici ce n'est pas seulement les élections. Les élections doivent avoir lieu dans un bon climat politique, la conciliation avec la population en général, l'Eglise. Ces élections doivent être acceptées par la communauté internationale, parce que faire les élections, on peut le faire, mais si personne ne les reconnaît, on n'y gagne rien », a notamment déclaré João Lourenço lors de la conférence de presse.

Les relations entre Kinshasa et Paris, Luanda et Kigali se sont crispées la semaine dernière après le soutien apporté par Emmanuel Macron à l'initiative prise par le président de l’Union africaine – le Rwandais Paul Kagame – en lien avec le président angolais, sur la RDC. Les ambassadeurs des trois pays ont été convoqués samedi par le ministre congolais des Affaires étrangères.

A la rencontre des entrepreneurs

Après la séquence élyséenne, João Lourenço est allé à la rencontre d’une centaine d'entrepreneurs français réunis au Cercle de l'Union Interalliée. Le président angolais a souligné que sa priorité était d'attirer les investisseurs étrangers. Ses réformes pour ouvrir le pays à la concurrence suscitent beaucoup de curiosité et d'intérêt auprès des patrons français.

Soixante-dix entreprises hexagonales sont déjà implantées en Angola. « Mais nous pouvons faire plus et mieux », a estimé le PDG de Total. Signe d'amélioration du climat des affaires, le groupe signe son premier développement pétrolier depuis longtemps dans le pays : il va lancer un réseau de stations-service en co-entreprise avec la compagnie pétrolière angolaise Sonangol.

De son côté, Météo France signe avec l'Angola un contrat pour contribuer à la création d'une entreprise de météo angolaise afin de diffuser les alertes utiles entre autres à l'agriculture. « Un secteur prioritaire pour diversifier l'économie du pays », considère João Lourenço. Le président angolais doit d'ailleurs effectuer un déplacement dans la région de Toulouse. Ce sera aussi l'occasion de visiter les usines d'Airbus, l'avionneur européen espérant lui aussi quelques retombées de cette visite d'Etat.

Avec RFI