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France : Huit morts dans l'incendie d'un immeuble à Paris, piste criminelle privilégiée

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Mardi, 5 février 2019

France : Huit morts dans l'incendie d'un immeuble à Paris, piste criminelle privilégiée

APRNEWS- Huit personnes sont mortes et une autre a été grièvement blessée dans le violent incendie, dans la nuit de lundi à mardi, d'un immeuble à Paris, dont une habitante, présentant des "antécédents psychiatriques", a été placée en garde à vue.

Arrivé sur place au petit matin, moins de deux heures après l'extinction des dernières flammes par les pompiers, le procureur de la République de Paris Rémy Heitz a annoncé le placement en garde à vue d'une habitante de l'immeuble.

"Cette femme a été interpellée dans la rue immédiatement après l'incendie. Elle se trouve en garde à vue", a-t-il déclaré avant de préciser plus tard qu'elle avait des "antécédents psychiatriques". Selon le parquet de Paris, les premiers éléments de l'enquête tendent à privilégier la piste criminelle.

Une enquête a été ouverte pour "destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort" et confiée à la police judiciaire.

Sur des images tournées par les pompiers de Paris, on peut voir d'immenses flammes s'échapper des fenêtres dont les vitres ont explosé notamment au niveau des deux derniers étages de l'immeuble, dont la cage d'escalier est également en feu.

Il a fallu plus de cinq heures aux pompiers pour maîtriser le feu qui a également fait 37 blessés dont huit pompiers. Plus d'une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées en urgence, à l'aide de grandes échelles notamment.

- "Bilan terrible" -

Le "bilan pourrait encore s'alourdir car les opérations de reconnaissance ne sont pas encore terminées dans les derniers étages de l'immeuble, là où le feu était le plus violent", a expliqué à l'AFP le capitaine Clément Cognon, le porte-parole des pompiers.

Nicolas habite en face de l'immeuble ravagé par les flammes: "Au début on a cru à une dispute, on entendait une femme crier très fort. C'était vers 01H00. Elle criait, elle criait. Là, on est sortis et l'immeuble était déjà très en feu".

"On voyait les gens sur les balcons crier sans pouvoir rien faire", raconte-t-il encore.

"Paris est en deuil ce matin", "le bilan est terrible", a réagi dans un tweet la maire de Paris Anne Hidalgo, qui s'est rendue sur place.

Le feu a démarré vers 01H00 du matin dans ce quartier chic de l'ouest parisien, selon les pompiers qui évoquent une "scène d'une incroyable violence". Certains habitants de cet immeuble des années 70, de huit étages et situé rue Erlanger, se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux résidents ont appelé au secours depuis leurs fenêtres.

"Nous avons dû procéder à de nombreux sauvetages, notamment pour une dizaine de personnes qui s'étaient réfugiées sur les toits", a précisé à l'AFP le capitaine Cognon.

Au total, une cinquantaine de personnes ont été évacuées par les pompiers notamment grâce à l'installation d'échelles et de cordes.

"Je voyais les pompiers qui montaient qui descendaient et l'enfer de ce feu qui ne se calmait pas, jamais. Ils éteignaient, ça se rallumait", raconte une habitante d'un immeuble adjacent.

"Choquée", elle se souvient des gens qui "criaient, sauvez-moi, aidez moi !" "On se dit c'est l'immeuble d'à côté ça peut vous arriver à vous".

Deux immeubles adjacents ont également été évacués par mesure de précaution.

- Crainte d'un effondrement -

Avant 10H00, les pompiers qui craignent une reprise de feu et un effondrement des derniers étages continuaient à inspecter l'immeuble.

Selon Anne Hidalgo, les services municipaux "ont immédiatement pris en charge et hébergé les personnes évacuées" et cet accompagnement des sinistrés va se poursuivre "aussi longtemps que nécessaire", a-t-elle tweeté.

Au total, quelque 200 pompiers sur place ont participé aux opérations.

Cet incendie est le plus meurtrier à Paris depuis 2015 quand un feu d'origine criminelle avait provoqué la mort de huit personnes dont deux enfants dans un immeuble de la rue Myrha (Paris XVIIIe), qui abritait des familles immigrées.

Un marginal présenté comme "fragile psychologiquement" avait été rapidement interpellé avant d'être libéré un an plus tard après l'arrestation d'un autre suspect, ancien locataire de l'immeuble, mis en examen pour "dégradation volontaire par incendie ayant entraîné la mort" et écroué.

Le 12 janvier dernier, une explosion au gaz suivi d'un incendie avait fait quatre morts, dans le 9e arrondissement de Paris.

Avec AFP