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France -Chazal approchée, Bayrou omniprésent : le remaniement côté coulisses

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Mercredi, 17 octobre 2018

France -Chazal approchée, Bayrou omniprésent : le remaniement côté coulisses

APRNEWS-Entre les nombreux refus essuyés, notamment celui de Claire Chazal, et les oukases du patron du MoDem, les deux têtes de l’exécutif ont jonglé pour concocter leur nouvelle équipe gouvernementale.
Quinze jours de tractations pour aboutir à un remaniement… a minima. « Franchement, ça valait le coup d’attendre », lâchait mardi, un brin lèche-bottes, le patron des députés marcheurs Gilles Le Gendre. En coulisses, on est moins tendre : « Si un gamin avait rendu une rédaction de cette qualité, il se serait fait virer ! », peste un habitué de l’Elysée. Retour sur une séquence délicate pour la Macronie.

Bras de fer pour l’Intérieur
Jusqu’au bout, le chef de l’Etat a hésité. Selon nos informations, il a même tenté de rebrancher Jean-Yves Le Drian ce week-end, essuyant un nouveau refus du ministre des Affaires étrangères. « Castaner a fini par s’imposer par défaut », tacle un proche du Palais. Le choix de son secrétaire d’Etat, Laurent Nunez, ex-patron de la DGSI, s’est également imposé dans les dernières heures. Le sarkozyste Frédéric Péchenard, ex-patron de la police nationale, a - un temps - eu les faveurs de Macron et d’Édouard Philippe.

« Casta » et « Pech » se sont même rencontrés la semaine dernière dans le bureau de Benoît Ribadeau-Dumas, le « dircab » de Philippe. Las, un gros caillou s’est glissé dans leur chaussure : François Bayrou, qui a mis son veto à Péchenard. « Il a eu sa peau. Un sarkozyste pur jus au gouvernement, c’était hors de question pour lui », confie un proche du Premier ministre. L’entourage de Bayrou justifie, vachard, cet oukase : « Le chien ramène toujours la laisse à son maître ».

Bayrou, faiseur de roi
L’omniprésence du patron du MoDem ce week-end à l’Elysée a porté ses fruits. Voilà son parti renforcé. Il obtient que sa protégée, Jacqueline Gourault, devienne ministre de plein exercice, chargée des Territoires. Le patron des députés centristes Marc Fesneau est, lui, chargé des Relations avec le Parlement.

« Macron n’a pas eu d’autre choix que de plier devant le forcing du Béarnais. C’est l’allié principal d’En marche et il a un groupe de 70 députés centristes à l’Assemblée, alors… il fait un peu ce qu’il veut », soupire un conseiller ministériel. Reste que Macron n’a pas cédé sur tout : Bayrou, qui a fait monter les enchères en coulisses, revendiquait quatre ministres MoDem.

Macron cajole les sortants
Le sort de Stéphane Travert (ex-Agriculture) et Jacques Mézard (ex-Territoires) était scellé. Le week-end du 6 et 7 octobre, le chef de l’Etat les a reçus à l’Elysée pour les exfiltrer en douceur. Même câlinothérapie pour Françoise Nyssen (ex-Culture), qu’il a reçue dans l’avion pour l’Arménie mercredi dernier. « Il les a remerciés pour leur engagement, pour ce qu’ils ont réalisé », assure un conseiller du Palais.

Pour Mézard, cette sortie est une libération. Voilà trois mois qu’il demandait à quitter le navire. « Pas maintenant », lui répondait Macron. Quant à Delphine Gény-Stephann, anonyme secrétaire d’Etat de Bruno Le Maire, elle sort par la toute petite porte, après moins d’un an à Bercy. « Elle n’a pas été virée dans les formes », déplore un conseiller de Bercy.

Riester plutôt que Claire Chazal
Il en rêvait, c’est fait. Franck Riester, l’ancien Républicain, devenu patron du mouvement Agir, est bombardé ministre de la Culture. Une nomination qu’il doit, non pas à Édouard Philippe, qui s’en méfie, mais à… Bruno Le Maire. Le ministre des Finances a joué les intermédiaires pour organiser la semaine passée un déjeuner entre Riester et Macron.

« C’est aussi parce qu’ils ont essuyé beaucoup de refus », décrypte un conseiller gouvernemental. L’ex-star du 20 Heures Claire Chazal a ainsi décliné. Le choix de Riester, fin connaisseur de l’audiovisuel, présente en outre un avantage : il met un point final à ses ambitions de présenter une liste de centre droit, concurrente de LREM, aux européennes.

Avec Le Parisien