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Europa League : Arsenal-Atlético, le match de deux générations 

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Jeudi, 26 avril 2018

Europa League : Arsenal-Atlético, le match de deux générations 

LEFIGARO- Alors que Marseille reçoit Salzbourg au Vélodrome, l’autre demi-finale aller de l’Europa League opposera Arsenal et l’Atlético Madrid. Un tirage aux allures de finale avant l’heure qui sera l’occasion de voir s’opposer deux équipes habituées aux joutes européennes et affamées de titres.

L’objectif final des deux équipes est clair. Se qualifier en finale et gagner l’Europa League. Pour Arsenal, cette compétition est même plus qu’essentielle car qualificative pour la C1 en cas de victoire finale.

Largués en championnat, à onze points de la quatrième place, les hommes d’Arsène Wenger, qui vit son ultime printemps européen dans le nord de Londres, doivent assurer à l’aller avant un périlleux déplacement en Espagne.

En effet, au jeu du tirage, c’est l’Atletico qui a bénéficié d’un heureux coup de pouce en ayant la possibilité de recevoir au retour. Arsenal se doit donc de faire le plein, ou a minima de ne pas encaisser de buts, jeudi à l’Emirates.

En cas d’échec, pas de Ligue des Champions l’an prochain, une compétition que les Gunners n’ont déjà pas connu cette saison, pour la première fois depuis vingt ans. Une victoire finale en Europa League permettrait donc au club londonien d’achever au mieux le mandat de Wenger.

Pour ce dernier, l’occasion de terminer en beauté est bien trop belle pour la manquer, douze ans après la finale de Ligue des Champions perdue au Stade de France face à Barcelone.

Wenger et Torres, la dernière campagne

Du côté de Madrid, si l’objectif final est évidemment similaire à celui d’Arsenal, les hommes de Diego Simeone ont un poids en moins sur les épaules.

Bien installé à la deuxième place de la Liga, le club espagnol n’a pas à craindre pour sa place en C1 et devrait accéder à la plus prestigieuse des compétitions européennes pour la cinquième fois consécutive. L’Atletico Madrid n’a pas « besoin » de l’Europa League pour se qualifier directement en Ligue des Champions.

Pour les partenaires d’Antoine Griezmann, l’enjeu sera d’accrocher un titre européen, qui se fait attendre depuis la Ligue Europa 2012. Depuis, deux finales de C1 perdues, mais pas de titre.

Un sacre final permettrait à Diego Simeone de boucler la boucle débutée il y a six ans et le titre en Ligue Europa contre Bilbao (3-0). Enfin, si Arsenal cherchera à consacrer Wenger, les Colchoneros ont un autre historique à faire triompher avant son départ, en la personne de Fernando Torres.

Wenger vit sa 22ème saison à Arsenal. Torres connaît, lui, sa quinzième année à l’Atletico, si l’on y compte ses années passées en jeunes. Si Wenger est en poste depuis 1996, Torres, arrivé dans le club madrilène en 1995 alors qu’il n’avait que onze ans, a connu huit années d’exil.

D’abord à Liverpool, club dans lequel il est devenu une immense star, puis au Chelsea FC, avec lequel il a remporté la Ligue des Champions, et enfin à Milan.

Malgré leur longévité dans leurs clubs fétiches, les deux hommes ont en commun la particularité de n’avoir remporté aucun titre européen avec ceux-ci.

Pour Wenger, deux finales, celle de la coupe de l’UEFA en 2000 et de La Ligue des Champions en 2006. Pour El Niño, une seule, la plus prestigieuse, perdue face au Real Madrid en 2016.

Une fois la demi-finale passée, il ne restera qu’une seule marche à franchir pour l’un des deux hommes. Le vaincu abandonnera lui tout espoir de voir son nom figurer sur le palmarès européen de son équipe. 

Deux générations à faire triompher

Au-delà de Wenger et Torres, deux icônes dans leurs clubs respectifs, cette demi-finale d’Europa League est l’occasion de voir s’opposer deux équipes basées sur un noyau dur de joueurs présents sur la durée. A Arsenal, 11 joueurs sont dans l’effectif depuis au moins cinq ans.

Parmi eux, Laurent Koscielny, Per Mertesacker, Aaron Ramsey, Jack Wilshere, Mesut Özil ou Santi Cazorla. Une génération se contentant de 3 coupes nationales pour seul palmarès et d’échecs en huitièmes de finale de Ligue des Champions pour seules épopées européennes.

Cette génération plutôt vieillissante a l’occasion de marquer de son empreinte la fin d’une ère Wenger assez pauvre en termes de titres.

 Du côté de l’Atletico, c’est un groupe habitué à évoluer ensemble depuis la saison 2014 et la finale de Ligue des Champions perdue face au Real.

Une équipe soudée, et extrêmement homogène, composée de cadres de longue durée (Diego Godin, Koke, Saul Niguez, Gabi), de jeunes talents parfaitement intégrés et ayant explosé au club (Jan Oblak, Lucas Hernandez, Antoine Griezmann) et de glorieux anciens revenus après un départ (Fernando Torres, Felipe Luis, Diego Costa).  

Pour le club Madrilène, l’objectif sera bien évidemment de donner un titre européen à une génération dorée passée souvent très près du but (2014, 2016).

Enfin, cette double confrontation sera l’occasion de jauger deux équipes composées d’internationaux français. Koscielny et Lacazette côté Gunners, et Griezmann, Hernandez et Gameiro pour les Colchoneros.

Ce dernier, en cas de succès final, deviendrait même le joueur français le plus titré de l’histoire des compétitions européennes, lui qui compte déjà trois Europa League à son palmarès.

Quoi qu’il puisse arriver, une seule de ces deux formations sera présente au Groupama Stadium de Lyon, le 16 mai prochain. Mais au vu de l’historique européen des deux équipes, il est légitime de présenter cette double confrontation comme une « finale avant l’heure ».

Sans faire offense à Salzbourg et Marseille, seul club des quatre à avoir déjà remporté la C1. Arsenal-Atletico c’est même une affiche inédite en Coupe d’Europe. Un soir de première donc, sur fond de fin d’une époque. Celle de Wenger à Arsenal et celle de Torres à Madrid.