APRNEWS- Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a indiqué jeudi, que l’enquête du Pentagone sur la mort en octobre 2017 au Niger, de quatre soldats américains et de cinq frères d’armes nigériens était bouclée.

Bien avant la publication des conclusions de l’enquête qui devrait intervenir d’ici quelques jours selon le Secrétaire d’Etat, le Wall Street Journal dévoile déjà des pistes ayant conduit au drame.  

Selon le journal, les enquêtes auraient révélé une culture de prise de risque excessive du commandement américain sur place, des erreurs  et aussi un manque de préparation des soldats déployés.

Huit mois après la mort des soldats américains, tombés dans une embuscade, M. Mattis, s’appuyant sur le rapport de 6300 pages, a affirmé avoir compris ce qui avait conduit à la mort des soldats.  

“Nous avons trouvé ce que nous pensons être le nœud des problèmes, pas du problème mais des problèmes, qui nous ont conduit là”, a expliqué le chef du pentagone devant le congrès. 

Le rapport du pentagone mettrait en exergue plusieurs facteurs ayant contribué à l’issue dramatique de cette attaque.
Donald Trump a décidé d'offrir plus d'autonomie aux officiers sur le terrain pour agir plus vite, sans avoir besoin de l’autorisation expresse de Washington à chaque fois. Ce qui aurait favorisé une prise de liberté démesuré des chefs militaires sur le théâtre des opérations.

Un gradé impliqué dans l'embuscade djihadiste du Niger serait allé jusqu’à falsifier des documents officiels pour obtenir le ok de sa hiérarchie pour la mission en présentant un vieux ordre de mission truqué.

Le rapport du pentagone indique également la faiblesse du renseignement américain qui avait minimisé l’éventualité d’une force ennemie dans la zone. Finalement, la patrouille de reconnaissance, composée de 12 soldats américains des forces spéciales et 30 soldats nigériens était tombée dans une embuscade et avait dû faire face à une cinquantaine de djihadistes de l'Etat islamique, le 4 octobre à Tongo Tongo, une localité proche de la frontière malienne.

Après plusieurs heures de combats, 4 bérets verts américains et 5 soldats nigériens avaient été tués. D'importants matériels militaires ont été egalement emportés, notamment deux véhicules des bérets verts américains et un véhicule de géolocalisation bourrés d’électronique, selon des sources proches du dossier.

Les Etats-Unis comptent plus de 6000 soldats repartis dans une vingtaine de pays en Afrique, devenue leur deuxième zone d’intervention dans le monde après le Proche-Orient. Ils ont officiellement pour mission de contrer la progression des mouvements djihadistes sur le continent.