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Etats-Unis : Katherine G. Johnson est morte à 101 ans

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Lundi, 24 février 2020

Etats-Unis : Katherine G. Johnson est morte à 101 ans

La mathématicienne américaine qui avait permis de grandes avancées pour la Nasa et la conquête spatiale est décédée le 24 février 2020 à l'âge de 101 ans.

Triste nouvelle au sein de la communauté scientifique. Katherine G. Johnson, mathématicienne afro-américaine qui a inspiré des milliers de femmes et joué un rôle crucial dans les avancées technologiques de la Nasa, est décédée lundi à l’âge de 101 ans, a-t-on appris dans un communiqué publié par l’Agence spatiale américaine.

«Madame Johnson a aidé notre nation à élargir les frontières de l'espace tout en offrant d'énormes avancées qui ont ouvert des portes pour les femmes et les gens de couleur dans la conquête de l’espace par l’Homme. Son dévouement et ses compétences en tant que mathématicienne ont aidé à envoyer des humains sur la Lune, et avant cela, nos astronautes ont pu faire les premiers pas dans l'espace.», a écrit Jim Bridenstine, administrateur de la Nasa.

Véritable prodige des mathématiques, Katherine G. Johnson avait grandement contribué au succès du premier vol orbital autour de la Terre de l’astronaute John Glenn. Cet exploit avait été raconté dans un livre par Margot Lee Shetterly et adapté au cinéma en 2017 sous le titre «Les Figures de l’ombre».

La prodige des calculs

Mais avant d’être reconnue pour cela, elle a effectué un parcours scolaire impressionnant : diplômée du lycée à 14 ans, de l'université à 18 ans. Un parcours encore plus impressionnant quand on sait les difficultés éprouvées par une jeune femme noire en pleine période de ségrégation en Virginie.

Pendant un temps, elle a enseigné les mathématiques dans une école noire de son Etat de naissance. Elle est entrée au sein du Comité consultatif national pour l’aéronautique (National Advisory Committee for Aeronotics, soit Naca, l'ancêtre de la Nasa) en 1953, après avoir eu trois filles avec son premier mari. Rapidement après son arrivée, elle a intégré au Département de guidage et de navigation tant les besoins étaient grands au sein du programme spatial américain. En dépit des épreuves face à elle, Katherine Johnson a fait parler son talent et est devenue indispensable, même après l'arrivée des ordinateurs qui calculaient bien plus rapidement que les humains.

En 1962, alors que le départ de John Glenn approche, l’astronaute a personnellement demandé aux techniciens à ce que Katherine Johnson vérifie elle-même les chiffres calculés par l’IBM, prononçant cette phrase : «Si elle dit qu’ils sont bons, alors je suis prêt à partir.» Elle a rendu un vibrant hommage à celui qui a mis sa vie entre ses mains en décembre dernier, au moment de son décès : «Un homme bien a quitté la Terre pour la dernière fois. On se souviendra de la vie de John Glenn pour le temps qu’il a passé dans l’espace, son courage et les services qu’il a rendus aux Américains», avait-elle déclaré dans un communiqué.

En 2017, Katherine Johnson était la seule des «figures de l’ombre» encore vivante lors de la sortie du film, elle était âgée de 99 ans. Barack Obama lui a remis la médaille de la liberté, la plus prestigieuse récompense civile américaine, en novembre 2015, près de 30 ans après son départ en retraite, après avoir également contribué au succès de la mission Apollo, qui avait comme destination... la Lune.

Fin 2017, elle a vu son nom gravé à tout jamais au sein de l’Agence spatiale américaine. Le nouveau centre de recherches informatiques de la Nasa, inauguré à Langley (Virginie), a été baptisé en son honneur. «Vous voulez que je vous réponde sérieusement ? Je pense que vous êtes fous», avait-elle déclaré, lors de la visite du nouvel établissement.

Source : Paris Match