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Etats-Unis : en Virginie, la claque électorale retentissante infligée à Joe Biden

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Mercredi, 3 novembre 2021

Etats-Unis : en Virginie, la claque électorale retentissante infligée à Joe Biden

Le candidat républicain Glenn Youngkin s'est imposé lors de l'élection au poste de gouverneur en Virginie ce mardi. Un vote sanction contre Joe Biden.

"Nous allons gagner", avait lancé Joe Biden mardi 2 novembre, à propos de l'élection au poste de gouverneur en Virginie, ce même jour. Pourtant, c'est un revers de taille qui a été infligé au président américain. Le républicain Glenn Youngkin s'est imposé avec 50,8% des voix, contre 48,6% pour son rival démocrate, Terry McAuliffe. Un résultat aux airs de claque électorale pour le président américain, qui s'était pourtant largement imposé dans cet Etat lors de la présidentielle de 2020, avec une avance confortable de 10 points. 

Pour le camp démocrate, la défaite est d'autant plus amère que de nombreux poids lourds du parti s'étaient mobilisés pour soutenir leur candidat. L'ex-président Barack Obama, la vice-présidente Kamala Harris et Joe Biden lui-même avaient fait le déplacement pour épauler leur "champion" de 64 ans, dans ce scrutin considéré comme un baromètre du soutien de l'électorat démocrate à la politique menée par le 46ème président des États-Unis. 

Biden sanctionné

Pour Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'Université Paris-II-Panthéon-Assas et spécialiste de la politique américaine, c'est avant tout l'échec de la Maison-Blanche à faire avancer son agenda politique au Congrès qui a été sanctionné. "Le fait que les grands plans d'investissement promis par Joe Biden soient toujours bloqués à Washington a instillé le doute dans l'esprit de certains électeurs sur la capacité des démocrates à apporter de réels changements. Cette perte de confiance se traduit par une baisse du soutien dans les urnes", décrypte-t-il. 

Il faut dire que Terry McAuliffe avait des raisons de s'inquiéter. Début août, le démocrate devançait encore son rival de près de 8 points. Mais les derniers sondages avaient vu le rapport de force s'inverser au profit de son adversaire républicain, Glenn Youngkin, d'après le site de synthèse statistique FiveThirtyEight. "Les intentions de vote entre McAuliffe et Youngkin se sont resserrées depuis cet été, de la même manière que la cote de popularité de Biden s'est affaissée en parallèle", dresse Jean-Eric Branaa. 

Plus globalement, cette contre-performance est aussi un avertissement adressé à la gauche en amont des prochaines échéances électorales, alors que les démocrates ne disposent que d'une fragile majorité dans les deux chambres du Congrès. "Le résultat va être interprété comme un signe de ce qui se profile aux élections de mi-mandat en 2022", souligne Lauric Henneton, maître de conférences à l'Université de Versailles-Saint-Quentin, et spécialiste des Etats-Unis. 

Bonne nouvelle pour Donald Trump

A l'inverse, du côté républicain, ce résultat a tout d'une bonne nouvelle pour Donald Trump. Le milliardaire n'avait en effet pas hésité à s'impliquer personnellement pour soutenir son poulain tout au long de la campagne. "Espérons que tout le monde sortira et VOTERA demain pour Glenn Youngkin, qui sera un fantastique gouverneur pour le grand État de Virginie", avait-il encore déclaré dans un communiqué publié la veille du scrutin, ajoutant que "chaque électeur MAGA devrait [le] soutenir fermement". 

Si Glenn Youngkin s'est appuyé sur la popularité de l'ancien président américain, il avait toutefois pris soin de se distinguer de ses positions les plus outrancières en fin de campagne, pour ne pas s'aliéner le soutien des modérés et des indépendants. Une stratégie payante au vu des bons scores réalisés dans les fiefs démocrates du nord de l'Etat, en plus de sa large victoire dans les zones rurales traditionnellement conservatrices. "Ce résultat va avoir un impact sur le moral des troupes d'un côté comme de l'autre. Cela devrait dynamiser l'implication des militants républicains et faciliter les levées de fonds en vue des prochaines élections", estime Lauric Henneton. 

Dans le New Jersey, où se déroulait également mardi une élection pour le poste de gouverneur, la course apparaît aussi bien plus serrée que prévu d'après des résultats partiels. A 87% des bulletins dépouillés, le républicain Jack Ciattarelli était ainsi légèrement en tête devant le démocrate Phil Murphy, pourtant largement favori. Potentiellement donc, un nouveau revers pour le locataire de la Maison-Blanche. "Une victoire républicaine serait une très grosse surprise dans cet Etat traditionnellement acquis aux démocrates", glisse Lauric Henneton. Sans surprise en revanche, les démocrates ont remporté la mairie de New York, avec l'élection mardi de l'ancien policier Afro-Américain Eric Adams, avec 67% des voix. Au moins une consolation pour Joe Biden. 

Aprnews avec Lexpress