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Entrepreneuriat : Elodie Yassi, un exemple de persévérance et d’abnégation

Elodie Yassi - Entrepreneuriat - Portrait - Parcours - Au féminin - Actualité - Côte d'Ivoire - Aprnews
Jeudi, 16 décembre 2021

Entrepreneuriat : Elodie Yassi, un exemple de persévérance et d’abnégation

Élodie Yassi s’est appropriée l’adage, selon lequel « Qui veut aller loin ménage sa monture ». Elle a compris que si elle veut réaliser son rêve de diriger son propre cabinet d’optique, elle devait faire des sacrifices, d’énormes sacrifices.

Alors employée d’un cabinet d’optique, elle décide de ne pas vivre pleinement sa jeunesse comme les femmes de son âge. La moitié de son salaire, elle l’épargne dans l’espoir d’avoir un prêt bancaire au bout de 5 ans. Chose qu’elle réussit et, au bout du temps qu’elle s’est fixée, elle démissionne et sollicite un prêt bancaire. Une erreur de jeunesse. La jeune Yassi ignorait que les banques ne prêtent qu’aux personnes solvables. Désormais sans revenus réguliers, il lui était impossible d’obtenir un prêt.

Notre jeune entrepreneure ne baisse pas les bras pour autant. Elle paie, avec ses économies, une caution et entame son premier chantier sis à Cocody Palmeraie. Malheureusement, les moyens ne suffisent pas au bout de 2 mois. Comme solution provisoire, elle s’engage dans la vente de friperies et de lingeries.

Malgré quelques bonnes affaires, les moyens ne suffisent toujours pas. Car, il faut payer le loyer de 400000 FCFA et poursuivre le chantier. Elle se tourne vers des proches et sa famille qui l’épaule financièrement. Elle peut achever ses travaux et installer son cabinet d’optique.

Septembre 2014, une lueur d’espoir pointe. Elle obtient le visa pour la France où elle participe au Salon international de l’optique à Paris.

Ce voyage marque le début de sa carrière. Clin d’œil optique Palmeraie voit le jour. Des semaines plus tard, Clin d’œil optique Yopougou, la seconde officine ouvre ses portes. Les choses allaient pour le mieux jusqu’au mois fatidique d’avril 2016.

Au cours de cette période, le cabinet de la Riviera est visité par des cambrioleurs. Tout est emporté. Les problèmes commencent. Il faut, en plus de remplacer le matériel subtilisé, rembourser les acomptes des clients, ceux qui ont passé des commandes et qui n’ont pas été livrés, sans compter les encours bancaires.

Traumatisée par ce vol, Yassi décide de quitter les lieux. Elle trouve un peu plus loin un bâtiment de 50 m2 qui est à construire. Elle ne baisse pas les bras. Elle paie la caution et démarre les travaux. En novembre 2016, Clin d’œil optique déménage.

Malheureusement, le lendemain de l’ouverture officielle, c’est-à-dire, le 14 décembre 2016, le nouveau cabinet reçoit encore la visite de voleurs. Cette fois-ci, notre jeune entrepreneure ne veut plus déménager avant d’avoir amorti ses investissements. Elle remplace ce qui a été emporté et continue son activité. Mais la zone est inondable et le cabinet de lunetterie n’échappe pas à la visite des eaux lorsque la saison de pluie survient.

Elle arrive à surmonter ce gros écueil, entreprend des travaux en plus, et se remet en marche. Parce qu’elle doit avancer.

Une des leçons apprises, c’est d’élargir son champ de vision. Et dans sa ligne de mire, elle vise le Plateau, centre des affaires d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Elle fonce malgré les doutes de parents et connaissances. Elle signe un contrat de bail, investit encore ses économies et ouvre un troisième cabinet.

Les choses semblaient aller pour le mieux. Elle peut respirer maintenant. Mais, Elodie Yassi n’est pas au bout de ses peines.

A peine 2 ans qu’elle exerce au Plateau et qu’elle a encore des engagements bancaires à honorer, qu’une nouvelle lui tombe sur la tête comme un couperet : le bâtiment où se trouve son cabinet doit être démoli.

La jeune entrepreneure, désormais aguerrie, encaisse le coup mais ne tombe pas. Elle se met à la recherche d’une solution. Le lendemain même, elle signe un autre contrat de bail dans la même commune et confie les démarches administratives à son avocat. Un mois plus tard, les travaux d’aménagement ont débuté. Mieux, aucun de ses employés n’a été mis au chômage. Le travail continue.

Aujourd’hui, même si les difficultés n’ont pas disparu, la courageuse cheffe d’entreprise le sait, il faut avancer, toujours avancer.

Avec 5 cabinets accrochés à sa boutonnière, Elodie Yassi a déjà un profil inspirant et le cuir épais. Clin d’œil optique est en relations d’affaires avec les plus grands fournisseurs de produits optiques sur la planète. Les officines de la jeune cheffe d’entreprise offrent à leurs clientèles variées, des montures, des lentilles de contact, des verres, de grande qualité et pour toutes les bourses.

Elodie Yassi compte actuellement à son tableau de chasse, 5 grandes officines. Son histoire que nous avons découverte, il y a peu, sur internet, est un récit plein de bons conseils.

Aux entrepreneurs et à ceux qui hésitent à entreprendre, la jeune femme passe des messages forts : « toujours poursuivre ses rêves, ne jamais baisser les bras, formaliser tout ce qu’on fait, se faire accompagner par des spécialistes, un conseil juridique notamment, et s’en remettre à Dieu »... Constituent son crédo.

Aprnews avec Fratmat.info