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En France, « les menaces se cumulent », estime le général Lecointre

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Samedi, 17 juillet 2021

En France, « les menaces se cumulent », estime le général Lecointre

Quelques jours avant son départ à la retraite, le chef d'état-major des armées s’est confié au « Figaro » sur les missions qui incombent aux militaires.

Après une dernière revue des troupes le 14 juillet dernier, à l’occasion de la Fête nationale, le général François Lecointre s’apprête à prendre sa retraite. Avant cela, celui qui a été nommé chef d'état-major des armées (Cema) en 2017 a accordé un entretien au Figaro, publié vendredi 16 juillet. Il y revient sur la manière dont les armées ont abordé la crise sanitaire, mais également sur les missions et les défis qui attendent la France. Des défis qui semblent se multiplier selon lui.

Selon les mots choisis par le général, « les menaces se cumulent » en France. Pour lui, il est donc indispensable de ne pas en privilégier certaines au détriment des autres. « Nous devons à la fois faire face au terrorisme, qui existe toujours et se renforce dans certaines zones d’Afrique, sans oublier la percée des talibans en Afghanistan, et affronter d’autres périls : des compétiteurs de plus en plus agressifs, et des tensions dans le spatial, le cyberespace et les fonds sous-marins », analyse-t-il auprès du quotidien national. Il a résumé ensuite sa pensée en ces termes : « Nous pratiquons de manière permanente un exercice d’équilibre complexe. Nous sommes une armée d’emploi qui doit aussi se préparer à une guerre future qui n’est pas celle d’aujourd’hui. »

Au Sahel, « le pire a été évité »

Concernant l’engagement des militaires, quels enseignements le spécialiste a-t-il tirés des années qui se sont déroulées au Sahel, sous son commandement ? « On n’a pas affaire [ici] à une crise spécifiquement militaire, mais à une question de gouvernance globale et de légitimité de cette gouvernance, détaille-t-il auprès du Figaro. Cette crise est liée au sous-développement. La pression que subissent les populations, la disparition progressive de l’État et de l’administration d’une grande partie du territoire malien pour laisser place à une forme de guérilla en sont la partie la plus visible, mais pas la cause profonde. »

Et le général François Lecointre d’évoquer ensuite une forme de frustration, quant à la difficulté de « faire comprendre à nos élus, à notre opinion publique que le pire a été évité et que ceci est à porter au crédit des militaires », avant d’admettre que cela reste toutefois peu satisfaisant. Il a ainsi avancé la difficulté de la position des militaires envoyés sur ces terrains de conflits, tels que le Sahel : « C’est tout aussi compliqué pour nos soldats qui vont risquer leur vie et tuer des ennemis, tandis qu’on leur explique qu’ils ne seront pas la clé ni la solution du conflit. Ils doivent néanmoins conserver leur motivation et leur engagement intacts. »

Un engagement « attendu par la nation »

Plus récemment, les armées ont dû faire face à un défi d’une autre nature, en s’engageant dans un contexte rendu difficile par la pandémie de Covid-19. Le général François Lecointre est revenu sur cette question, en évoquant un besoin commun des soldats, marins et aviateurs ; celui de « ne pas rester les bras ballants alors que notre société était pleinement atteinte ». Auprès du média, il a ajouté que si l’engagement de l’armée dans la crise sanitaire « n’a pas été central ni essentiel », il a toutefois été d’une grande importance, autant sur les questions logistiques que de transport. Pourquoi ? « Parce qu’[il était] attendu par la nation. »

Aprnews avec Lepoint