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Dix mois avec sursis requis contre Benzema dans «l'affaire de la sextape»

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Jeudi, 21 octobre 2021

Dix mois avec sursis requis contre Benzema dans «l'affaire de la sextape»

Le ministère public a requis jeudi 10 mois de prison avec sursis contre la star du Real Madrid Karim Benzema, accusé de complicité de tentative de chantage sur Mathieu Valbuena dans « l’affaire de la sextape ».

Une amende de 75 000 euros a également été demandée contre l’attaquant de l’équipe de France, candidat au Ballon d’or et absent du procès à Versailles.

« Benzema n’est pas un bon samaritain venu porter secours, il a agi pour permettre aux négociateurs d’en venir à leur fin et aux maîtres chanteurs de toucher de l’argent », a dit lors de son réquisitoire la procureure Ségolène Marés, qui a pointé l’« autorité et la notoriété en équipe de France » de l’ancien attaquant de l’Olympique lyonnais.

« Il s’inclut dans cette équipe, il s’associe dans ce projet » de tentative de chantage autour d’une vidéo intime, a-t-elle appuyé.

L’autre procureur Julien Eyraud a pour sa part rappelé le rôle dans la société de la star du Real Madrid, « porteur d’une image, d’espoir, de notoriété et de valeurs morales ».

Contre les quatre autres prévenus, poursuivis dans cette affaire pour tentative de chantage, le ministère public a requis des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à quatre ans de prison.

Discours mafieux

Enfin, 18 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende ont été requis contre l’intermédiaire Younes Houass.

Tout au long des débats, les quatre prévenus ont dépeint un monde abreuvé par l’argent des joueurs et où s’échangent les « services » et les coups de pression, contre des montres de luxe, des articles de maroquinerie ou des sextapes.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de Valbuena, Me Paul-Albert Iweins, a dénoncé le « discours mafieux » de Benzema lors de son intervention dans cette affaire, le comparant même à « un parrain ».

Mathieu Valbuena avec son avocat Paul Albert Iweins interrogé par les reporters dans l'affaire de la «sextape» qui l'oppose à Karim Benzema au tribunal de Versailles, le 20 octobre 2021 Thomas SAMSON AFP

Son client, a-t-il rappelé, a été « exclu » de la sélection nationale alors qu’il est la victime de cette affaire. « On l’a privé de son Graal par des manœuvres sordides et la trahison d’un coéquipier », a-t-il appuyé.

Parlant de MM. Angot, Zouaoui et Houass, Me Benjamin Peyrelevade, l’avocat de la Fédération française de football (FFF) a tonné : « La voix de ces trois-là qui polluent le monde du football est rentrée, directement ou indirectement, dans une chambre de Clairefontaine », le centre d’entraînement des Bleus. Une allusion au rôle prétendument joué par Karim Benzema, missionné par les maîtres chanteurs auprès de Valbuena.

« Courage de dire non »

La FFF, partie civile dans cette affaire, « doit protéger ses joueurs », a-t-il appuyé, saluant l’attitude de Valbuena, le « premier joueur qui a le courage de dire non, de résister, de porter plainte ».

Mathieu Valbuena n’a pas assisté aux réquisitions et aux plaidoiries. A la mi-journée, le milieu de terrain de 37 ans, qui s’est longtemps exprimé mercredi sur les conséquences de cette tentative de chantage pour lui et pour sa carrière, a quitté le tribunal de Versailles et a rejoint Francfort, où son équipe de l’Olympiakos dispute dans la soirée un match de Ligue Europa.

Il a pris l’avion avec en tête les excuses de Mustapha Zouaoui. « Je m’en excuse du fond du cœur, je le regrette à mort », a déclaré ce dernier, considéré comme le « cerveau » de cette entreprise. Très bavard devant la presse et dans le prétoire, il s’était pourtant moqué de l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille mercredi à la barre.

Karim Benzema n’a pas assisté aux débats, ses avocats ayant mis en avant ses impératifs « professionnels ».

Après les débats mercredi soir, l’un des conseils de l’attaquant de l’équipe de France, Me Sylvain Cormier, a évoqué devant les journalistes « la rancœur » et la « jalousie » de Mathieu Valbuena à l’encontre de l’attaquant des Bleus.

« Son calcul est simple : “moi, j’ai été écarté, moi je n’ai plus retrouvé l’équipe de France, et sportivement j’ai décliné” et puis en face, il y a Karim Benzema qui survole le football mondial actuel », a également commenté l’avocat.

Son client encourt théoriquement une peine maximale de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Aprnews avec Rfi