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"Des mesures radicales dès ce week-end pour des vacances de la Toussaint sereines"

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Lundi, 28 septembre 2020

"Des mesures radicales dès ce week-end pour des vacances de la Toussaint sereines"

Les médecins Philippe Amouyel, Luc Dauchet, Gilbert Deray, Karine Lacombe, Bruno Megarbane, Jimmy Mohamed et Christine Rouzioux mettent en garde contre "une deuxième vague bien plus difficile à gérer pour les hôpitaux et les services de réanimation que la première" et appellent à mettre en place "dès ce week-end des mesures drastiques".

Face à l'accélération de l'épidémie, sept professionnels de santé signent une tribune dans le Journal du Dimanche pour alerter sur la perspective d'une "deuxième vague bien plus difficile à gérer pour les hôpitaux et les services de réanimation que la première". 

Philippe Amouyel, Luc Dauchet, Gilbert Deray, Karine Lacombe, Bruno Megarbane, Jimmy Mohamed et Christine Rouzioux  proposent une série de "mesures drastiques" à mettre en place "dès ce week-end". Voici leur texte.

"Toutes les estimations concordent : si nous ne mettons pas en place dès ce week-end des mesures drastiques pour ralentir la circulation du virus responsable du Covid-19, nous devrons faire face à une deuxième vague bien plus difficile à gérer pour les hôpitaux et les services de réanimation que la première. Sans mesure forte pour lutter contre l'épidémie, le nombre de patients admis chaque jour en réanimation dans un mois sera d'environ 650, équivalant à celui que nous avons connu au maximum de la première vague, et dépassera 1.200 mi-novembre.

L'Espagne, Israël, le Royaume-Uni, l'Italie ont depuis près de quinze jours déjà mis en œuvre des mesures allant pour certains jusqu'au confinement. La situation sanitaire de la France n'est pas différente de celle de ces pays. Aussi c'est dès maintenant qu'il faut agir vite et fort.

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Projection exponentielle de l'évolution du nombre de nouvelles hospitalisations quotidiennes en réanimations réalisée par l'équipe de Philippe Amouyel au CHU de Lille. La courbe basée sur l'évolution de l'épidémie donne un ordre de grandeur de l'impact potentiel de l'épidémie mais il ne s'agit pas d'une prévision. Les données, allant du 19 mars au 21 septembre, sont issues de la base Geodes de Santé publique France.
(Le JDD)

Les mesures annoncées par le gouvernement doivent s'accompagner d'un respect strict du port du masque et des mesures barrière (distance d'au moins 1 mètre, lavage des mains, aération des pièces…) partout et à tout instant. C'est seulement au sein du foyer familial (personnes vivant sous le même toit : père, mère, enfants) que le port du masque peut être épargné. Toutes les activités en tous lieux rassemblant des personnes issues de foyers différents pour lesquelles les mesures barrière ou le port du masque ne peuvent être respectés doivent être suspendues. Il ne faut pas fermer les entreprises ni les lieux d'enseignement, mais y appliquer strictement les mesures barrière. Les bars et restaurants doivent respecter strictement les heures de fermeture décidées par le gouvernement et appliquer strictement les mesures barrière : le masque doit y être porté en permanence sauf lors des consommations effectives.

L'application stricte de ces mesures doit se faire sans attendre et il est de notre responsabilité de tous y adhérer. Plus ces mesures seront respectées tôt, plus elles seront efficaces et plus la période d'application stricte sera courte. Appliquées dès ce week-end et maintenues pendant deux à trois semaines, ces mesures pourraient ramener le niveau de l'épidémie à celui que nous avons connu en juin dernier.

Ainsi, pourrons-nous tous passer des vacances de la Toussaint sereines."

Le JDD