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Crise ukrainienne : une opportunité pour le gaz algérien en Europe ?

Crise - Ukraine - Gaz
Jeudi, 24 février 2022

Crise ukrainienne : une opportunité pour le gaz algérien en Europe ?

APRNEWS - Troisième fournisseur de gaz à l’Europe, l’Algérie a le potentiel pour augmenter ses livraisons en cas de rupture d’approvisionnement du gaz russe.

APRNEWS - Si la crise ukrainienne s’aggrave, le problème de l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe s’aggravera probablement également.

Si la Russie envahissait l’Ukraine et coupait le gaz à l’Europe (un scénario qui n’est pas le plus probable pour les experts), “près de 75%” du gaz en provenance de Russie “pourraient être compensés” par d’autres sources, estime Thierry Bros, professeur à Sciences Po et contributeur de la plateforme Natural Gas World, cité par le journal français Les Échos.

Si l'Algerie a le potentiel pour fournir des pays europeens en cas d'arret de l'approvisionnement russe, elle doit aussi surmonter certains obstacles techniques et politiques.<br />

La publication ajoute que “la Norvège et l’Algérie pourraient fournir quelques quantités supplémentaires”. Ainsi, Sonatrach, aux côtés d’autres compagnies, pourrait suppléer la “défaillance” de la Russie. Mais encore faut-il qu’elle en ait les moyens. 

Dans une déclaration faite fin novembre 2021 – à cette date, la crise ukrainienne n’avait pas acquis l’ampleur que nous lui connaissons aujourd’hui – le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, avait affirmé que la compagnie nationale honore ses engagements contractuels envers ses partenaires européens et qu’elle est prête à fournir à l’Europe des quantités supplémentaires du gaz algérien, si le Vieux Continent le souhaite. De même, il a rappelé que Sonatrach a augmenté sa production en gaz.

Plusieurs pays d’Europe font confiance à la compagnie nationale, en estimant qu’elle reste un acteur important sur le marché du gaz et qu’elle a développé une réputation de fournisseur fiable. Sonatrach maintient sa position d’un des fournisseurs essentiels de gaz sur ce marché stratégique. 

L’Algérie fournit plus de 11% des importations de gaz naturel de l’Europe. Sonatrach ne peut, pour autant, se reposer sur ses lauriers. Elle sait à quel point la concurrence est rude sur ce marché où beaucoup de gros calibres disposent d’importantes capacités d’exportation.

Selon Les Échos, “Bruxelles a pris langue avec l’Azerbaïdjan”, un des concurrents les plus importants. La crise russo-ukrainienne et la dépendance européenne au gaz russe ont également mis en lumière le poids croissant des États-Unis dans l’exportation de gaz naturel liquéfié. Les Américains se disent disposés à aider l’Europe à surmonter une éventuelle crise gazière.

“Joe Biden s’est engagé à faire tout ce qu’il peut” pour améliorer l’approvisionnement en gaz de l’Europe, “et c’est ce que nous faisons déjà”, a rappelé lundi dernier le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en ouvrant à Washington un conseil États-Unis - UE de l’énergie avec le haut représentant européen aux Affaires étrangères, Josep Borrell.

Même si Gazprom a réduit ses livraisons à un “plus bas historique” en janvier dernier, selon la firme d’analyse IHS Market, citée dans le journal français, il fournit actuellement “un tiers du gaz importé par l’Europe, contre 40% habituellement, soit 8% du total de l’énergie consommée par le Vieux Continent (le gaz russe, grâce au nucléaire, ne représente que 4% de l’énergie consommée en France, par exemple)”. 

Cette baisse des livraisons russes a jusqu’ici été compensée par une “hausse, à des niveaux record, de celles de gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis”.

Les importations de GNL en Europe ont même “dépassé celles de gaz russe”, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’ici. Si l’afflux de gaz américain en Europe est guidé par les prix, il est aussi rendu possible par la montée en puissance de la capacité d’exportation américaine.