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Crise migratoire en Biélorussie : l'UE va renforcer ses sanctions, Minsk menace de riposter

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Mardi, 16 novembre 2021

Crise migratoire en Biélorussie : l'UE va renforcer ses sanctions, Minsk menace de riposter

Les 27 ont trouvé, lundi, un accord sur un nouveau train de sanctions contre la Biélorussie, accusée d'orchestrer une crise migratoire aux portes de l'UE. De son côté, le président Alexandre Loukachenko, qui s'est entretenu au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, a affirmé que son pays travaillait "activement" au rapatriement des milliers de migrants bloqués à la frontière avec la Pologne.

L'Union européenne (UE) a annoncé, lundi 15 novembre, préparer de nouvelles sanctions contre le régime biélorusse, peu convaincue par les assurances de Minsk de faire rentrer "chez eux" les migrants campant à la frontière polonaise après avoir, selon Bruxelles, orchestré leur afflux.

Les 27 vont adopter "dans les prochains jours" de nouvelles sanctions contre des personnes et organisations contribuant à l'afflux des migrants, a annoncé lundi le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Bruxelles.

Ces sanctions toucheront "un nombre important" de personnes et entités, a-t-il souligné.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé "préparer" de nouvelles sanctions contre Minsk, "en coordination avec l'Union européenne", pour dénoncer l'exploitation "inhumaine" des flux migratoires.

"Nous allons continuer à réclamer des comptes" au pouvoir biélorusse "pour ses attaques persistantes contre la démocratie, les droits humains et les normes internationales", a prévenu le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.

Dans le même temps, la pression sur les dirigeants russe et biélorusse s'est accrue. Le président français Emmanuel Macron a échangé avec son homologue russe. Selon l'Élysée, ils se sont mis d'accord sur une "désescalade" de cette crise migratoire, tandis que Vladimir Poutine a promis d'"en parler" à Alexandre Loukachenko.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président biélorusse Alexandre Loukachenko  se sont également entretenus – le premier échange entre lui et un dirigeant européen depuis la répression par son régime d'un mouvement de contestation l'an dernier.

Les deux dirigeants "ont parlé de la situation difficile à la frontière entre le Biélorussie et l'Union européenne, en particulier la nécessité d'une aide humanitaire pour les réfugiés et migrants qui se trouvent là-bas", a déclaré le porte-parole de la chancellerie allemande, Steffen Seibert.

"Ils sont convenus de poursuivre cet échange sur ce thème", a-t-il ajouté dans une brève déclaration.

Mur polonais

Ce dernier, dont la réélection en août 2020 n'a pas été reconnue par l'UE, a de nouveau nié lundi toute responsabilité. Il a même assuré vouloir le retour des migrants "chez eux": "Nous sommes prêts (...) à les mettre tous dans des avions qui les ramènent à la maison. Un travail actif est en cours pour convaincre ces gens", a-t-il déclaré, selon l'agence d'État Belta.

Mais, a-t-il insisté, "ils ne veulent pas rentrer. Il est clair qu'ils n'ont plus où rentrer, plus de domicile, et n'ont rien pour y nourrir leurs enfants". Ses propos n'ont pas semblé convaincre les ministres européens des Affaires étrangères.

"Je n'ai aucune raison de croire que ce que (le président Loukachenko) dit est vrai", a insisté le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis.

De son côté, la Pologne a annoncé lundi qu'elle commencerait en décembre la construction d'un mur le long de la frontière avec la Biélorussie, en vue de l'achever au premier semestre 2022, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Rapatriements ?

Alexandre Loukachenko s'est dit prêt lundi à "riposter" en cas de mesures de rétorsion européennes.

Il s'était précédemment dit prêt à couper le transit du gaz russe vers l'Europe, mais Moscou a rapidement minimisé la portée de la menace. Le président Vladimir Poutine a appelé les Européens à renouer le dialogue.

La Russie a également rejeté les accusations de Varsovie, qui considère Moscou comme le véritable commanditaire de la crise migratoire, sur fond de tensions russo-occidentales.

Lundi, le Kremlin a encore jugé "erroné" d'imputer à Minsk la responsabilité de la crise et regretté que l'UE "fasse abstraction des idéaux européens d'humanisme" en ne portant pas secours aux migrants bloqués dehors dans le froid.

Varsovie refuse de laisser passer ces milliers de personnes, alors que l'UE a été déstabilisée à partir de 2015 par l'afflux de centaines de milliers de malheureux fuyant les guerres et la misère au Moyen-Orient ou en Afghanistan.

Si certains groupes ont franchi les barbelés ces derniers jours, ils ont souvent été interpellés et renvoyés en Biélorussie.

La compagnie aérienne biélorusse Belavia a annoncé que Syriens, Irakiens, Afghans et Yéménites étaient désormais interdits de vol depuis Dubaï vers le Biélorussie, sur "décision des autorités compétentes des Émirats arabes unis". La Turquie a imposé les mêmes restrictions la semaine passée.

Enfin, le gouvernement irakien a annoncé l'organisation jeudi d'un premier vol de rapatriement de migrants irakiens "sur la base du volontariat".

Aprnews avec France24