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Crise en Colombie : le gouvernement s'engage à enquêter sur 21 homicides

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Vendredi, 11 juin 2021

Crise en Colombie : le gouvernement s'engage à enquêter sur 21 homicides

Le gouvernement colombien s'est engagé jeudi 10 juin auprès de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) à faire toute la lumière sur 21 décès survenus pendant la mobilisation sociale qui secoue le pays depuis fin avril.

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Le président Ivan Duque « s'engage totalement à ce que soient menées toutes les investigations [...] sur les causes de la mort de ces 21 personnes pour lesquelles il a été malheureusement prouvé qu'elles sont mortes dans le cadre des manifestations », a déclaré la vice-présidente et ministre des Affaires étrangères Marta Lucia Ramirez, à l'issue d'une réunion à Bogota avec la délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.

La délégation de la CIDH, une institution basée à Washington qui dépend de l'Organisation des États américains (OEA), est arrivée dimanche 6 juin dans le pays pour faire un état des lieux de la situation des droits humains depuis le début de la crise sociale. Elle s'est notamment réunie avec le président conservateur Ivan Duque, des associations, des victimes et proches de victimes, ainsi que des responsables de la police, dont la violente répression des manifestants a été critiquée.

Il faut rappeler que le gouvernement avait commencé par décliner une mission en Colombie demandée par la Commission interaméricaine des droits de l'Homme avant de finalement accéder à sa demande face à la montée des pressions internationales

Au moins 61 morts depuis le début des manifestations

L'ONU, les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs ONG internationales ont notamment dénoncé les graves excès commis par les forces de sécurité. Au moins 61 personnes sont mortes depuis le début des manifestations le 28 avril, selon les autorités et la Défense du peuple, une entité publique indépendante chargée de veiller au respect des droits humains. Cette dernière a également remis à la CIDH un rapport recensant près de 600 dénonciations de violations des droits humains au cours des manifestations.

Ciblant d'abord un projet de réforme fiscale, retiré depuis, la contestation s'est ensuite transformée en une dénonciation de la politique du gouvernement pour une société plus égalitaire en pleine pandémie de coronavirus.

Des manifestations ont lieu tous les jours à travers le pays, plus ou moins suivies, accompagnées de blocages routiers, et parfois d'affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre.

Création d'une « direction de droits humains »

L'arrivée de la CIDH dimanche 6 juin a coïncidé avec l'annonce par le chef de l'État d'une réforme de la police qui prévoit notamment la création d'une « direction des droits humains », mais sans toutefois supprimer la tutelle du ministère de la Défense. « La structure organisationnelle de la police nationale sera modernisée pour consolider la politique en matière de droits humains », a déclaré Ivan Duque dimanche.

La CIDH fera ultérieurement « des observations et des recommandations », a précisé sa présidente Antonia Urrejola. Le gouvernement recevra ces recommandations « avec la volonté de continuer à mener des améliorations [...] afin que l'État colombien soit toujours un État qui garantit le respect des droits de l'homme », a assuré la vice présidente et cheffe de la diplomatie Marta Lucia Ramirez.

Aprnews avec Rfi