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Crise des sous-marins : comment Macron et Biden tentent de renouer la confiance

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Samedi, 30 octobre 2021

Crise des sous-marins : comment Macron et Biden tentent de renouer la confiance

Après la brouille provoquée par la crise des sous-marins australiens, Macron et Biden ont affiché leur réconciliation à Rome ce vendredi.

Après la brouille, l'heure des retrouvailles a-t-elle sonné ? En tout cas, ce vendredi, le doyen des présidents américains, Joe Biden, 78 ans, et le plus jeune des chefs d'Etat français, Emmanuel Macron, 43 ans, ont ostensiblement affiché leur réconciliation à Rome. A coups de poignées de main et de grands sourires, devant caméras et micros, les deux hommes se sont rencontrés dans la capitale italienne. Rencontre qui vient esquisser l'espoir d'une relation apaisée entre Paris et Washington, après la brouille provoquée par la crise des sous-marins australiens, mi-septembre. 

"Ce que nous avons fait était maladroit et n'a pas été fait avec beaucoup d'élégance", a déclaré à ce propos le président américain, l'acte de contrition le plus clair à ce jour de la part des Américains. Joe Biden a ajouté que la France était à ses yeux "un partenaire d'une extrême valeur", en s'adressant aux journalistes auprès de son homologue français, qui le recevait à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican. 

Clarification

Il a ajouté le geste à la parole en tendant la main à deux reprises, devant les caméras, à Emmanuel Macron, après déjà des poignées de mains et des sourires appuyés, à son arrivée sur le perron. Le président français s'est lui réjoui devant son homologue des "décisions concrètes" annoncées ou prises depuis le début de la crise, à la mi-septembre, qui "amorcent un processus de confiance". "Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier", a-t-il encore dit. 

Dans les attentes françaises, il y a notamment un soutien clair des Américains à propos du projet de véritable défense européenne commune, cher à Paris. Selon Emmanuel Macron, cette idée, que Washington n'a pas toujours accueillie avec la plus grande chaleur, est tout à fait compatible avec l'Otan, l'alliance militaire transatlantique pilotée par les Etats-Unis. Paris voudrait aussi plus de soutien aux interventions militaires contre les jihadistes au Sahel, Emmanuel Macron saluant les premières mesures concrètes mises en oeuvre sur le terrain par les Etats-Unis. 

Signal américain

Il est vrai que les Etats-Unis avaient été visiblement pris de court par la très vive réaction française à l'annonce mi-septembre d'une nouvelle alliance, baptisée "Aukus", entre Washington, l'Australie et le Royaume-Uni dans la zone indo-pacifique. Outre le fait de ne pas avoir été consulté, Paris avait été très dépité par la première conséquence de ce partenariat, à savoir, l'abandon par l'Australie du "contrat du siècle". 

Après avoir rappelé l'ambassadeur de France aux Etats-Unis, le président Macron avait attendu une semaine avant de s'entretenir avec Joe Biden le 22 septembre, une discussion téléphonique qui avait permis d'amorcer la détente. Avant le président français, Joe Biden, soucieux de consolider les alliances européennes des Etats-Unis malmenées pendant la présidence Trump, avait rencontré Mario Draghi, chef du gouvernement italien. 

Lors de cette entrevue, ils ont convenu de "l'utilité de développer une Europe de la défense", a fait savoir le gouvernement italien, un sujet décidément omniprésent. Ces rencontres font office de lever de rideau avant le sommet du G20 sous présidence italienne, qui se tient samedi et dimanche. 

Les grandes puissances mondiales devraient annoncer un accord solennel sur un projet de taxe minimale sur les entreprises, mais l'incertitude persiste encore sur leur capacité à prendre des engagements forts sur le climat, avant que ne se tienne la semaine prochaine le sommet de la COP26 à Glasgow, au Royaume-Uni. 

Aprnews avec Lexpress