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Crash des 737 MAX : la justice américaine met en cause un ancien pilote de Boeing

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Vendredi, 15 octobre 2021

Crash des 737 MAX : la justice américaine met en cause un ancien pilote de Boeing

La justice américaine a mis en cause, jeudi, Mark Forkner, un ancien pilote d’essai de Boeing. Il est soupçonné d’avoir induit en erreur le régulateur américain de l’aviation lors du processus de certification du 737 MAX, dont deux appareils se sont écrasés en 2018 et 2019, faisant 346 morts.

Après les accidents impliquant le 737 MAX en 2018 et 2019, le géant de l'aéronautique Boeing avait reconnu sa responsabilité dans la manipulation des autorités. La justice américaine s'attaque désormais à un de ses anciens pilotes d’essai. 

Un grand jury au Texas a accusé, jeudi 14 octobre, Mark Forkner, d'avoir induit en erreur le régulateur de l'aviation aux États-Unis, au cours du processus de certification du 737 MAX. Il est poursuivi pour deux chefs d’accusation pour fraude impliquant des pièces aéronautiques et pour quatre chefs d’accusation pour fraude par communication électronique. Il est notamment soupçonné d’avoir induit en erreur l’agence supervisant l’aviation, la Federal Aviation Administration (FAA), au cours du processus de certification du 737 MAX.

Mark Forkner, 49 ans, "a fourni à l’agence des informations fausses, inexactes et incomplètes sur une nouvelle partie du système de contrôle des commandes de vol du Boeing 737 MAX", appelé MCAS, à l’origine de deux accidents Lion Air en 2018 et Ethiopian Airlines en 2019 faisant 346 morts, détaille le ministère de la Justice dans un communiqué.

Selon les documents de l’accusation, le responsable avait découvert en 2016 des informations sur un important changement effectué sur ce logiciel censé éviter les décrochages mais a délibérément choisi de ne pas les partager avec le régulateur, la FAA. Celle-ci, n'avait en conséquence pas exigé de référence dans la formation des pilotes au MCAS.

Des informations essentielles cachées

Mark Forkner est aussi accusé d’avoir comploté aux dépens des clients de Boeing ayant acheté des 737 MAX en les privant d’informations essentielles.

Dans un message à un collègue révélé en 2019, il avait notamment indiqué que le logiciel rendait l’avion difficile à piloter en simulateur. "En gros, ça veut dire que j’ai menti aux régulateurs", lui écrivait-il.

Le responsable s’était aussi vanté de pouvoir tromper ses interlocuteurs de la FAA pour obtenir la certification du système anti-décrochage MCAS.

"Mark Forkner a caché des informations essentielles au régulateur pour tenter d’économiser de l’argent pour Boeing", a commenté un procureur fédéral du Texas, Chad Meacham, dans le communiqué. "Le ministère de la Justice ne peut pas tolérer une telle fraude, surtout dans un secteur où les enjeux sont aussi élevés."

Mark Forkner est le premier individu poursuivi personnellement au pénal dans cette affaire. S’il est reconnu coupable, il risque théoriquement jusqu’à 100 ans de prison.

Boeing reconnaît sa responsabilité

 

Le 737 Max a été formellement homologué en mars 2017. En octobre 2018 et mars 2019, deux accidents intervenus respectivement sur des appareils des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines ont fait 346 morts.

Lors des deux incidents, le logiciel de commandes de vol, le MCAS, s’était emballé sur la base d’informations erronées transmises par une des deux sondes de l’appareil. C’est seulement en octobre 2018, après le premier crash, que la FAA a eu connaissance "de détails clés" sur le MCAS.

Tous les autres 737 Max ont alors été cloués au sol durant vingt mois, avant d’être de nouveau autorisés à revoler fin 2020, une fois les logiciels modifiés.

Boeing a reconnu sa responsabilité dans la manipulation des autorités et accepté de verser plus de 2,5 milliards de dollars pour solder certaines poursuites.

Aprnews avec France24