Le gouvernement français affirme que les personnes âgées atteintes de maladies préexistantes peuvent désormais se faire vacciner contre le Covid-19 d'AstraZeneca, révisant ainsi sa position sur la question.

"Les personnes atteintes de comorbidités peuvent être vaccinées avec AstraZeneca, y compris celles âgées de 65 à 74 ans", a déclaré le ministre de la Santé.

Le mois dernier, la France a approuvé l'utilisation du vaccin pour les moins de 65 ans uniquement, invoquant le manque de données pour les personnes âgées.

Le vaccin Oxford-AstraZeneca est largement utilisé au Royaume-Uni, mais plusieurs pays de l'UE le limitent encore aux moins de 65 ans, dont l'Allemagne.

Le régulateur européen des médicaments l'a approuvé pour tous les adultes, mais il appartient à chaque membre de définir sa propre politique de déploiement.

Dans un autre développement, la commission canadienne d'immunisation a déconseillé lundi de donner le vaccin AstraZeneca aux plus de 65 ans, affirmant que les données d'essais cliniques pour ce groupe d'âge étaient trop limitées.

Que disent les Français?

S'exprimant à la télévision, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a déclaré que les personnes atteintes de maladies préexistantes - telles que l'hypertension artérielle ou le diabète - pourraient obtenir le vaccin Oxford-AstraZeneca auprès des cabinets de médecins généralistes, des hôpitaux et «en quelques jours» des pharmacies.

La politique s'appliquerait aux personnes de plus de 50 ans, y compris celles âgées de 65 à 75 ans, a-t-il déclaré.

Les personnes âgées de plus de 75 ans se verront toujours offrir des jabs Pfizer ou Moderna dans un centre de vaccination, a-t-il ajouté.

En janvier, le président français Emmanuel Macron a déclaré que le vaccin AstraZeneca était "quasi inefficace" pour les groupes plus âgés - une affirmation fortement rejetée à l'époque par les responsables et les scientifiques britanniques.

Mais après une réunion du Conseil européen de vendredi, il a déclaré: "Si c'est le vaccin qu'on me propose, évidemment je le prendrais."

Alors que de plus en plus de données ont émergé, les responsables de la santé français ont tenté de convaincre les gens qu'il est tout aussi sûr et efficace que les autres vaccins Covid-19.

Seulement 273 000 doses d'AstraZeneca ont été administrées en France sur 1,7 million reçues fin février, selon les chiffres du ministère de la Santé.

Certains médecins français avaient rejeté le vaccin, citant des effets secondaires initiaux chez certaines personnes et des données d'essais suggérant qu'il offrait une protection minimale contre les maladies bénignes de la variante sud-africaine de Covid , bien que le développeur ait déclaré qu'il protégeait toujours contre les maladies graves.

L'association des médecins MG France a depuis riposté aux critiques du jab AstraZeneca et au fait que de nombreuses doses restent inutilisées. L'homme en charge du déploiement du vaccin en France l'a également soutenu, affirmant qu'il avait injustement reçu une "mauvaise presse".

Environ trois millions de personnes ont jusqu'à présent reçu au moins une dose d'un vaccin Covid-19 en France - contre plus de 20 millions au Royaume-Uni , qui compte à peu près la même population.

La France a encore du mal à contrôler l'augmentation des taux d'infection dans certaines régions, malgré le maintien d'un couvre-feu nocturne national.

Les bars, restaurants et musées restent fermés mais le gouvernement veut éviter un autre verrouillage national, recourant à la place à des mesures plus strictes dans certaines localités comme la ville méridionale de Nice.

Les voyages en Allemagne depuis la Moselle française ont été limités à la demande de l'Allemagne qui s'inquiète de la variante sud-africaine. Les transports publics transfrontaliers sont suspendus, tandis que les conducteurs peuvent traverser mais uniquement avec la preuve d'un test de coronavirus négatif.

Quelle est la situation en Allemagne?

L'Allemagne craint également que les coups AstraZeneca ne soient gaspillés et des appels sont lancés pour élargir le nombre de groupes prioritaires qui peuvent les recevoir. Seulement 240 000 doses sur 1,45 million avaient été utilisées au 23 février.

Dimanche, un immunologiste allemand de haut niveau, Carsten Watzl, a exhorté son pays à changer d'avis et à commencer à permettre aux plus de 65 ans de recevoir le vaccin.

La commission allemande des vaccins examine actuellement sa recommandation et la chancelière Angela Merkel a déclaré la semaine dernière qu'il s'agissait d'un "vaccin de confiance".

Les déploiements de vaccins dans de nombreux pays de l'UE ont souffert de retards.

Bbc Europe