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Covid-19 : Un début difficile pour les tests RT-PCR

Aprnews - DNA Script - Actualite - Industrie - France
Lundi, 27 juillet 2020

Covid-19 : Un début difficile pour les tests RT-PCR

Pendant l'été, Industrie & Technologies revient sur plusieurs mois de mobilisation des industriels et des chercheurs pour faire face à la pandémie de Covid-19. Aujourd'hui, nous revenons sur le feuilleton des tests moléculaires par RT-PCR.

Jugés indispensables par l'OMS dès le début de l'épidémie, ils ont connu des débuts difficiles en France, marqués par une pénurie de réactifs. Industriels, start-up et industriels se sont mobilisés pour faire monter en puissance au cours des semaines les capacités de diagnostic.

L’appel de l’OMS

« Testez, testez, testez les gens ! ». Le 18 mars, au moment où les mesures de confinement étaient décrétées dans l’Hexagone, l’OMS lançait cet appel. L’organisme tenait à rappeler que la lutte contre l’épidémie passe avant tout par une identification et une prise en charge rapide des nouveaux cas.

Cette injonction contrastait fortement, à l'époque, avec la situation en France : entre le 24 février et le 10 mars 2020, seulement 15.018 tests avaient été menés sur le territoire.

Les laboratoires font la courses aux tests

Le procédé la plus fiable pour détecter la présence du virus est la méthode de transcription inverse suivie d’une amplification en chaîne par polymérase, également appelée RT-PCR (reverse transcription and polymerase chain reaction), qui permet de détecter l’ARN du virus. Si la méthode n’a rien de mystérieuse, les tests commerciaux dédiées au SARS-CoV-2 sont peu nombreux faisant craindre une incapacité de diagnostiquer les malades.

Les laboratoires se sont mis en ordre de bataille pour produire rapidement des tests RT-PCR et massifier le dépistage. Au début de la pandémie, les sociétés Novacyt, BioMérieux, ou encore Roche se lancent dans la course pour proposer des test plus fiables et plus rapides.

Le 28 mars Olivier Véran, ministre de la Santé, annonçait la réalisation dans les prochaines semaines de 20.000 à 30.000 tests RT-PCR par jour.

Une pénurie de bioréactifs

Mais pour les professionnels cet objectif, fixé 2 semaines après le confinement, était irréaliste. « Ce ne sont ni les machines, ni le personnel qui nous manquent, mais bien les réactifs. Nous avons déjà du mal à atteindre les 5000 tests par jour au niveau français», répondait à Industrie & Technologies Pierre-Adrien Bihl, membre du syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux et responsable de la microbiologie au laboratoire Biorhin. Les tests RT-PCR nécessitent en effet des amorces ciblant des segments précis de l’ARN du SARS-Cov-2. Fin mars 2020, la production de ces réactifs peine à répondre à la demande mondiale et de nombreux laboratoires « sont à sec », selon Pierre-Adrien Bihl.

Une start-up à la rescousse

Des acteurs ont tiré leur épingle du jeu, à l’instar du spécialiste de la synthèse enzymatique DNA Script, qui a été en mesure de fournir rapidement plusieurs laboratoires. La jeune pousse travaille sur un ADN de synthèse produit à partir de nucléotides (A, C, T, G) et d’enzymes modifiées pour la réaction de polymérisation. Cette situation révèle la dépendance de l’Hexagone aux fournisseurs étrangers : « Il n’y a aucune unité de production d’ADN de synthèse en France », soulignait Thomas Ybert, PDG de DNA Script.

La montée en puissance

Mi-mai 2020, le Premier ministre Edouard Philippe promettait que les capacités de tests atteindront les 700 000 tests hebdomadaires. Selon Francis Guinard, secrétaire général du Syndicat des biologistes, ce chiffre semblait envisageable : avec 350 000 tests hebdomadaires réalisés à cette période, les laboratoires privés et publics s’organisent pour monter en puissance notamment en achetant de nouveaux automates plus performants.

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