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Covid-19 en France: objectifs imprécis de vaccination et menace d'un 3e confinement

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Vendredi, 22 janvier 2021

Covid-19 en France: objectifs imprécis de vaccination et menace d'un 3e confinement

Le spectre d'un troisième confinement plane toujours sur la France face aux nouveaux variants plus contagieux du Covid-19, alors que l'exécutif a défendu ce jeudi 21 janvier sa campagne de vaccination très décriée. Tous les Français qui le voudront, seront vaccinés contre le coronavirus d'ici la fin de l'été, a déclaré Olivier Véran. Le ministre de la Santé a ainsi annoncé une montée en puissance de la vaccination alors que dans l'après-midi, il affirmait l'inverse. 

De l'ambition, Olivier Véran n'en a pas manqué devant les caméras de TF1. « Nous sommes en mesure de vacciner 1,3 ou 1,4 millions de François à la fin du mois de janvier, 43 millions à la fin du mois de juin, ça monte, et 70 millions, c'est-à-dire la totalité de la population française d'ici à la fin août. Cela si la totalité des vaccins que nous avons commandés sont validés par les autorités sanitaires européennes et mondiales. »

Problème : quelques heures plus tôt, devant la Commission des lois du Sénat où il défendait le prolongement de l'état d'urgence sanitaire demandé par le gouvernement, le ministre s'est montré beaucoup plus prudent.

« Nous ciblons 15 millions de personnes vaccinées d'ici avant l'été, a-t-il confié aux sénateurs. Cela représente une grosse partie de la population à risque de formes graves. Quoique, si on ajoute toutes les personnes qui ont des maladies chroniques et les personnes âgées de 60 ans et plus, on est plus proche des 25 à 30 millions de personnes. Ce qui veut dire que même avec la meilleure organisation et tous les approvisionnements qui arriveraient en temps en heure, nous ne pourrions avoir vacciné tous les publics fragiles d'ici à l'été. Raison pour laquelle nous demandons la poursuite d'ailleurs de mesures de protection sanitaire jusqu'à l'automne. »

Variant anglais et spectre du reconfinement

Si la situation empirait, notamment avec un développement du « variant anglais » du virus, nettement plus contagieux, « nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures, ça peut aller jusqu'à un confinement si la situation devait l'exiger », a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran au « 20 heures » de TF1.

Mais « nous n'en sommes pas là aujourd'hui », a assuré le ministre, souhaitant « donner sa chance de fonctionner » au couvre-feu désormais avancé à 18 heures sur tout le territoire et qui a permis une baisse de l'incidence épidémique dans les 15 départements où la mesure a été appliquée dès début janvier.

L'inquiétude n'en est pas moins très présente et le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi soir que la France exigera, à partir de dimanche, un test PCR négatif réalisé 72 heures avant le départ pour la plupart des voyageurs européens voulant entrer sur son territoire, « hors voyages essentiels ».

Macron : « 66 millions de procureurs »

Dans une allusion aux critiques sur la gestion de la crise sanitaire, Emmanuel Macron avait regretté plus tôt ce jeudi la « traque incessante de l'erreur » en France.

« Nous sommes devenus une nation de 66 millions de procureurs, a dénoncé le président français. Ce n'est pas comme ça que l'on fait face aux crises ou que l'on avance. Chacun fait des erreurs chaque jour. Celui ou celle qui ne fait pas d'erreur, c'est celui qui ne cherche pas ou qui ne fait rien, qui mécaniquement fait la même chose que la veille. Nous avons besoin d'avoir des femmes et des hommes qui cherchent, qui ont la capacité à inventer ce qui n'est pas encore perceptible, et à se tromper, pour pouvoir corriger le plus vite possible et s'améliorer. Voilà ce qui fait une grande nation. » 

Sur Twitter, les réactions de responsables politiques n'ont pas tardé, pour fustiger une nouvelle « petite phrase » du chef de l'État. « Virus ou pas, il y a au moins une chose qui ne change pas, c'est la propension d'Emmanuel Macron à vilipender les Français à tout bout de champ », a lancé la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.

« Macron, pour qui il manquait "un roi à la France", a vraiment un grave problème avec la démocratie. En 2022, dehors le monarque ! », a affirmé le député La France Insoumise Adrien Quatennens, tandis que le dirigeant communiste Fabien Roussel a ironisé : « Ben faut changez de taf ! »

Pour l'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, « si les Français renâclent, [...] n'est-ce pas aussi parce qu'ils ont été les témoins d'un pouvoir qui ne reconnait aucune erreur ? » Quant à l'ancien macroniste Aurélien Taché, député et co-président des Nouveaux démocrates, il parle, lui, « de citoyens, qui comme dans tout régime démocratique, demandent des comptes à leurs gouvernants et à qui la figure du roi ne manque pas ».

Rfi