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Côte d’Ivoire : Un flou au RHDP qui profite à Mabri

Aprnews - Mabri Toikeusse - Actualité - Abidjan - Côte d'Ivoire
Mercredi, 13 mai 2020

Côte d’Ivoire : Un flou au RHDP qui profite à Mabri

Albert Mabri Toukeusse se considère-t-il toujours comme vice-président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ? À cette question, on pourrait répondre par le négatif, sans aucun risque de se tromper.

Depuis le premier Congrès ordinaire du RHD, les 25 et 26 janvier 2019 à Abidjan, Mabri Toikeusse ne s'implique pas véritablement dans les activités du parti. Il pose toutes ses actions au nom de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), son parti. Pourtant, l’UDPCI est officiellement membre du RHDP.

Et ce, depuis son Congrès extraordinaire du samedi 12 mai 2018 à Yamoussoukro, où tous les membres statutaires ont dit “oui“ au projet de statuts du parti unifié RHDP. Un statut définitivement adopté au premier Congrès ordinaire.

À ce titre, tous les cadres de l'UDPCI devaient rentrer dans les rangs, comme le font les transfuges du PDCI-RDA, pour mener ensemble les actions au nom du RHDP. Mais Albert Mabri Toikeusse et les siens ont continué à fonctionner dans le cadre de leur parti. Ils ont même intensifié leurs activités après le 13 mars 2020, date de la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP à la présidentielle de 2020.

Depuis cet épisode, Mabri Toikeusse n’a fait que multiplier les réunions au siège de son parti, avec leurs chapelets de communiqués. Sanctions, nominations, recomposition de bureau, etc, tout y passe. Dans le dernier communiqué en date du 10 mai 2020, Mabri Toikeusse s’est auto-proclamé porte-parole exclusif de l’UDPCI « afin de préserver la cohésion interne et la cohérence du discours du parti ».

“ Le RHDP ne peut pas sanctionner Mabri. “

En clair, alors que les autres partis membres tels que le RDR, le MFA, l’UPCI, le PIT, Concorde et autres, se fondent dans le RHDP, l’UDPCI continue de mener ses activités comme une formation politique libre.En réalité, Albert Mabri Toikeusse est conscient de ce qu'en le faisant, il ne transgresse pas les statuts du RHDP. Notamment, au sujet de la fameuse question de la dissolution des partis. En réalité, le Congrès des 25 et 26 janvier 2019, est resté évasif sur la question. Au terme des travaux, le ministre Adama Bictogo, président du Comité d’organisation dudit Congrès, confiera à des journalistes que, « rien n’a été imposé aux partis à ce sujet. Nous n’allons pas décréter ici et maintenant, la dissolution d’un tel ou d’un tel autre parti. Non. Le RHDP est né. Les partis membres, avec le temps, se fondront tout seul dans le moule. Ce n'est qu'une question de temps ».

Le mardi 29 janvier 2019, Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp, avait aussi essayé d’apporter un éclairage sur la question de la dissolution des partis membres. « Nous avons un nouveau parti qu'on appelle RHDP. Nous avons donné un temps pour faire la fusion. À un moment donné, nous allons actionner le chronogramme. Nous avons dépassé toutes les étapes pour créer le RHDP. C'est un parti politique, un point un trait ».

En clair, aucun passage des textes du RHDP n’oblige un parti-membre à se dissoudre. Les textes laissent le temps aux uns et autres de le faire. Il serait donc incompréhensible que Mabri Toikeusse soit sanctionné par le RHDP, alors que visiblement, il estime que le temps n'est pas encore venu pour dissoudre son parti dans le RHDP unifié.

La rédaction APRNEWS
Anne-Marie Kacou