La menace terroriste et son impact sur l’approvisionnement du marché en bétail, la commercialisation des bêtes sur le marché, Toé Seydou, le président de la Société coopérative simplifiée des commerçants de bétail de la région des lagunes (SCOOPS-CBL) que nous avons rencontré à l’abattoir de Port-Bouët, le vendredi 16 juillet 2021, lors du lancement de la foire de la Tabaski révèle que « 70 % des zones occupées par les terroristes à savoir le nord du Mali et du Burkina-Faso sont les zones de bétails. » Après avoir indiqué que la présence des djihadistes impacte énormément le commerce du bétail, il a cependant rassuré les populations de la disponibilité de la protéine animale pour l’Aïd-el-Kébir.

A quelques jours de la célébration de la Tabaski, y a-t-il du nouveau cette année dans la vente des moutons ?

Cette année pour la fête de la Tabaski, le district d’Abidjan et la fédération nationale ont décentralisé la foire. Dans les différentes communes d’Abidjan, il y a des points de vente de moutons. Abobo, Adjamé, Treichville, Yopougon... Certains de nos vendeurs se sont joints à d’autres sur place pour alimenter les communes en cette période de fête de la Tabaski. Vous remarquerez qu’il n’y a pas d’embouteillage et il n’y a pas de débordement de bêtes.

On sait que vos zones d’approvisionnement sont concentrées dans le nord du pays et les pays du nord de la Côte d’Ivoire frappés par la menace terroriste. Comment vivez-vous cette situation ?

Cette année, nous avons des bêtes, mais pas comme l’an dernier. Cela est dû à la question sécuritaire. La présence des djihadistes, des terroristes, impacte énormément notre commerce. Il est difficile pour les commerçants de s’approvisionner. 70 % des zones occupées par les terroristes à savoir le nord du Mali et du Burkina-Faso sont les zones de bétails. Les commerçants qui essaient de se surpasser pour aller chercher les bétails sont dépouillés de leur fonds de commerce, sont agressés, voire même tués et c’est déplorable. Rares sont les commerçants qui veulent s’aventurer dans cette histoire dangereuse.

Malgré ces menaces de djihadistes, les fidèles musulmans pourront-ils s’approvisionner quand même cette année ?

Malgré tout, nous avons pu avoir quelques bêtes. Les présidents des fédérations nationales et confédérations ont fait des sensibilisations dans ces pays afin d’encourager les commerçants à prendre la destination de la Côte d’Ivoire. Présentement, nous sommes autour de 120.000 têtes et nous pensons que les fidèles musulmans peuvent s’approvisionner en bétails sans problème.

A combien sont estimés les coûts des bêtes ?

Les moutons coûtent environ cent mille (100.00) francs, deux-cent mille (200.000) francs, trois cent mille (300.000) francs, quatre cent mille (400.000) francs et plus. C’est selon la bourse de chacun. Les prix sont abordables. Mais tout se jouera ce week-end. Nous verrons si les prix flamberont ou pas. Pour l’heure ça va ! Je demande aux populations de venir s’approvisionner, le marché est toujours ravitaillé en protéine animale.

Aprnews avec Fratmat.info