Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara laisse planer le doute sur sa volonté d’être candidat pour un 3ème mandat ou non.
 
Réuni en bureau politique le mercredi 29 juillet 2020 au Sofitel Hôtel ivoire à Abidjan-Cocody, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) a accouché d’une ‘’pierre’’. 

Alors que les militants du parti au pouvoir s’attendaient à ce que leur mentor dise qu’il sera candidat pour une troisième mandature, Alassane Ouattara a ‘’déphasé’’ toute l’assistance, en maintenant le suspens sur sa décision finale. 
 
« Je prends acte des résolutions du conseil politique et je vous demande d’avoir une pensée pour Amadou Gon et de me laisser le temps de recueillement avant de vous donner une réponse très prochainement », a déclaré Alassane Ouattara, président du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), face aux sollicitations des instances du RHDP qui lui demandaient de briguer un troisième mandat lors de l’élection présidentielle de 2020. 
De par cette position, Alassane Ouattara semble cacher une évidence. Conscient de ce qu’une candidature venant de lui, alors qu’il est au bout de son deuxième mandat, serait ‘’illégale’’ (pour citer Henri Konan Bédié), le patron du RHDP essaie de calmer l’ardeur de ses militants de façon stratégique. D’autant plus qu’il a ajouté « Je voudrais vous rassurer que je suis avec vous et vous savez que je ne vous ai jamais déçu. Je tiens à la victoire du RHDP au soir du 31 octobre 2020 et je reviendrai vers vous très bientôt ». 

Ouattara inéligible

C’est une déclaration qui en dit long sur la pensée du Chef de l’Etat, en ce moment où le RHDP est à la recherche du candidat prodige, à 3 mois des élections. De par cette phrase ‘’Je tiens à la victoire du RHDP au soir du 31 octobre 2020’’ » devons-nous comprendre que Ouattara a déjà en tête un candidat qu’il compte dévoiler au moment qu’il aura choisi? Cette hypothèse tient la route, eu égard aux déclarations des membres du Comité d’expert, ayant rédigé les textes de la Constitution de la IIIème République, notamment les ministres Ibrahim Cissé Bacongo et Sansan Kambilé, qui ont soutenu plus d’une fois, que la Constitution de 2016 ne permet pas à Ouattara d’être candidat pour un troisième mandat. Il tente de gagner du temps et le prétexte tout trouvé, pour maintenir ce doute plat dans l’esprit de ses militants et des ivoiriens dans leur ensemble, est le décès d’Amadou Gon Coulibaly. Alassane Ouattara a soutenu devant le bureau politique qu’il traverse des moments douloureux, suite à la disparition de son ‘’fils’’. Il demande donc du temps pour ‘’digérer’’ la situation.

Ouattara sera candidat 

Contrairement à la pensée publique qui estime que le chef de l’Etat ne sera pas candidat, il y a de fortes chances que Ouattara décide de porter le maillot lui-même. Selon certaines sources proches de la Présidence de la République, le président veut se représenter. Raison pour laquelle, le RHDP est à la recherche de parrainages, en vue de soutenir la candidature d’Alassane Ouattara au moment opportun. 

Cette autre position tient aussi bien la route que la première, en considérant le fait que Ouattara tente d’éviter au maximum le courroux de l’opposition politique. Il essaie de calmer le jeu jusqu’au dernier moment pour déclarer sa candidature. Sachant que les militants du RHDP, loin d’avoir des candidats présidentiables à profusion sauteront sur son offre. Tout est donc calculé au niveau de la direction du parti pour que Ouattara brigue un troisième mandat.

Pour rappel, l’ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avait été désigné le jeudi 12 mars 2020, comme candidat du RHDP, à la suite d’un plébiscite. Un plan tout fait d’Alassane Ouattara qui n’est pas arrivé à terme, car la grande faucheuse est passée par là, le mercredi 8 juillet 2020, emportant avec elle ‘’Le Lion’’ de Korhogo.  

Qui portera le flambeau du RHDP en octobre ? Les regards restent cloués sur les lèvres du président du parti, Alassane Ouattara. ’’Je ne peux pas être insensible à la situation de sécurité qui prévaut. Je tiens à la cohésion sociale, je tiens à la paix. La Côte d’Ivoire ne doit pas être entre les mains qui pourraient faire basculer le pays dans la violence, dans le désordre et dans la poursuite d’intérêts personnels" a-t-il laissé entendre. Les oreilles sont donc tendues vers l’avenir.

La rédaction APRNews
Sain Laurent Yapi