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Côte d'Ivoire : Présidentielle 2020, Bedie appelle à la "désobéissance civile ''

Aprnews - Présidentielle 2020, Bedie appelle à la `` désobéissance civile '' - Actualité - Abidjan - Cote d'Ivoire
Dimanche, 20 septembre 2020

Côte d'Ivoire : Présidentielle 2020, Bedie appelle à la "désobéissance civile ''

Les tensions se sont intensifiées sur la course à la présidence ivoirienne dimanche lorsque l'ancien président Konan Bedie a appelé à la «désobéissance civile» en réponse à la candidature d'Alassane Ouattara pour un troisième mandat à la tête du pays d'Afrique de l'Ouest.

"Face aux abus d'autorité, il n'y a qu'un seul mot d'ordre: la désobéissance civile", a-t-il déclaré sous un tonnerre d'applaudissements lors d'une réunion des principaux partis d'opposition du pays.

"Nous sommes ici pour exprimer notre farouche opposition à cette violation de la constitution", a ajouté Bedie, le porte-drapeau du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).

Il n'a pas précisé la forme que devrait prendre la désobéissance civile et il n'y a pas eu d'appel pour un boycott de l'opposition de l'élection présidentielle du 31 octobre - une option qui avait été évoquée précédemment.

Bedie, 86 ans, est l'un des trois seuls challengers à Ouattara après que la commission électorale a exclu 40 autres candidats potentiels.

Parmi les exclus figurent deux personnalités de l'opposition, l'ancien président Laurent Gbagbo, 75 ans, et l'ancien premier ministre et ancien chef rebelle Guillaume Soro, 47 ans.

Gbagbo et Soro, tous deux en exil en Europe, étaient représentés par des substituts à la réunion.

Ouattara, 78 ans, avait déclaré en mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat mais qu'il avait fait demi-tour quatre mois plus tard lorsque son successeur préféré, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, est décédé d'une crise cardiaque.

L'argument derrière sa candidature porte sur les modifications de la constitution en 2016 qui, selon les partisans, ont réinitialisé les limites de deux mandats à zéro, lui donnant le droit de se présenter à nouveau.

Le gouvernement a interdit les manifestations jusqu'au 30 septembre.

De violentes manifestations contre la candidature de Ouattara ont fait une quinzaine de morts le mois dernier, ravivant les souvenirs de l'effusion de sang post-électorale il y a près de dix ans dans l'ancienne colonie française.

Certains observateurs craignent un retour aux niveaux de violence qui ont fait 3 000 morts à la suite du scrutin présidentiel de 2010.

- 'Dictature' -

Mercredi dernier, les partisans de Gbagbo ont appelé à des manifestations de masse contre ce qu'ils ont appelé la "dictature" de Ouattara.

La candidature de Gbagbo a été rejetée au motif qu'il avait été condamné par contumace à 20 ans de prison par un tribunal ivoirien en novembre dernier pour le pillage de la succursale locale de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest pendant la crise post-électorale.

Il a été libéré sous condition par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye après avoir été innocenté en janvier 2019 de crimes contre l'humanité.

L'ancien président vit à Bruxelles dans l'attente du résultat d'un appel contre la décision de la CPI.

Soro a également vu sa candidature aux élections rejetée en raison d'une peine de 20 ans, également par contumace, pour détournement de fonds publics décerné en avril.

Bedie, Gbagbo et Ouattara dominent la politique ivoirienne depuis un quart de siècle.

La rédaction APRNEWS avec France 24