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Côte d'Ivoire : Nouvelle entreprise pour le contrôle technique automobile

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Lundi, 17 février 2020

Côte d'Ivoire : Nouvelle entreprise pour le contrôle technique automobile

David Fofana (PDG Mayelia ) : « Nous avons un service qui se rapproche des usagers »

Ancien cadre de la SOTRA et ex-Directeur Général de STL David Fofana est aujourd’hui le Président Directeur Général de Mayelia Participations dont la filiale Mayelia Logistics et Automotive vient d’obtenir un contrat de concession pour la réalisation du contrôle technique automobile en Côte d’Ivoire. Le jeune entrepreneur ivoirien ambitionne de devenir un acteur clé pour dans le domaine de la sécurité routière et le recouvrement des vignettes dans son pays.

Votre entreprise a obtenu la concession du contrôle technique automobile. Quel est votre parcours et quand comptez-vous lancer cette activité ?

J’ai débuté ma carrière en 2005 à la SOTRA en travaillant en tant que chef de gare lagunaire. Avec le coaching de M. Philippe Attey (que son âme repose en paix), j’ai pu gravir différents échelons de l’entreprise pour devenir directeur des transports lagunaires.

Pendant ma carrière à la SOTRA, j’ai eu l’occasion de me perfectionner à Londres sur la Tamise chez TFL (Transports For London). J’ai ensuite pris le pari de moderniser et développer le secteur du transport lagunaire en Côte d’Ivoire en devenant directeur général à STL.

Après cette expérience, nous avons procédé à la création de Mayelia Participations, une holding qui a pour ambition d’accompagner nos gouvernements dans le développement de nos pays.

Avec notre filiale Mayelia Logistics et Automotive, nous souhaitons contribuer à la politique de sécurité routière à travers le contrôle technique automobile.
En effet, selon les dernières statistiques, il y a environ 1,5 millions de véhicules qui circulent en Côte d’Ivoire. Mais à peine 500.000 passent la visite technique et s’acquittent de leur vignette. Ce qui représente un important manque à gagner pour l’Etat, mais aussi peut avoir un réel impact en terme sécurité routière.

Après de longues négociations avec le ministère des Transports et le ministère du Budget par le truchement de la Direction générale des Impôts, nous avons pu être accrédités pour faire les contrôles techniques automobiles et la collecte de vignettes. Grâce à cette accréditation nous pourrons participer à une meilleure couverture du volume de véhicule à contrôler

De façon plus pratique, nous lançons les activités le mois prochain avec l’ouverture de notre première station fixe et la mise en service de trois stations mobiles à la fois. Dans les mois qui vont suivre, on aura sur notre plan 2020 à Abidjan l’ouverture de trois stations additionnelles.

Qu’est-ce qui sera différent avec votre entreprise ?

L’innovation est au cœur de nos actions. Pour commencer, nous nous sommes équipé d’appareils et de technologie de dernière génération. Ensuite à travers nos stations mobiles, nous comptons nous rapprocher des usagers afin de leur éviter les longues files d’attente pour avoir accès à ce service obligatoire. Le but étant d’améliorer le parcours client.

Par ailleurs, notre objectif au-delà de faire du contrôle technique est d’accompagner le gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre de sa politique de sécurité routière.  On sait que les accidents sont pour la plupart liés à des questions de défaillances au niveau des véhicules. Proposer un service de contrôle technique efficace, permettrait de limiter la casse.

La corruption est une réalité dans le secteur du contrôle technique comment comptez-vous l’éviter au niveau de votre entreprise ?

Nous utilisons une technologie innovante, une technologie de pointe. L’inspecteur ou le contrôleur n’aura pas la latitude de donner certains résultats. Les résultats sont informatisés et transmis directement à la centrale. Le rapport qui sort est généré systématiquement via le logiciel mis en place. Le contrôleur ne fait que suivre ces instructions.
Le rapport est dispatché automatiquement tant à l’usager lui-même, qu’au contrôleur ainsi qu’à l’autorité qui est l’État de Côte d’Ivoire. Nous avons mis un point d’honneur à ce que les contrôles techniques sont efficaces et qu’on ne puisse plus permettre à des véhicules qui mettent en danger la vie des usagers de circuler.

De plus, notre politique d’entreprise met un point d’honneur à sensibiliser nos employés ainsi que les usagers sur ce sujet.

Combien de véhicules espérez-vous recevoir dans vos stations ?

Sur chacune des stations fixes on prévoit de voir passer entre 200 et 400 véhicules jour. Et sur les stations mobiles, on est à peu près à 150 à 300 véhicules jour et par station mobile. Très rapidement, on va avoir une certaine capacité qui va monter crescendo en fonction de notre plan de couverture. Nous allons boucler l’année 2020 avec 4 stations fixes et 6 stations mobiles.

Votre entreprise est également impliquée dans le transport maritime en Guinée. Quelle est exactement votre rôle dans ce pays ?

Mayelia Participations a obtenu la confiance du gouvernement guinéen pour la construction et l’exploitation de gares maritimes et l’exploitation de bateau-bus sur la mer à Conakry. Le projet était intitulé « projet de transport maritime de passagers à Conakry ». Avec notre partenaire ADS et son fondateur Samba Bathily, nous avons créé STML qui est la société d’exploitation de cette convention de concession.

Comptez-vous investir dans le secteur des bateaux-bus à Abidjan ?

Nous avons au plan technique quelque chose à proposer au gouvernement dans ce secteur pour plus d’efficacité et le bien-être des usagers. On vise l’amélioration de ce qui a déjà été fait. Nous allons déjà lancer Conakry où nous avons 16 bateaux à mettre en ligne, 7 gares maritimes à construire. Nous sommes en train de le mettre en œuvre rapidement avec monsieur Bathily et ADS qui se sont fortement impliqués au plan financier.

A court terme, que vise votre entreprise ?

A très court terme, c’est le lancement de nos activités de contrôle technique en Côte d’Ivoire. En Guinée aussi, nous avons la même concession avec le gouvernement en plus du transport maritime. Ensuite, le lancement du transport maritime de passagers à Conakry et le retour en Côte d’Ivoire avec le projet de transport lagunaire à Abidjan. Pour nous, l’objectif est de devenir un acteur incontournable dans le développement.
Notre gouvernement est vraiment axé sur tout ce qui est partenariat public-privé. Nous avons décidé en tant que jeune entreprise de mettre tout en œuvre pour pouvoir accompagner au plan technique et financier le gouvernement dans chacun des secteurs cités. Non seulement pour améliorer les prestations mais, permettre aussi de pouvoir ouvrir de nouveaux emplois à la jeunesse du pays.

Nous avons beaucoup de jeunes bien formés. Il faut leur offrir la possibilité de s’exercer. Pour nous, c’est cela le challenge. Avoir une structure jeune, agile et qui rentre dans les projets qui ont un impact important sur l’économie du pays.
Nous sommes focalisés sur les projets structurants afin de pouvoir contribuer au développement de notre pays et de la sous-région.

Comment jugez-vous le climat des affaires en Côte d’Ivoire ?

Le climat des affaires s’est beaucoup amélioré. C’est vrai que beaucoup reste à faire mais, il faut reconnaitre qu’il y a eu des avancées notables. Dans le code d’investissement, il y a beaucoup de facilités qui ont été octroyées aux entreprises. Le climat s’est beaucoup amélioré et je pense que dans les années qui vont suivre, les choses vont continuer de se développer. Nous incitons les jeunes à se lancer dans le secteur privé qui est un secteur porteur. Parce que tous les pays de la sous-région qu’on parcourt aujourd’hui ont pour référence la Côte d’Ivoire. Il faut développer un bon business ici pour pouvoir le revendre facilement partout.

La rédaction APRNEWS
Abraham Kouassi