APRNEWS- La ville de Gagnoa (centre-ouest du pays) a vécu une ambiance inhabituelle le dimanche 29 avril 2018. Et pour cause, cette grande localité qui a vu naître l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, a accueilli les festivités de la 19ème édition de la fête de la liberté. 

Dans une liesse populaire, les militants du Front populaire ivoirien (FPI), tendance Sangaré Aboudramane, considérée comme l’aide dure du parti fondé par Laurent Gbagbo, ont célébré la « liberté » consécutive à la proclamation du multipartisme le 30 avril 1990.

La marée humaine qui s’étendait à perte de vue avait de la peine à contenir la joie des retrouvailles, les souvenirs et …les émotions. L’évocation du nom de son leader Laurent Gbagbo, à elle seule, suffisait pour déchaîner des cris qui s’évanouissaient, pour certains militants, dans des larmes.

Cette commémoration de la proclamation du multipartisme par feu Félix Houphouët-Boigny, premier président ivoirien, a été l’occasion pour le président intérimaire du parti à la rose, de galvaniser à nouveau ses troupes et d’aiguiser leur espoir de voir M. Gbagbo revenir en Côte d’Ivoire. 

« Il faut délivrer la Côte d'Ivoire pour nous débarrasser de ce régime dictatorial de Ouattara», a-t-il martelé, et pour y arriver, il compte sur la détermination et une action concertée des membres de son parti et des autres formations politiques alliées. « Nous irons ensemble, comme le dit Laurent Gbagbo, nous irons jusqu’au bout, pour obtenir des élections justes et transparentes », a promis celui qui est considéré comme « le jumeau de Gbagbo ». 

Selon le leader des « Gbagbo ou Rien –GOR- », la libération de Laurent Gbagbo détenu à la Haye ne fait l’ombre d’aucun doute car, estime t-il, « les rejets de libération provisoire du président Laurent Gbagbo préparent le grand retour du président. Ne soyons pas découragés ».

Pour M. Sangaré, Laurent Gbagbo qui séjourne depuis 1974 jours dans  le quartier pénitentiaire de la CPI, à Scheveningen, « reviendra en habits de lumière ». 

Mais en attendant ce jour, il a invité les militants à s’engager dans la lutte, car, affirme-t-il « nous avons besoin de Laurent Gbagbo dans la reconquête du pouvoir d’Etat ».

Dans la perspective d’un retour aux affaires, il a fixé trois conditions, à savoir « se reconquérir soi-même, libérer Gbagbo et Blé Goudé et le retour des exilés. » 

Avant de tirer le rideau sur l’édition de 2018, Sangaré Aboudramane à donné rendez-vous en 2019 (20è édition) aux militants et sympathisants du FPI à Duekoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Précisons que l’autre aile de FPI incarnée par Affi N’Guesssan, célébrera la 19ème édition de la fête de la liberté le 12 mai prochain à l’espace Ficgayo, dans la commune de Yopougon, un autre fief de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Serges Kamagaté, envoyé spécial à Gagnoa