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Côte d’Ivoire: les producteurs de cacao restent pauvres

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Mercredi, 21 octobre 2020

Côte d’Ivoire: les producteurs de cacao restent pauvres

L’annonce de l’augmentation du prix payé au producteur en Côte d’Ivoire le 1er octobre, qui est passé de 825 à 1 000 francs CFA le kilo pour la campagne 2020-2021 a été bien accueilli par les planteurs.

Mais ce gain du prix de 20% aura peu d’impact sur le mode de vie et de fonctionnement dans les villages. Le cacao fait la fortune des multinationales du chocolat, alors que les producteurs restent pauvres.

Chef manœuvre d’un grand producteur de cacao, Belem Wahabu explique comment certains planteurs sont souvent contraints de vendre leurs fèves à un prix inférieur à celui qui est officiellement fixé. « Les pisteurs qui viennent acheter le cacao ici ont du mal parce qu’on a des problèmes de route. Les voitures qui viennent chercher le cacao en brousse sont obligées de couper dans le prix qu’ils vont nous donner », dit Belem Wahabu.

Un problème qui ne se pose pas pour ceux dont les plantations sont près d’une route praticable. Ancien fonctionnaire, Emmanuel Assiéné Komenan déplore le fait que chaque année, plusieurs familles de planteurs ne parviennent pas à financer la rentrée de septembre pour leurs enfants.

« Par le passé, quand la rentrée arrivait, nos parents se dirigeaient vers les acheteurs. Ce sont eux qui finançaient les parents pour faire la rentrée des enfants et automatiquement ils avaient priorité de mettre la main sur toute la production du cacao », se souvient-il. Puis d’ajouter : « Aujourd’hui les choses ont évolué. Pour les fonctionnaires, il n’y a pas de problème, mais dans les villages, nos enfants sont encore là. Maintenant qu’on a fixé le prix du cacao, l’acheteur va te dire, bien que le prix a été fixé à 1 000 francs, il va te prendre le cacao peut-être à 800 francs. Tu n’as pas le choix ! »

Le problème des rentrées décalées

Directeur du collège privé Adolphe Douka à Iroporia, dans la zone de Divo Nord, Alain Dodji Adja confirme la faible présence des élèves en octobre. « On n’a même pas encore atteint le quart des effectifs. Les parents ne sont pas encore prêts financièrement. La rentrée a été fixée bien avant que le prix du cacao ne soit fixé. Aujourd’hui le prix est connu, mais généralement les parents disent que quand ils vont vers les acheteurs, ils disent qu’eux aussi n’ont pas encore les financements. Ce qui fait que tout est ralenti ! »

Ce problème de rentrée décalée faute de financement existe moins à l’école publique. Nadège Moti Bakayoko est directrice d’une école primaire à Iroporia. « À notre niveau on n’a pas de problème de présences, parce que depuis le 14 septembre, le début de la rentrée, les élèves sont venus en grand nombre, avec seulement quelques absences. C’est dû surtout à la gratuité, parce qu’à l’école publique, il n’y a pas grand-chose à payer », assure-t-elle.

Une des possibilités pour les planteurs de cacao de moins dépendre individuellement des intermédiaires, c’est de faire partie d’une coopérative, mais il arrive que cette association soit mal gérée.

Vonews