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Côte d'Ivoire : L’égocentrisme et l’action politique au sein d’une frange de l’opposition ivoirienne

apr-news/ L’égocentrisme et l’action politique au sein d’une frange de l’opposition ivoirienne.
Lundi, 28 mai 2018

Côte d'Ivoire : L’égocentrisme et l’action politique au sein d’une frange de l’opposition ivoirienne

APRNEWS- Là où le lundi dernier, jour de la Pentecôte Affi Nguessan, a jugé utile de réunir le Comité Central du FPI pour, ensemble et d’un commun accord, prendre position sur la nécessité ou non d’aller se faire enrôler, EDS, une coalition de micros partis et d’individus n’a pas, lui, jugé utile d’associer les différents présidents des partis politiques qui la composent encore moins, pour ce qui concerne Sangaré, d’obtenir le quitus des dissidents du FPI qui l’ont rejoint dans la fronde qu’il mène contre Affi en organisant (à défaut d’un siège statutaire) un simulacre de Comité Central sous une paillote à la Riviera.

De fait, Sangaré décide toujours en fonction de la position que prend ou prendra Affi. Peut importe la pertinence ou le bon sens ce que le Président du FPI adoptera comme décision, Sangaré lui prendra l’option contraire juste pour montrer qu’il combat Affi donc Ouattara.

Sa tenace rancune pour Affi est-elle que même quand leur intérêt commande qu’ils unissent leur force pour affronter le parti au pouvoir Sangaré préfère refuser la voie de l’unité. Dans cette guerre de positionnement contre Affi il a une arme fatale contre le Président du FPI : il proclame urbi et orbi qu’il est le jumeau de Gbagbo. Cette seule proclamation suffit, aux yeux de certains endoctrinés, à faire de lui le détenteur exclusif de l’orthodoxie de la lutte patriotique. Cette réthorique a permis à bon nombre d’ivoiriens de tomber de plain-pied dans le pot et l’ont suivi aveuglément.

Aujourd’hui, avec cette décision de boycotter l’inscription sur la liste électorale qu’il s’est entêté à prendre sans la moindre considération pour les membres de la coalition EDS (sur laquelle il règne en maître absolu) en ne les y associant pas semble être la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase visiblement trop plein de leurs sourdes complaintes.

Avec le monarque Sangaré les choses sont simples : vous vous soumettez à ses désidératas ou alors il vous quitte. Or comme manifestement dans leur attelage c’est lui qui semble envoyer le plus gros de la troupe il s’autorise donc à dicter sa loi à tous les autres.

Le choses semblent évoluer (dans le bon sens). Il apparaît au grand jour que ses partenaires aient décidé de s’émanciper de cette façon hégémonique de s’imposer à eux. Ainsi, prenant le contrepied de l’appel au boycott du Gardien du Temple, Koulibaly (Lider) et Bony Claverie (URD) viennent de sonner la révolte ; ils boycotteront l’appel au boycott de Sangaré, dont Ouegnin n’est en réalité que le faire-valoir et le marchepied.

En effet, pour Koulibaly, le candidat de Lider à la présidentielle de 2020, ne pas se faire enrôler quand bien même la CEI est illégale ce serait faire le jeu de Ouattara. Pour Bony Claverie l’inscription sur la liste électorale est un droit qu’il faut revendiquer au risque de servir les intérêt du parti au pouvoir. Ce que contrairement a Sangaré ils refusent.

Après la défunte Coalition Nationale pour le Changement (CNC), puis le moribond Front Du Refus (FDR) qui tous sont partis en vrille en raison des divergences d’opinions des principaux leaders qui les composaient, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) connaîtra-t-il le même sort ? 

L’avenir (proche) nous situera, sauf si pour une fois, M. rancune fait l’effort d’un rétropédalage pour aller dans le même sens que... Affi N’Guessan. Acceptera-t-il qu’il soit dit que Affi a eu tort d’avoir raison trop tôt ? Rien n’est moins sûr !

Jean Bonin
Juriste 
Citoyen Ivoirien