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Côte d’Ivoire : Le Synappci réagit suite à l’agression d’une reporter photographe

apr-news- Le Synappci réagit suite à l’agression d’une reporter photographe
Jeudi, 1 février 2018

Côte d’Ivoire : Le Synappci réagit suite à l’agression d’une reporter photographe

APRNEWS- Le Syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire (Synappci) a réagi suite à l’agression dans l’enceinte du palais de justice d’Abidjan plateau, du reporter-photographe Olga Ottro, le lundi 29 janvier 2018, par ''plusieurs agents de la police nationale''. Elle y couvrait une manifestation de Députés venus soutenir leur collègue, le Député Yah Touré. Informé de l’incident, le Synappci a produit une déclaration.

Déclaration du Synappci 

I. Les faits

Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) été informé de ce que, le lundi 29 janvier 2018, alors qu’elle était en reportage au palais de justice d’Abidjan Plateau, dans le cadre de l’incident survenu, deux jours plus tôt, entre un agent de police et un député, la camarade Olga Ottro, reporter-photographe au quotidien « Le Nouveau Réveil », a été sauvagement agressée par plusieurs agents de la police nationale, dont un, particulièrement zélé, lui a asséné une gifle avant de la rouer de coup et de la jeter brutalement dans le violon du tribunal.

Selon le témoignage de la camarade Ottro, les policiers l’ont délibérément agressée, alors qu’elle avait décliné son identité de reporter-photographe à l’aide de sa carte d’identité de professionnelle de la communication.

Plus grave, selon le témoignage du directeur général de Le Nouveau Réveil, M. Patrice YAO, la camarade Ottro, a été maintenue au violon, toute la journée du lundi, sur ordre du procureur de la république près le tribunal de première instance d’Abidjan, M. Richard ADOU, alors que lui-même, lui a donné l’information sur son identité de reporter-photographe en mission pour le compte du journal.

II. Notre position

Face à ces actes barbares, inqualifiables et injustifiables, le SYNAPPCI tient à exprimer, avec force, son indignation et sa réprobation totale devant la persistance des agressions des journalistes et professionnels des médias par des agents des forces de l’ordre dans notre pays.

En conséquence, le SYNAPPCI dénonce, et condamne fermement, l’agression de la camarade Ottro et sa détention, plusieurs heures durant, au violon du tribunal d’Abidjan, en violation flagrante de tous ses droits et de sa dignité de femme, avec, malheureusement, la complicité avérée du procureur de la république, censé assurer la protection de tous les citoyens.

Le SYNAPPCI, tient une fois de plus, à dénoncer les attitudes méprisantes répétées du procureur ADOU à l’endroit des professionnels des médias qu’il prend un malin plaisir à humilier chaque fois que l’occasion lui est offerte.
Le SYNAPPCI tient à rappeler au procureur ADOU qu’il tient sa légitimité de la loi et qu’il a la stricte obligation de respecter la loi et les droits de tous les citoyens.

Le SYNAPPCI salue le courage de la camarade Ottro, l’assure de sa totale solidarité dans la suite judiciaire qu’elle entend donner à cette affaire.

Le SYNAPPCI lance tout particulièrement un appel aux ministres de la Sécurité, de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste et de la Femme, pour qu’ils conjuguent leurs efforts afin que les agresseurs de la camarade Ottro soient identifiés et traduits devant les tribunaux compétents. 

Le SYNAPPCI rappelle qu’en octobre 2017, le camarade César Djedjemel a été lui aussi sauvagement battu par des agents des forces de l’ordre commis à un déguerpissement dans la commune de Port-Bouët.

La procédure ouverte dans cette affaire, par la brigade de gendarmerie de Port-Bouët reste à ce jour sans suite de la part du tribunal militaire à qui le dossier a été transmis de bonne source.

Pour le SYNAPPCI c’est cette impunité dont bénéficient les forces de l’ordre qui les encourage à persister dans la violence contre les journalistes et professionnels des médias dans l’exercice de leurs métiers.

Le SYNAPPCI appelle, par conséquent, toutes les autorités à une tolérance zéro vis-à-vis des violences commises contre les hommes et les femmes de médias en Côte d’Ivoire.

En tout état de cause, le SYNAPPCI se réserve le droit de prendre toutes les initiatives appropriées pour que justice soit rendue à tous les professionnels de médias victimes de violence sous toutes ses formes.

Fait à Abidjan, le Mercredi 31 janvier 2018

Pour le Bureau Exécutif National du SYNAPPCI
Le Secrétaire Général
Guillaume GBATO