APRNEWS- La Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a dénoncé jeudi, lors d’un point de presse, la « dérive autoritaire » du pouvoir après la révocation du maire de la commune du Plateau, Noël Akossi Bendjo, membre influent du parti dirigé par Henri Konan Bédié.

Pour le parti septuagénaire, cette révocation s’inscrit dans « une série qui cible ses élus et ses cadres militants notamment, le limogeage de l’Inspecteur général d’Etat, Emmanuel Niamien N’Goran et la suspension illégale du président  du Conseil régional du Hambol, le ministre Jean-Louis Billon ». 

Il a également pointé du doigt, la violation « de la loi et des procédures administratives en vigueur en matière de contrôle de la gestion des collectivités territoriales ».

S’interrogeant sur « l’opportunité » de cette mesure gouvernementale prise à quelques mois des élections régionales et municipales, le PDCI a estimé que la révocation de M. Bendjo est « une affaire politique » et la manifestation d’un « harcèlement ».

Dans sa déclaration, le parti fondé par Félix Houphouët Boigny a souligné que la sanction infligée à son cadre « porte atteinte gravement à la démocratie et à l’Etat de droit ».

« Le PDCI-RDA condamne la dérive autoritaire du gouvernement  qui tend à mettre en péril le droit et les libertés en Côte d’Ivoire », poursuit-il avant de demander « au gouvernement de mettre fin immédiatement aux enquêtes et aux poursuites ciblées ». 

Pour rappel, M. Noël Akossi Bendjo a été révoqué mercredi en Conseil des Ministres pour  « graves déviations dans la gestion (…) faux en écritures publiques et détournement de fonds».

Dans un communiqué, M. Bendjo a rejeté ses accusations, considérant que sa révocation est la conséquence de son « combat pour la réconciliation de tous les Ivoiriens, la libération des prisonniers politiques et le retour » des exilés politiques.

Notons que la déclaration du PDCI-RDA intervient dans un contexte dominé par la crise politique entre ce parti et le président ivoirien Alassane Ouattara, sur la question du parti unifié, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).  Le PDCI-RDA a ouvertement refusé de se fondre dans le RHDP en reportant, après les élections de 2020, son congrès devant valider les textes de ce nouveau parti.