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Côte d’Ivoire : Le Député KKP présente sa « réforme de la CEI » et juge « nulle » la révocation de Bendjo

apr-news/ Le député de Yamoussoukro commune, Kouassi Kouamé Patrice alias KKP
Samedi, 4 août 2018

Côte d’Ivoire : Le Député KKP présente sa « réforme de la CEI » et juge « nulle » la révocation de Bendjo

APRNEWS- Le député de Yamoussoukro commune, Kouassi Kouamé Patrice alias KKP, était face à la presse le samedi à Abidjan, pour échanger avec les hommes de média sur sa proposition de loi de réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), et faire le tour de l’actualité nationale dominée particulièrement par la révocation du Maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo.

Le Député de la deuxième capitale ivoirienne, auteur de la proposition de loi de réforme de la CEI, a souligné que 4 raisons ont présidé à la rédaction de cette proposition de loi. Ce sont « l’image (négative) renvoyée par la CEI lors des élections de 2010, la nécessité de réforme reconnue par la société civile et les partis politiques suite à l’atelier de réflexion sur les réformes électorales tenu du 14 au 16 juin 2017 à Grand-Bassam, l’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples qui a ordonné à l’Etat de côte d’Ivoire de modifier la loi 2014-335 du 18 juin 2014 pour la rendre conforme aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, et rassurer l’ensemble des acteurs politiques en construisant la confiance autour des élections par une CEI crédible.»

Le texte de loi déposé depuis le 20 avril 2017 a, selon le Député, été enregistré sous le « numéro dossier de base 070A et est inscrite sur la liste des 53 textes en instance sur le bureau de l’Assemblée Nationale ». Il devrait être inscrit dans les jours prochains à l’ordre du jour des travaux parlementaires. 

A en croire les réformes majeures contenues dans le texte, la proposition  vise à renforcer l’indépendance de la CEI vis-à-vis du gouvernement et des partis politiques. 

Ainsi, le Député propose entre autres, le retrait des représentants des entités étatiques, le retrait aux partis politiques le droit de proposer des personnalités issues de leur direction, et celles proposées ne doivent pas faire partie du bureau de la CEI. Cette disposition permettra, aux dires de l’Honorable,  de « renforcer l’égalité entre les candidats issus des partis politiques et ceux dits indépendants ». 

Autres réformes capitales, le texte renforce le rôle de la société civile et maintient les partis politiques dans un rôle qui puisse leur permettre d’avoir un œil sur le travail technique de la CEI, le retrait des chefs religieux et des chefs traditionnels pour respecter le caractère laïc de la République et compte tenu de la dépendance des chefs traditionnels à l’administration depuis la constitution de 2016.

Le Député s’est dit confiant quant à l’adoption de son texte, sans pour autant révéler les actions de lobbying menées auprès de ses autres collègues ainsi qu'à l'international. 

Abordant la question relative à la révocation du Maire Akossi Bendjo, KKP a qualifié de « nulle et de nul effet », la révocation du 1er magistrat de la commune du Plateau. Pour lui, « l’exécutif prend de plus en plus des libertés avec la procédure », car souligne t-il, conformément à « l’article 83 de la loi sur la municipalité, M. Bendjo aurait dû être auditionné ou invité à fournir ses explications par écrit avant toute sanction ce qui n’a pas été le cas puisqu’il est hors de Côte d’Ivoire ». Mieux, confie le Député, « il n’y a pas eu d’acte de saisine de la Cour Suprême » ni d’autorisation « parce que de façon officieuse la Cour Suprême n’a pas été saisie »

Face au viol de la procédure, il a indiqué que la voix qui s’offre à M. Bendjo est d’exercer un recours pour excès de pouvoir devant la Cour Suprême.

Le Député de Yamoussoukro commune n’a pas également manqué d’aborder la question des violences et autres menaces que subissent des cadres du PDCI du fait de leur refus d’adhérer au parti unifié, le RHDP. Il a cité les cas de Samba Traoré (président du groupe renouveau), M’Bala Dominique (président du groupe espoir) et Yao Kouadio (ex-président du groupe renouveau) qui ont respectivement reçu des menaces téléphoniques et la visite forcée à leur domicile de personnes qui leur ont fait savoir qu’ils leur feraient la peau s’ils continuaient à être actif pour le PDCI.

Déplorant les tirs d’armes à feu essuyés par une délégation du PDCI à Nassian (Nord-Est du pays), il a toutefois souligné que cela ne saurait entamer leur engagement à garder la ligne dégagée lors du Bureau politique du 17 juillet dernier.

« Les Députés, les élus et les cadres du PDCI, gardent leur détermination intacte » martèle-t-il.