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Côte d’Ivoire : Le Cheick Boikary Fofana inhumé ...

APRnews - Cheick Boikary Fofana - Covid 19 - Actualité - Abidjan - Côte d'Ivoire
Mardi, 19 mai 2020

Côte d’Ivoire : Le Cheick Boikary Fofana inhumé ...

Décédé le dimanche 17 mai 2020 à Abidjan des suites du Covid-19, selon le communiqué du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM), le Cheick Aïma Boikary Fofana, guide suprême de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire a été enterré ce mardi 19 mai 2020, au cimetière de Williamsville.

Son inhumation s’est faite dans la stricte intimité familiale, comme l’avait assuré à APRnews quelques heures avant, El Hadj Cissé Djiguiba, Imam principal de la mosquée d’Abidjan-Plateau : « Compte tenu des causes de son décès, il y a des précautions à prendre. Les choses ne se dérouleront donc pas comme d’habitude. L’inhumation se fera dans un cercle très restreint, limité à quelques membres de sa famille », nous avait-il confié en début de journée. Moussa Dramé, Imam de la mosquée Fatmata Zahara de Grand-Bassam et représentant du COSIM dans la région du Sud-Comoé, avait également confirmé cette version.

« Ce sera une inhumation dans l’intimité familiale. Le décès de notre Cheick est un grand choc pour toute la communauté musulmane ivoirienne. L’onde de choc s’étend même jusqu’au-delà de nos frontières, dans toute la sous-région ouest-africaine. C’est un gros choc. Je pleure pratiquement, parce que je connaissais la grandeur de l’homme », avait-il déploré, en outre.

Inhumé avec ou sans cercueil, ce que dit la règle des pompes funèbres en cas de Covid-19 

Le communiqué du COSIM ayant clairement indiqué que le Cheick est décédé de la Covid-19, la question qui se posait était à présent de savoir si la loi islamique en matière d’obsèques, lui serait entièrement appliquée ? Notamment, celle qui veut que le défunt de confession musulmane ne soit pas inhumé avec un cercueil, mais plutôt dans une natte. À présent, ne peuvent répondre à cette question que les membres de la famille qui ont assisté à l’enterrement. Toutefois, APRnews a joint un service de pompes funèbres à Abidjan, pour en savoir plus. Bien que n’étant pas la structure qui a assuré la conservation du corps du Cheick, Dominique Témé, DGA de SIPOFU (Société de pompes funèbres de Côte d’Ivoire), est revenu sur les mesures de précautions prises pour ce type de corps : « Quelqu'un qui décède d'une maladie contagieuse comme la Covid-19, n'est pas conservé longtemps à la morgue. Le règlement indique que le corps doit être inhumé dans les 48 heures qui suivent le décès », a-t-il expliqué, dans un printemps.

Cette mesure s’explique par le fait que les soins de conservation du corps (soins post-mortem consistant à remplacer le sang d'un défunt par du formol, un liquide conservateur et antiseptique) sont interdits sur un défunt ayant été diagnostiqué positif au Covid-19. En France, dans un avis émis le 24 mars 2020 par le Haut conseil de la santé publique (HCSP), il est indiqué que le virus pourrait survivre et être encore contagieux même après le décès. Or, l’absence de soins de conservation, élève le risque de décomposition du corps. D’où la nécessité de l’inhumer au plus vite. Et de poursuivre pour dire que : « L’inhumation du corps doit être faite en nombre restreint et sous surveillance médicale. La dépouille ne doit être transportée et inhumée que dans un cercueil zingué, hermétiquement fermé, qui ne doit être manipulée que par les porteurs des services des pompes funèbres, habillés en conséquence. Après l’inhumation, tous les environs doivent être désinfectés. C'est ce qui se fait en France et partout dans le monde ».

En d'autres termes, vues les causes de son décès, le Cheick Boikary Fofana pourrait avoir été inhumé dans un cercueil.

La rédaction APRNEWS

Anne-Marie Kacou